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Heuristique & Sémiologique

 

Le FRANÇAIS, la Science et la Technique

Filed under: Invention,Webzette n°17 — Author : — 21 Oct 2007 —

Le FRANÇAIS , la Science et la Technique. Du “fax” à la “télécopie” !

On peut, par rapport à la Langue, avoir des exigences spécifiques selon les domaines (poésie, récit, théâtre,…) qu’elle doit servir. S’agissant de la Science et de la Technique, elle doit permettre de communiquer toute information de nature scientifique et technique quel que soit le domaine d’étude, c’est-à-dire de décrire de manière précise, concise et complète un phénomène, une observation, une entité vivante ou inerte, un appareil et son fonctionnement, un concept, une théorie ou un raisonnement et d’en justifier l’existence. D’un point de vue purement linguistique, cela signifie que la langue possède le vocabulaire nécessaire et suffisant, une syntaxe précise et que chaque stéréotype de phrase ne peut être utilisé que dans une seule et même acception pour tous. Ainsi se définit le concept de “norme” qui est étroitement lié à celui de “créativité”. La structure linguistique, et le respect des règles qui la constituent, ne peuvent se manifester qu’à travers les actes linguistiques des locuteurs qui mettent en oeuvre les règles. Ainsi la créativité linguistique apparaît-elle comme la norme linguistique elle-même, qui consiste dans le jeu normal des règles constitutives du systèmes de la langue. Elle est essentiellement la norme du locuteur en tant que producteur d’énoncé. Elle se distingue de la norme de l’interlocuteur qui interprête l’énoncé du locuteur et qui relève les déviations qui peuvent s’y glisser, qui formule un jugement d’acceptabilité. C’est la collectivité parlante ou une certaine fraction de cette collectivité qui exerce un contrôle, qui constitue un frein contre les déviations du système. Toutefois, la science et les techniques évoluant, les scientifiques et les ingénieurs ont fréquemment besoin de nouveaux termes et de nouvelles désignations. Une langue scientifique et technique doit leur fournir les ressources pour construire les mots nouveaux et leur assurer un maximum de transparence. C’est-à-dire que les mots nouveaux, idéalement, doivent pouvoir être associés immédiatement et naturellement aux sens ou aux nouveaux concepts qu’ils représentent et, ainsi, en assurer facilement la diffusion aussi bien que la vulgarisation. La conséquence immédiate de cette observation est qu’il est toujours préférable de forger un mot nouveau à partir des ressources de la langue que de l’emprunter d’une autre sans adaptation puisque le mot étranger ne pourra jamais être spontanément compréhensible.
Récemment, Alain Rey dans un entretien avec le Nouvel Observateur déclarait : “La langue est une machine de créativité dont on ne se sert pas assez. On pourrait à partir du Français fabriquer des mots nouveaux indiscutables, bien formés et compréhensibles par tous.” Il est extrêmement surprenant d’entendre, de la bouche de prétendus spécialistes de néologie et de terminologie française, que l’anglais forme plus facilement que le français des nouveaux mots pour désigner les objets des nouvelles techniques de communication et d’information, par exemple. En effet, surtout dans ce domaine, l’anglais a fréquemment recours à des sigles et des acronymes qui, sur le plan linguistique, ne sont que des béquilles, des mécanismes maladroits de création de nouveaux mots. La prolifération de ces acronymes et sigles et leurs champs sémantiques sont tels que même les spécialistes des disciplines concernées doivent souvent avoir recours à des dictionnaires spécialisés. De plus, même dans la terminologie n’impliquant pas des acronymes ou des sigles, les nouveaux mots et désignations anglo-américaines sont souvent incompréhensibles par le non spécialiste. “Pour le non informaticien, par exemple, des termes tels que “ middleware ” ou “ data mining ” ne veulent strictement rien dire et même la proportion d’informaticiens les comprenant est loin d’atteindre une majorité” constatent nos amis du Québec qui nous donnent souvent l’exemple d’une créativité lexicale efficace. Il est vrai qu’ils savent “qu’un mot emprunté est rarement rendu” !

On peut préférer : “TÉLÉCOPIE” à “FAX” ! ! !

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Lyon - http://www.lepercolateur.info/ - Date d´édition: 2024-04-25 11:59:26 -

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