Lundi 4 juin. ” Le plus artiste ne sera pas de s’atteler à quelque gros oeuvre, comme la fabrication d’un roman, mais d’écrire par petits bonds, sur cent sujets qui surgiront à l’improviste, d’émietter pour ainsi dire sa pensée. De la sorte rien n’est forcé. On ne provoque pas : on attend. Jules Renard.
Heuristique & Sémiologique
Samedi 2 juin. “Depuis l’Antiquité, il n’y a qu’une langue, le français, qui ait été travaillée par de véritables écrivains, et qui soit devenue un monument comparable au grec ancien.” Jean Moréas cité par Guillaume Apollinaire. 1911. ( Tous les deux d’origine étrangère)
Lundi 28 mai. “Il faudra vingt siècles pour qu’on se rende compte que l’importance primordiale du codex pour notre civilisation a été de permettre la lecture sélective et non pas continue, contribuant ainsi à l’élaboration de structures mentales où le texte est dissocié de la parole et de son rythme.” de l’historienne Colette Sirat citée par Christian Vandendorpe dans : Du papyrus à l’hypertexte, éditions de La Découverte 1999.
Vendredi 25 mai. “L’écrivain a droit à tous les mots mais je lui conseille de renoncer à la plupart, quitte à en inventer quelques autres pour son usage personnel. Je lui conseille de cultiver son champ lexical avec rigueur et opiniâtrement, et de faire pour une fois de l’intolérance une vertu. ” Mots confits, mots contus”, Eric Chevillard, La revue littéraire Juin 2004.
Mardi 22 mai. “Onomatopées, anagrammes, acrostiches, palindrommes, métathèses, à-peu-près, mots-valises, ces métamorphoses vont de la mystification ou de l’écholalie à la création cosmique ou métaphysique….Joyce exploite la force parodique ou poétique du langage pour créer une langue totale, universelle.” Présentation de l’étude : “Genèse de Babel, Joyce et la création” par Claude Jacquet, CNRS.
Samedi 19 mai.“Au fond voyez-vous, le monde est fait pour aboutir à un beau livre”. Mallarmé cité par Derrida dans “La Dissémination”.
Mercredi 16 mai. “…. Car le désirable est moteur et, si la pensée est à son tour motrice, c’est parce qu’elle trouve le principe de son mouvement dans le désirable.” Aristote.