Alliant le classicisme du style et la modernité de la méthode, l’œuvre de Claude Lévi-Strauss est à la fois pensée du monde, expérience de soi, et expérience sur soi. « Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? » « Qu’est-ce qu’un style ? » « Que peut-il y avoir de commun entre un oiseau – l’Engoulevent –, l’art de la poterie, et la jalousie conjugale ? » En quoi la mythologie indienne a-t-elle favorisé la conquête de l’Amérique par l’homme blanc ?… Questions surprenantes, mais qui sont pourtant à la source des enquêtes menées par Lévi-Strauss. Le ton est donné. dirait-on, si de telles catégories pouvaient rendre compte de la singularité de son propos. Son œuvre relève à la fois de la science et de la littérature, chez Lévi-Strauss, le cloisonnement n’est pas de mise, et le penseur fait « flèche de tout bois ». Ainsi le souvenir d’un tableau de la Renaissance sert-il de point de départ à une théorie de la structuration du sensible. Ainsi peut-on retrouver Totem et tabou dans un mythe jivaro. Ainsi la métaphysique bororo éclaire-t-elle d’un jour nouveau la figure de notre Père Noël. Lévi-Strauss est à la recherche de correspondances , au sens baudelairien du terme, entre l’esprit et sa manifestation matérielle. Il met en scène les affinités qu’il perçoit entre les différents objets, le fil caché qui les relie. (Présentation de Gallimard)
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
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les titres
“Œuvres de Claude Lévi-Strauss” à la Bibliothèque de “La Pléiade”
Webd'azard
Rétraction, hésitation. A propos du dernier livre de Georges Steiner
De cette confession oblique et rétractée, de cette valse hésitante entre désir et dérobade, on sort avec le sentiment paradoxal de mieux connaître Steiner. De l’aimer davantage aussi. Ce qu’on entend ici, c’est une voix précautionneuse, fraternelle et sourde. Elle chuchote qu’il ne faut pas tout dire, que la transparence peut être meurtrière, la raison démonstrative très déraisonnable, la vérité féroce, les théories funestes. Tous les refus qu’elle égrène proviennent de la même source: devant toute atteinte à l’intimité, la sensibilité de George Steiner se cabre. C’est dire comme peut l’épouvanter le spectacle quotidien que donne notre monde de l’exhibition, criard, arrogant, clinquant, hurlant de vulgarité et d’argent, sans nulle enclave de silence et nul abri pour le secret: ce précieux secret autour duquel tournent, en le cachant-dévoilant, les sept livres qu’il n’a pas écrits… «Les livres que je n’ai pas écrits», par George Steiner, trad. de l’anglais par Marianne Groulez, Gallimard; Commentaires de Mona Ozouf, source: le Nouvel Obs. Georges Steiner, écrivain, linguiste et philosophe est notamment l’auteur de: «Après Babel», «Errata», «Réelles Présences» ou «Maîtres et disciples», on peut le rencontrer à plusieurs reprises dans le “Percolateur”.
Invention grecque de l’Europe
«Les Grecs nous ont, en grande partie,inventés. Notamment en définissant un type de vie collective, un type d’attitude religieuse et aussi une forme de pensée, d’intelligence, des techniques intellectuelles, dont nous leur sommes en grande partie redevables. L’histoire de l’Occident commence avec eux. »
Jean-Pierre VERNANT
Jean Beaufret, philosophe, poête, traducteur et honnête homme
Jean Beaufret est un philosophe français. Héritier de la tradition philosophique française, il a rédigé un ouvrage inégalé sur son histoire.
Alors même que pendant les années de l’Occupation il s’engage dans la Résistance, il rencontre la pensée allemande de son temps, la phénoménologie, Husserl et Heidegger.
Commence pour lui un travail de pointe pour penser et dire, à partir de la langue française et dans un dialogue inouï avec la poésie, ce qui se joue dans le regard que jette Martin Heidegger sur l’histoire de la philosophie à l’heure de sa fin. Là où la plupart de ses contemporains finissent par jeter l’éponge devant la difficulté d’une œuvre hors de toute commune mesure, Jean Beaufret entre en dialogue avec elle — un dialogue qui s’épanouit dans une amitié comme il y en eut très peu dans l’histoire de la philosophie occidentale.Son engagement philosophique se marqua par une méditation subtile de la langue allemande, mais aussi de la langue grecque sans jamais oublier sa propre langue maternelle.
