Lundi 30 avril. “La complexité est donc dans cette combinaison individus/sociétés avec désordres et incertitudes, dans l’ambiguïté permanente de leur complémentarité, de leur concurrence, et, à la limite, de leur antagonisme”. Edgar Morin. (Le paradigme perdu : la nature humaine, Seuil.)
Heuristique & Sémiologique

Actu 30/04/07
Actu mars et avril 07
Vendredi 27 avril.“Ecrire, pour moi aura consisté, jour après jour, à sauvagement arracher du sol, herbe et racines intruses ; puis à refuser de fertiliser mes terres en les écobuant.” Edmond Jabès, “Le livre des marges” 1975
Mardi 24 avril. ” Les concepts naissent et meurent. Il y a des concepts qui survivent suffisamment longtemps, et qui, de ce fait, acquièrent un statut spécial d’archétype”. “Eloge de la simulation” de Philippe Quéau chez Champ Vallon 1986.
Dimanche 22 avril. “L’acte même d’écrire ce qui n’a pas de sens, ou ce qui n’a pas encore de sens, crée une nouvelle réalité, laquelle peut susciter une reformulation, des analogies, et conduire progressivement la pensée au milieu de concepts qui auraient été inassimilables. La notation peut précéder la notion”. Philippe Quéau “Eloge de la simulation” (ed Champ Vallon 1986)
Jeudi 19 avril. “Le pari heuristique consiste à postuler que des ressemblances insoupçonnées surgiront du choc des différences” François Dagognet.(1986)
Mardi 17 avril. La mathématique est un instument d’écriture qui est encore susceptible de perfectionnements infinis ; une preuve capitale de la sympathie et de l’idéalité de la nature et de l’âme. Novalis.
Samedi 14 avril. ” Les mots sont des actes” Wittgenstein (1945)
Mercredi 11 avril ” La grammaire ne se borne pas à enseigner la langue : elle est par là même une condition essentielle de l’enseignement des belles lettres : éloquence, poésie, littérature, grave ou légère, seront toujours des études impossibles, ou singulièrement médiocres, pour tous ceux qui auront négligé le préliminaire indispensable de la grammaire et des études linguistiques.” F-A Dupanloup 1857
Dimanche 8 avril. “Qui veut guérir de l’ignorance, il faut la confesser.” Montaigne- Les essais
Samedi 7 avril. Il y a longtemps que je me suis approprié la cause de la francophonie, qu’elle est devenue une affaire personnelle. Cela remonte à l’enfance, avant même que le mot existe dans son acception moderne. Au point qu’il m’arrive de me demander si elle n’est pas une construction imaginaire, comme la représentation que je me fais de la France et des pays que j’aime. (Les carnets d’un francophone. Jean-Marie Borzeix – ed.Bleu Autour 2006)
Vendredi 6 Avril. “Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c’est errer. La lecture est l’errance”. Pascal Quignard. Les ombres errantes.
Lundi 2 avril. “Côté cour, côté jardin : cette expression, issue de la maison ou du théâtre, place à l’opposite deux lieux que le langage, cependant, assimile. Un seul mot indo-européen, en effet, – ghorto– engendre une famille, latine et germanique voire slave……hortus…grad...hautes et basses-cours.. …horticulture et courtoisie…cote et cortège…Stalingrad et yard ….” (Michel Serres, Statues 1987)
Vendredi 30 mars . “Le fragment a son idéal : une haute condensation, non de la pensée, ou de sagesse, ou de vérité, mais de musique…” Roland Barthes
Mardi 27 mars. Il me plaît de me rappeler que dans “L’empire des signes”, Roland Barthes évoque Mallarmé écrivant “l’écriture est faite des gestes de l’idée”.
