Le Percolateur

Couloir

 
 

Heuristique & Sémiologique

Couloir  (Textes de percolecteurs… La percolation comme métaphore des lectures multiples et croisées. )

Gargantua jouait

Author : Gilbert — 15 Nov 2005

Gargantua jouait……

[….] aux fleux, au cent, à la prime, à la vole, à le pille, à la triumphe, à la picardre, à l’espinay, à trente & un, à la condemnade, à la carte virade, au moucontent, au cocu, à qui a si parle, à pille : nade :iocque : force, à mariage, au gay, à l’opinion, à qui faict l’un faict l’autre, à la séquence, aux luettes, au tarau, à qui gaigne perd, au belin, à la ronfle, au glic, aux honneurs, à l’amourre, aux eschetz, au renard, aux marrelles, aux vasches, à la blanche, à la chance, à troys dez, aux talles, à la nicnocque. A lourche, à la renette, au barignin, au trictrac, à toutes tables, aux tables rabatues, au reniguebleu, au force, aux dames : à la babou, à primus secundus, au pied du cousteau, aux clefz, au franc du carreau, à par ou sou, à croix ou pille, aux pigres, à la bille, à la vergette, au palet, au iensuis, à fousquet, aux quilles, au rampeau, à la boulle plate, au pallet, à la courte boulle, à la griesche, à la recoquillette, au cassepot, au montalet, à ]a pyrouette, aux ionchées, au court baston, au pyrevollet, à cline musseté, au picquet, à la seguette, au chastelet. à la rengée, à la souffete, au ronflait à la trompe, au moyne, au tenebry, à l’esbahy, à foulle, à la navette, à fessart, au ballay, à sainct Cosme je viens adorer, au chesne forchu, au chevau fondu, à la queue au loup, à pet en gueulle, à guillemain baille my ma lance, à la brandelle, au trezeau, à la mousche, à la migne migne beuf, au propous, à neuf mains, au chapifou, aux ponts cheuz, à colin bridé, à la grotte, au cocquantin, à collin maillard, au crapault. à la crosse, au piston, au bille boucuet, aux roynes, aux mestiers, à teste teste bechevel, à laver la coiffe ma dame, au belusteau, à semer l’avoyne, à briffault, au molinet, à defendo, à la virevouste, à la vaculle, au laboureur, à la chevêche, aux escoublettes enraigées, à la beste morte, à monte monte l’eschelette,au pourceau mory, à cul salle, au pigeonnet, au tiers, à la bourrée, au sault du buisson, à croyzer, à la culte cache, à la maille bourse en cul, au nie de la bondrée, au passavant, à la figue, aux petarrades, à pillemoustard, aux allouettes, aux chinquenaudes……

Proposé par J.C. (LYON)

10 novembre 2005.

Les deux essences de l’écriture

Author : Gilbert — 3 Jul 2005

Proposé par J.Y. CELERIAT de Saint-Etienne

Partant de la sculpture monumentale, totémique marquée de signes symboliques, cabalistiques, jusqu â l’ouvrage de poésie à la forme industrielle stéréotypée, en passant par tous les stades, glissements progressif de l’un vers l’autre et dans les deux sens (peinture, collages, graffiti, objet/livre, matières marquées d’écritures…) se situent les lieux de l’interpénétration spontanée ou réfléchie des créations plastiques et littéraires…

…Des manières différentes, probablement contradictoires pour chacun d’appréhender ce problème fondamental de la «transparence de l’idée» et de la «matérialité de l ‘écrit» avec sa dynamique qui lui est propre avec, à la charnière,

l’écriture

portant en elle ces deux essences,

l’une propre aux plasticiens

l’autre aux écrivains,

avec tous les effets interférents d’attraction ou de répulsion plus ou moins violents que cela suppose…

Vinay/Souchière

Extrait de la préface du catalogue des éditions « Atelier des Grames » 84190 GIGONDAS

Oui, mais heureux

Author : Gilbert — 3 May 2005

Oui, Mais Heureux.

J’ai rencontré un homme heureux…et il m’a laissé ce sourire en souvenir.

Son bonheur ne tenait à pas grand-chose.

Vous savez ces petits riens tout simple qui nous font tant plaisir ?

