Le Percolateur

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Heuristique & Sémiologique

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Méta-style

Author : Gilbert — 22 Jun 2007

Méta-style.

Après avoir produit le texte “Style” (Webzette n°15, page “invention”) j’ai découvert, au hasard d’une relecture de “Vues” de Paul Valéry “La Table Ronde” un texte qui abordait ( avec un style bien meilleur que le mien !) la question du STYLE (1945). Je vous le propose :

STYLE, ce nom si pur de figure et de son… serait un nom charmant de quelque être choisi, d’un oiseau rare, d’un personnage de féerie. Il est d’entre ces noms dont la qualité musicale fait rêver d’un langage dont les mots sonneraient leurs sens. Mais non. STYLE, d’abord, fut un poinçon. Aux doigts des Vîrgiles, et des Tacites, il gravait sur la cire mince et noire des tablettes ces illustres vers, cette prose fameuse, dont une part nous fut con~ servée par miracle. Ce poinçon plus tard se fit plume, et la cire, papier. Mais avant même que la pointe dure et traçante l’eût cédé au bec souple d’une rémige taillée, le nom de STYLE avait passé de l’instrument à la main qui le mène, et de la main à l’être dont elle tient le mode et le pouvoir de faire tout ce qu’elle fait.Ces glissements successifs d’idée en idée sous le même terme développent insensiblement la poésie propre du langage.

STYLE signifie donc la manière dont quelqu’un s’exprime, quoi qu’il exprime, cette manière étant considérée comme révélatrice de sa nature, abstraction faite de sa pensée actuelle, – car la pensée n’a point de style. C’est dans l’acte de l’expression que la personne se marque. On y trouve ses rythrnes singuliers, les constances nerveuses de son caractère, ses ressources verbales plus ou moins originales, ses procédés familiers et ses entraînements ou ses réserves qui s’observent et se retrouvent dans la diversité de ses discours écrits ou parlés. Tout ceci fait son style. Mais, parmi tout ceci, n’oublions pas que se glisse et domine parfois, curieusement introduite et agissante, la faculté de dissimulation et de simulation.

Ce n’est donc point le seul esprit appliqué à une action particulière qui donne le style; c’est le tout d’un système vivant qui se dépense, qui s’imprime, qui se fait reconnaissable dans l’expression. Cela est mêlé de conscience et d’inconscience; de spontanéité et de recherche; parfois de calcul. Une reuvre ou une action peut être accomplie avec science ou vec art, et ne pas accuser de style. Une certaine négligence n’est pas ennemie du style; mais une attention, même excessive, est loin de l’exclure. chez les uns, la volonté perce, et dénonce l’énergie soutenue de leurs desseins; chez les autres, l’abandon se livre, et il est style; et il en est qui cultivent leur abandon, dont ils n’ignorent pas qu’il peut avoir valeur de style.

Mais la manière de faire caractéristique de quelqu’un, son style, n’est pas toujours louable. n y a de méchants styles. Quand ce mot est pris en bonne part, il dit quelque chose de plus que manière d’être ou de faire, et il n’est pas facile de préciser ce ” quelque chose”. Je crois qu’un beau style implique une sorte d’organisation de la singularité, une harmonie qui repousse l’excès de la fantaisie. L’extravagance la bizarrerie débordent le beau style. Le caprice non tempéré ne lui sied point. Tout le monde convient que le tigre est d’un tout autre style que le singe: il a des équilibres magnifiques; l’autre n’est qu’ins-
tabilité, gambades vaines, bonds sans but.

Le beau style doit faire songer à une loi très sensible, mais indéfinissable, qui relève le caractère trop individuel des actes ou des oeuvres et leur communique la dignité de type ou de modèle. Une personnalité prend alors l’intérêt d’un original, d’un exemplaire unique qui se distingue dans cette collection de semblables qu’est l’espèce humaine, comme un écart vers un idéal.

Rien n’est plus dénué de style que ce qui est le produit d’une fabrication mécanique ou imitable. Je déplore donc (mais il est trop tard) l’emploi de notre mot pour désigner une époque ou une école d’architecture ou d’art ornemental, car les styles de ce genre sont définissables et imitables; et il est arrivé que l’abus commercial de cet abus verbal nous a valu l’expression ” meubles de style” qui promet ce que l’on sait.