Dimanche 25 mars. “Quand ta voix s’envolera – dans le battement des langues – les anciennes dissonnances – fleuriront en harmonie.” (Michel Butor, “Le jardin des âges”)
Vendredi 23 mars. ” Le verbe c’est la création de l’Homme; par lui, l’homme s’approprie le monde des choses, des animaux, des êtres en général que Dieu a conçus et créés.” Huisman et Ribes.(1986)
Mercredi 21 mars. “Le symptôme le plus frappant de la pathologie de notre espèce est le contraste entre ses extraordinaires progrès technologiques et son incompétence également extraordinaire en matière de rapports sociaux“. Arthur Koestler (Janus – 1979)
Lundi 19 mars . L’adverbe final n’est pas toujours une horreur, la preuve : “Et moi, j’écrivais un poème lentille par lentille, lentillement.” Armand Robin
Samedi 18 mars. La citation : “Toute autre science est dommageable à celui qui n’a la science de la bonté”. “Les Essais”, Montaigne
Jeudi 15 mars . Ce n’est pas une provocation ! “La Nature est écrite en langage mathématique” Galilée.
Mardi 13 mars . “L’écriture est ceci : la science des jouissances du langage, son Kama Sutra. (De cette science, il n’y a qu’un traité l’Ecriture elle même)”. Roland Barthes.
Lundi 12 mars . Un fragment : ” L’espace, c’est du temps qui dure ; le temps de l’espace qui fuit” Paul Nougué.
Samedi 10 mars . La dernière composition connue de l’OULIPO est de “35 membres, dont 13 excusés pour cause de décès
Jeudi 8 mars . La Citation: “Je m’intéresse à tout, je n’y peux rien” Paul VALERY.
Noam Chomsky
NOAM CHOMSKY, des problèmes aux mystéres
Le célèbre linguiste américain (né en 1928) fait partie de ma mythologie personnelle surtout le Chomsky des années 50-60 (âge d’or de la linguistique). L’effervescence de l’époque autorisait toutes les audaces. C’est ainsi qu’il rompit avec le structuralisme du Pape Saussure, opposant “les performances de la parole” aux notions de “structures de la langue”. Influencé par la logique et la cybernétique, il étudie les relations entre les concepts et leur réalisation dans le discours? Ne voulant pas se réduire au descriptif il élargit son domaine d’études à la psychologie et aux rapports entre parole et pensée. C’est ainsi qu’il est conduit à prendre des positions morales et politiques ( fin des années 60). et à devenir un “intellectuel” (sens français) anarchiste et engagé. Le savant, alors, le cède au militant. Il devient très critique voire violent à l’endroit de la philosophie française qui se caractérise par la grandiloquence et l’autosatisfaction, “Star system” de pacotille. Lacan, Derrida sont ridicules et infantiles. En 1988, Noam Chomsky condamne sans appel dans “Language and Politics” ces intellectuels qui vont d’une absurdité à une autre. Dès lors Chomsky intervient en politique et quitte le champ scientifique. Il s’éloigne du Champ de la Connaissance des Capacités humaines pour s’intéresser à ce que les hommes font de leurs Capacités, des problèmes vers les mystères.
“Les éditions de l’Herne ” annoncent la sortie, dans la collection “Les Cahiers de l’Herne” d’une étude “Chomsky” dirigée par Jean Bricmont et Julie Franck.
Nous aurons donc l’occasion d’en reparler et peut-être de découvrir au-delà des outrances langagières la possibilité de soumettre le deuxième Chomsky à la critique du premier ! et réciproquement ! !
Le biais du gars
Au cours d’une de mes déambulations, pérégrines et hasardeuses, sur la toile j’ai découvert une thèse ( de doctorat en Sciences Humaines, Université François Rabelais de Tours) de Noël Denoyel. Ce fut d’abord l’archaïsme de son titre qui attira mon attention : “Le biais du gars”. Puis les références à la notion “d’occasion” (cf Jankelevitch), à la philosophie chinoise, son art du détour et sa pensée en creux (cf François Jullien), Je retrouvais le concept d’interferrance créatrice tel que défini par “le PERCOLATEUR HEURISTIQUE ” (voir l’article “interferrance“, page “invention“).
“Cet art, un des artisans le nomme “le biais du gars”, régionalisme témoin de la métis des grecs, connaissance “oblique” des habiles. Cette intelligence pratique et rusée, ce savoir mémoire saisit l’occasion, la crée: “Donner le bon coup de marteau au bon endroit, et au bon moment”. On retrouve aussi dans l’art du détour chinois, cette pensée “en creux” hors de tout référentiel, qui ne justifie jamais sa démarche, mais se focalise sur le “potentiel de la situation“.
Merci à l’excellent site :”http://garde-à-vue.com” pour la découverte qu’il m’a permise.