Aujourd’hui (17/04/08) France -Culture a rendu hommage à ce grand philosophe, spécialiste des langues et des philosophies grecques et allemandes.
Percolation et complexité.
Les temps sont venus pour de nouveaux questionnements épistémologiques qui font de l’intelligence de la Complexité « un véritable défi pour la connaissance ». Nous sommes encore prisonniers d’une connaissance aveugle de tout ce qui relie et contextualise, laquelle nourrit une action myope et mutilante. Nous sommes en même temps prisonniers d’une action aveugle sur sa propre écologie, ses propres conditions. Ces deux aveuglements s’entretiennent l’un l’autre, aussi longtemps que nous ne nous efforçons pas de conjoindre « l’épistémologie de la complexité » et « la pragmatique en complexité » : ne pouvons-nous veiller à transformer nos multiples expériences en science avec conscience, naviguer entre les îles d’un archipel, îles aux contours fluctuants, formées par tant d’expériences diverses. Au gré des éclairages, des courants, des marées, chacun pourrait dessiner et modifier ses propres navigations.
Darwin Hérétique
Livre de Thomas Lepeltier, édité par Le Seuil. 2007
Le sous-titre, “L’éternel retour du créationnisme” est aussi éloquent que le titre. “L’origine de la vie et l’évolution des espèces ont toujours agité les esprits. Certains animaux peuvent-ils surgir du néant, comme le croyaient les adeptes de la génération spontanée ? L’homme est-il un produit du hasard et d’une sélection naturelle, comme le pensent aujourd’hui les biologistes darwiniens ? Une vague odeur de soufre plane encore sur ces questions difficiles. Un simple coup de pouce d’un créateur omniscient ne suffirait-il pas à les résoudre ? La tentation d’hybrider la science et la religion n’est pas nouvelle. Elle motive aujourd’hui des mouvements tels que le créationnisme et, aux États-Unis, l'”Intelligent Design”. Présente bien avant Darwin et sa théorie de l’évolution, elle resurgit régulièrement tel un infatigable serpent de mer. Chacune de ses réapparitions est l’occasion d’opposer à nouveau – en la raison et la foi, deux domaines moins étanches qu’on ne le croit, en tout cas assez équitablement visités par les vieux démons de l’intolérance.”
Transhumanisme.
Jean-Michel Besnier, prof de philo à l’université Sorbonne-Paris-IV, répond à Libé qui l’interroge sur les mouvements transhumanistes…“La cause transhumaniste, qui est pratiquement inexistante en France, attire aux Etats-Unis des milliers de personnes. La World Transhumanist Association, fondée en 1998 par le philosophe suédois Nick Bostrom, directeur du Future of Humanity Institute ouvert au sein de la faculté de philosophie de l’université d’Oxford, chapeaute de nombreuses antennes à travers le monde, mais reste une spécificité de l’Occident industrialisé.Les transhumanistes puisent leurs arguments dans les succès des nanotechnologies pour soutenir que la science est sur le point de dépasser l’humanité et l’obligera à aller au-delà d’elle-même. C’est pour eux une nouvelle manière de penser l’évolution. Ils affichent donc ce néodarwinisme pour justifier la conviction qu’il faut dès maintenant mobiliser nos ressources technoscientifiques pour orienter la sélection naturelle et tendre ainsi vers une postérité.”
Que serait donc cette postérité de l’humanité ? “Par définition, nul ne peut le savoir. Ray Kurzweil (1) nomme «singularité» l’avènement de ce «radicalement nouveau» qui résultera sans doute de la fusion prochaine de l’homme et de la machine ainsi que de l’apparition de systèmes supra-intelligents. Les transhumanistes évaluent le pouvoir des techniques à leur capacité de produire de l’imprévisible. Ils souhaitent l’avènement d’un monde dans lequel auront disparu toutes les limitations qui nous contraignent à n’être que de simples humains. Demain, il ne serait plus nécessaire de naître (l’ectogénèse ou le clonage pourvoiront à la reproduction), les maladies auront disparu (la nanomédecine y veillera) et la mort ne sera plus imposée (le téléchargement de la conscience nous délivrera du corps). Ce refus des conditions humaines dénote un rejet de tout ce que nous impose la nature.”
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