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Pour une théorie du choix

Author : Gilbert — 21 Jun 2007

Je ne résiste pas à l’idée de vous proposer ce texte de Paul Valéry (Création artistique – 1928) :

“Il faudrait faire une théorie du choix et je ne suis pas capable de le faire. J’estime que le choix est proche parent de l’invention, et que la différence se réduit peut-être à celle du simple et du complèxe. Il y a choix, il n’y a que choix quand l’ensemble des possibles est un ensemble d’objets simples ou éléments définis par une seule qualité, que l’on peut rapporter à une gamme, comme les couleurs. Dans ce cas, nous cherchons à nous placer dans un état tel que notre décision soit automatique; nous cherchons à nous trouver une sorte de tropisme. Mais si les objets sont très complexes, il se fera un effort en nous pour construire l’état parfois inaccessible qui devrait aboutir à nous faire émettre, à tirer de nous une décision aussi immédiate que la précédente. Cet effort est semi-conscient, et il est invention.

Le style

Author : Gilbert — 9 Jun 2007

STYLE

“Avoir du style, 7 règles d’or pour ne pas se tromper” …..Icônes de Mode ou anonymes, certaines femmes arrivent avec trois fois rien à avoir une allure folle. Ca s’appelle le style…” C’est ainsi qu’un magazine féminin consacrait (récemment) un n°spécial à la notion de STYLE. 200 pages parfaitement codées et normées par notre temps. En style branché et déraciné de la communication commerciale ! !

Le STYLE est un poinçon en métal, en ivoire ou en os, utilisé par les anciens, dès l’origine de l’écriture pour tracer leurs pensées sur la surface de la cire (Littré)…Il conservera cette valeur du pointu et de l’inscription. Puis par métonymie on a étendu le style, de l’outil d’écriture à l’écriture elle-même en ce qu’elle caractérise (syntaxe, vocabulaire, rhétorique) ce qu’une personne dit et surtout écrit. Pourquoi pas, nous disons bien d’un écrivain qu’il a une belle plume ! Il faut ici remarquer que l’on distingue une personne, par une étiquette ( même origine que style). Déjà au 14e siècle on qualifiait de “stylé” celui qui avait de bonnes manières. Le STYLE c’est la manière de procéder (14 ème siècle), de combattre ou d’agir (15e siécle), de s’exprimer (16 ème siècle), de traiter un sujet (17 ème siècle). Ainsi il y a de bonnes et de mauvaises manières (telles que définies par l’Etiquette de la Cour, par exemple) mais il arrive que celui qui veut être distingué, stylé à tout prix, en rajoute et en fasse trop ! On dit alors qu’il est maniéré et c’est là son étiquette !….

Au de-là des définitions innombrables ( plusieurs dizaines d’acceptions ) proposées par les dictionnaires, nous pouvons tenir pour essentiel que le style exprime la personnalité, sa nature et son caractère, son oeuvre, son aventure et son expérience incommensurable à toute autre. Le style transcende la catégorisation, bien que parfois il puisse manifester une tendance normative à travers la notion de modéle Le style c’est le particulier, le spécifique, il distingue, in-forme. Cette approche quasiment ontologique, enveloppant l’inflation sémantique qui le dévalorise ( par nos normes, et nos codes), lui restitue son rôle de distinction, d’individuation. L’art, la manière et le caractère certes , mais le “soi” et sa construction.

Il me plaît, en bonne rhétorique, de voir la polysémie du mot s’appuyer sur son étymologie, “étiqueter” et sa contamination par ester (verbe être) “se tenir debout” qui lui donne “consistance”, une manière d’être, “une identité remarquable” …donc un certain style ! !

