Le Percolateur

Libération : A propos des valeurs intellectuelles et morales, Régis Debray évoquait dans «le Monde» le fait que de Gaulle avait décrété des funérailles nationales en 1945 pour Paul Valéry, quand Sarkozy n’a pas dit un mot à la mort de Julien Gracq. Pensez-vous qu’il appartient au chef de l’Etat de célébrer ces «grands hommes» […]

Maintenant on peut et on doit aussi s’interroger sur les conséquences du traitement de star réservé à nos héros politiques. « Le pouvoir implique la distance », disait de Gaulle qui savait qu’à certains moments pour en imposer aux Gaulois querelleurs et batailleurs, il faut de la hauteur et non de la proximité. Jamais le […]

Problème technique. Hermès a fait à Narcisse un cadeau piégé : la sensation d’ubiquité et le droit à l’immédiateté. De quoi alimenter le principe de plaisir du téléspectateur compassionnel. On s’imagine pouvoir agir comme on sent, en un instant, et mettre fin au malheur sans médiations ni détours. Le Narcisse d’antan avait le bon goût […]

…Il a le cerveau en feu, le manager, quand son esprit divague ainsi et fait des aller-retours entre les vices et les vertus de l’ordre et du désordre. Mais comment peut-il faire pour expliquer à ses équipes qu’elles doivent respecter les règles jusqu’à la moindre virgule quand lui-même est convaincu que le désordre de son […]

Notre époque malmène déjà les mots et leur sens et quand elle prétend au politique on peut s’attendre au comble de l’inconvenance. Ne parlons pas de rhétorique, nos gouvernants ne savent plus insulter avec élégance, ni affuter leurs flêches, ni moucheter les fleurets. En ce moment le vocabulaire de la gouvernance se porte fangeux. “Petit […]

Samedi 8 septembre. “Non ce n’est pas la démocratie qui est obscène ! C’est la scène républicaine qu’il faut sauver de l’obscénité, au moment où la politique devient le tout-à-l’ego d’un pays en proie aux tyrannies de l’audimat, de l’émotif et de l’intime.” Régis Debray, “L’obscénité démocratique”, ed. Flammarion-Café Voltaire, septembre 2007.

Lundi 20 août. “La dialectique qui est de par le sens du mot langage, considérée comme l’organon du penser, serait la tentative de sauver d’une façon critique le moment rhétorique : celle de rapprocher la chose et l’expression jusqu’à l’ indifférenciation”. Theodor W. Adorno ( “Dialectique négative.” éditions Payot 2003)