On peut aller sur “Méta-style” pour trouver un texte traitant de cette question MAIS signé de Paul Valéry

Cueillette de printemps

Author : Gilbert — 29 May 2007

Cueillette de printemps

Photo d’Anne François ©2007-05

Schizochaîne

Author : Gilbert — 20 May 2007

SCHIZOCHAINE

J’interviens dans cette page (couioir, webzette 14) en introduction du texte :”la chaîne et le rhizome” (Verbe – webzette 14)
J’ai hésité avant de vous proposer ce texte que j’ai écrit pour le Journal Libération et qui fut publié le 23 Juin 1981, parce que j’ai vieilli (26 ans de plus! !) et que le contexte d’écriture a changé.
Pour des raisons professionnelles et par intérèt passionné (presque addictif) pour la sociologie des médias,(c’était l’époque de Mac Luhan, des radios pirates puis libres, de l’avènement des caméras vidéo portables et de leurs magnétoscopes, des ordinateurs domestiques, des minitels…..) j’ai été conduit a m’intéresser à la pression de la technique et de la technologie sur la Société.
J’avais lu les Hermès de Michel Serres, les livres d’Edgar Morin, d’Henri Laborit, de Joël de Rosnay, d’Henri Atlan, ……… et puis surtout fin 1980 ce fut la révélation de “Mille Plateaux” de Deleuze et Guattari, Les outils conceptuels fournis par ces auteurs m’ont permis d’avoir un regard sur l’époque des années 80 mais aussi sur le temps long et l’avènement de la Toile.
Ce constat m’a conduit à considérer que ce texte pouvait éclairer notre actualité de 2007.
Je voudrais préciser que je n’ai surtout pas le projet, ni les moyens d’épuiser le concept de rhizome, ni d’en faire le tour. C’est sans doute un des outils de réflexion philosophique les plus importants de notre époque( “où beaucoup de gens ont un arbre planté dans la tête” ) – lu dans Mille Plateaux.

La chaîne et le rhizome

Author : Gilbert — 20 May 2007

La chaîne et le rhizome.
Je vous propose un texte que j’ai écrit en mars 1981 pour le Journai “Libération” et qui a été publié le 23 juin 1981. Je vous conseille avant sa lecture de vous rendre à la page “Couloir” de cette Webzette 14 où sous le titre : “Schizochaîne” je vous explique rapidement les raisons de cette réédition.

Et le chêne répète ses glands

Miche! Serres prétend que la botanique sera la reine des sciences ( à l’instar de la biologie actuelle), Elle permet, en tout cas, à Deleuze et à Guattari {Les mille plateaux) de nous proposer un outil de réflexion intéressant le concept de “rhizome” qu”ils opposent à celui de l’arbre.

L’arbre est enraciné, Il se développe en rameaux à partir d’une forte unité principale, vitale, indispensable. Il est centré, centralisé. et hiérarchique. il relève de la mémoire longue (ex: la famille). Il est généalogique. Ses canaux de transmission et de liaison sont préétablis. Mais s’il y a l’axe autoroutier il y a aussi les sentiers dans la campagne ef leurs promesses de rencontres fortuites et aléatoire.

Les sentiers relèvent du rhizome. Le rhizome se développe en concrétions bulbeuses, en tubercules. “N’importe quel point du rhizome peut être connecté à n’importe quel autre”. Il est hétérogène et multiple. il n’a pas de début, il peut être rompu, brisé en un point quelconque. (La fourmilière se reconstitue après avoir été dispersée par le promeneur) Il est souple, adaptable, étranger au génératif, moléculaire et anarchique.

Depuis trente ans, le schéma technique de la TélévIsion est avant tout un arbre. Un arbre avec la racine fortement pivotante d’un centre de production avec un tronc hertzien rigide et un point de ramification : l’émetteur. La technique de diffusion subit les contraintes du territoire : obstacles géographiques, lois de propagation de Fresnel….Au bout des rameaux, le récepteur de télévision, fruit fortement attaché (on dit se brancher) se nourrit de la substance même du tronc hertzien (ondes HF) et de sa racine pivotante (le Programme). La chaîne (tel le chêne) est fragile parce que rigide, elle ne s’adapte pas elle se rompt sous le boutoir de l’arrêt de travail d’une catégorie de personnel ou de la coupure secteur. La chaîne de télévision n’existe que dans un intervalle de temps entre le début et la fin du programme, le téléspectateur doit s’adapter à cette rigidité, s’y conformer, la faire sienne.

L’arbre télévision pousse ses rameaux rigides jusque dans le quotidien de chacun. Trois chênes ne font pas une forêt mais trois arbres ou un arbre à trois racines, avec la même raideur fragile et au bout la même contrainte sociologique. Et le chêne répète ses glands ! Au centre d’un récepteur de TV, il y a l’étage vidéo. Riche de virtualité cette boîte noire et son système détecteur se libèrent des étages HF et de la sève hertzienne. C’est de là que tout est remis en question, de cette séparation, de cette autonomisation de l’écran. Relié au téléphone (télématique), à l’ordinateur domestique, au pupitre de jeux, au tuner (récepteur HF du réseau terrestre, satellite et câblé, télé locale, ..) au magnétoscope (vidéothèque, production de la caméra personnelle,..) Il tient une place analogue à celle des enceintes HI FI (grosses de la multiplicité sonore). Ce bourgeonnement rhizomorphe condamne les chaînes à n’être plus que des fournisseurs de programmes PARMI d’autres, on peut se “débrancher”. Le système perd son centre et l’on assiste à une prolifération quasiment anarchique. Autour de l’écran vidéo, le groupe gagne en autonomie (même par rapport à l’arbre énergétique par la faible consommation de ses composants) et s’ouvre à la multiplicité des sources. Des réseaux informels se constituent sans territoire, comme ceux des fanzines, les réseaux les plus souples de la culture. NETWORK-PATCHWORK. Les trames se jouent de la rigidité des chaînes. Points de chaînette sur canevas troué; tissu fractal et lacunaire. Développement turbulent et anti-clone. Les notions de carrefour, d’heures d’écoute privilégiées disparaissent. Le temps est découpé, récupéré et maîtrisé (magnétoscope à enregistrement programmé). La possibilité existe enfin de rechercher le temps perdu et de le retrouver. Au travers de la linéarité chronologique s’inscrivent les obliques des choix individuels. Schizo-chaîne.

Les forêts relèvent du rhizome avec leurs morts, leurs renaissances, leurs mouvances ,leurs clairières, leurs exubérances, leurs entrelacs buissonneux. Le rhizome peut, lui aussi, cacher des concrétions arborescentes, un enracinement brutal. Subrepticement le rhizome vidéo peut nourrir en son sein l’arbuste de la culture officielle ou le bonzaÏ de la technologie monopolistique. “Small is beautifull” , le petit s’agglutine et parasite à l’occasion le grand, touffe de gui sur la chaîne. Mais qui peut dire s’il n’y a pas quelque part un gland qui aurait échappé au mouvement tourbillonnaire, prêt à germer en une nouvelle rigidité, sous l’action d’un jardinier tel Big Brother ? Les tribus nomades susciteront-elles le village planétaire, uniquement pour le parasiter ? Quel fabuliste nous le contera ? De ce hasard naîtra-t-il une nouvelle nécessité ? Quel botaniste-philosophe nous le dira ! !

Petit traité de Lugdunologie.

Author : Gilbert — 15 May 2007

Abrégé de Lugdunologie.
(Lugdunum, nom de Lyon à l’époque romaine, du Gaulois Lugd.)

«QUI NE GAGNE PAS N’EST PAS LYONNAIS» affichait, il y a quelques jours, un grand calicot au fronton de l’Hôtel de Ville, au lendemain d’une Victoire de l’OL. Formulée comme une sentence, énoncée comme un problème de logique, boursouflée et agressive, cette assertion m’ est apparue comme mal seoir à la« réserve lyonnaise» d’autant que son ostentation ravalait un symbole au rang de support publicitaire. Fallait-il, sans doute, faire la part du chauvinisme qui affecte les fans du foot, ici, comme ailleurs. Dans la bouche de Guignol le slogan aurait eu sans doute un autre sens, mais l’Hôtel de Ville n’est pas un castelet. Et puis, comment peut-on « être ou ne pas être Lyonnais» ? !
Étonné, choqué, je n’étais capable de répondre que par le recours au légendaire, au proverbial ; je me référais à « Lyon, la distante, la retenue, la discrète… » c’est à dire à ces clichés véhiculés de bouches confidentes en oreilles complaisantes, d’almanachs en cartes postales, de générations en générations, qui résistent plus au temps que la brume fameuse à la disparition des losnes , aussi installés que le saucisson de cette bonne ville et le troisième fleuve de sa région. Je restais dans le domaine des idées reçues, des poncifs, sans aller au-delà, sans essayer de creuser pour atteindre à leur travers quelque archétype ou mythe fondateur, un noyau dur. il fallait que je trouve une autre méthode pour découvrir à cette ville une Propriété première, susceptible d’expliquer sa Singularité (pas question ici d’Identité dont la quête me paraît aussi vaine que ridicule).
Il m’est apparu. à la réflexîon, “que la question se posait en terme d’écologie et non de généalogie” l’ écologie se définissant comme le système de relations avec un milieu naturel et social. L’insularité, l’enclavement, l’ adossement génèrent repli et immobilisme.
Une cité c’est un site légué par l’histoire géologique, tellurique. Lyon.c’est d’abord le confluent du Rhône et de la Saône, celui-là ouvrant à l’est, celle-cî au nord et à l’ouest et les deux réunis au Sud vers la Méditérranée~ Les fleuves s’incrémentent d’affluents qui sont autant de voies de communication par les brèches, les couloirs qu’ils creusent dans le relief. Les migrations, les déplacements de Populations, des tribus, des guerriers, des marchands… sont favorisés par cette ouverture éminemment cardinale. Le confluent est un carrefour, lieu de rencontre et d’ échange, les langages, les langues, les cultures suivent les mêmes chemins.
II semble qu’un des mots clés de notre cité pourrait être: confluence, des hommes, des choses, des mots et des idées. Cette métaphore n’est pas nouvelle, elle fait partie, de ces clichés précédemment stigmatisés, mais la confluence est souvent confondue avec la convergence. La convergence se cartograpbie, elle se pointe à une intersection de lignes, point de ralliement, objectif, but .Toutes les routes (de la croyance) mènent à Rome; toutes les routes de la monarchie absolue et de la République jacobine conduisent à Paris.
II ne s’agit pas de baguenauder, malheur aux hérétiques, aux jacques ou aux dilettantes qui empruntent les voies de la convergence. La convergence est affaire d’itinéraire et de mobilisation, de guerres et de pèlerinages. il y a du pouvoir au bout. Le chemin de Saint-Jacques est balisé, les manifs vers la Bastille ou la Nation sont encadrées. La confluence est tout autre, même si vue de Sirius elle est perçue comme une convergence. Tout change en ce lieu de passage. Elle n’est pas un terme, elle est phénomène en soi, des plus complexes, nous apprend la physique des fluides. Elle échappe aux outils de calculs les plus élaborés, à la schématisation. La confluence c’est le lieu, mouvant et flou, de toutes les rencontres, des courants, des affluences, des influences, des compositions, des flux et des reflux. de la turbulence, du brassage, des infiltrations, des résurgences, des percolations, des vortex, des malstroms, des tourbillons… La confluence accède au concept. Lyon, par son site, son histoire géologique, sa longue tradition du passage et de l’échange multiple et divers, a la propriété de confluence qui la singularise. II se manifeste ici une sorte d’esprit du lieu qui imprègne ceux qui, résidants ou passants, sont habités par cette ville. Ce phénomène ne légitime une quelconque identité mais explique son étonnante créativité dans tous les domaines de l’activité humaine.
La confluence se manifeste aussi par de la mousse, de l’écume et des bulles (!!!!!) comme celles qui érigent en emblème un slogan de tee-shirt. Ce faisant, elles deviennent souverain poncif pontifiant qui inscrit au frontispice par une sentence négative et exclusive, la circonscription sphérique du ballon d’une prétendue “lyonnitude”. Hors jeu et carton rouge.

NB- Cet article d’humeur a été écrit il y a 3 ans (été 2004). J’ai pensé le reproduire pour l’exposé rapide que j’y fais de ma conception de la construction complexe des communautés humaines, à l’encontre de la notion simpliste (et souvent meurtrière) de l’identité généalogique. Percolation !

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