Et bien, un moment qu’il rappelle à chaque instant, c’est sa vie…

Regardez (x)…vous avez « entenvu » ? Non, je n’ai rien fait de spécial (x)…, et pourtant vous vous souviendrez de ce claquement de doigts volants.

Cet homme cultivait ces instants de bonheur. Ils lui en poussaient pleins la tête. Ils fleurissaient, et un beau jour, ils éclataient le long de sa nuque, frissonnaient entre ses deux omoplates, filent-et-fusaient dans ses bras-coudes-mains-bouts-des-doigts et (x) se métamorphosaient en papillonnants dans le vent passant.

Juste devant ! Là ! Hop ! (x) Un instant !

Les instants de cet homme voletaient parfois au gré de leurs inspirations, mais il ne les laissait jamais échapper, des fois qu’ils disparaissent ou se perdent dans l’inattention.

Ecoutez, cela vaut le coup d’œil (x)………………………………………………

………………………………Attrapez-le, cela se prête à volonté…(x)……..

………………………………………………………………………………

……………………………………………………

Cet homme, je l’ai connu dans ses dernières heures, lui qui aimait tant les dernières heures, celles de la nuit, celles du jour, celles qui durent toujours…

Vous savez, beaucoup trop de gens sont trop fiers et trop sûrs de ce qu’ils connaissent.

Ce qui change un tant soit peu leur ordinaire les surprend tellement (x) qu’ils emploient leurs idées à se construire des remparts. Quiconque y entre n’a plus l’occasion d’en sortir, et surtout pas le propriétaire.

Donc, ces personnes voulant se défendre contre cette arme inoffensive qu’était cet homme heureux, ont décrété que ce comportement (x) ne pouvait être que l’œuvre d’un fou.

Et vous aimeriez peut-être me demander : « Mais qu’est-ce qu’un fou ? »… Demandez-leur, à ces personnes…Nous devenons tous fous derrière nos remparts.

Même des « spécialistes » du comportement heureux ont essayé. Ils ont dit :

« Il est fou hou hou ! C’est normal ! Il n’y a qu’une seule et unique solution pour qu’il redevienne malheureux…heu…comme tout le monde ! Une seule et une unique solution :

IN TER DIC TION !!!!!!!!! »

Ils ont réussi. Je l’ai vu, cet homme, à travers les meurtrières de mes remparts.

Il était là, attaché et bâillonné, les mains dans le dos d’une chaise. Aucun des deux ne bougeaient. Il est mort après que j’ai lu dans ses yeux la folie du désespoir de voir ses instants fanés pour l’éternité.

Ses mains étaient simplement attachées.

(x) : sifflement d’oiseau, celui qu’on peut faire.

Chacun trouvera dans ce texte, je l’espère, le désir de s’attarder, un peu, chaque jour, sur une beauté insignifiante de la vie.

Cet homme a su entretenir son étonnement d’enfant, sa curiosité enjouée et des manières simples et gratuites de se combler de joie, offertes sans compter par la nature et ses beautés.

Le bonheur est affaire de chaque jour, fait d’une multitude de petits bonheurs et non d’une grande fortune ni d’une grande gloire. La joie est si éphémère qu’on ne peut se contenter d’une seule grande, trop longue à acquérir et si vite passée qu’on en est déjà lassée.

Notre nez aveugle ce qui est sous nos yeux. Souvent il s’y trouvait ce dont nous avions réellement besoin, et rien d’extraordinaire de plus qu’un petit brin de vie.

Florent TURPIN

Pour sauver l’Imprimerie Nationale

Author : Gilbert — 3 Mar 2005

Communiqué de presse
Paris, décembre 2004

Garamonpatrimoine se mobilise pour sauver le patrimoine et les savoir-faire de l’Imprimerie nationale.

L’Imprimerie nationale est en cours de démantèlement. Le siège de la rue de la Convention (Paris XVe) a été vendu et le site doit être libéré dans le courant du premier semestre 2005. Son patrimoine typographique et ses savoir-faire peuvent disparaître si aucune solution viable n’est trouvée rapidement.

Le Cabinet des poinçons est menacé par cette restructuration. Ce cabinet rassemble tous les « originaux » des caractères qui servent, depuis la Renaissance, à composer les textes imprimés par les procédés traditionnels. Les 500 000 pièces gravées, classées « Monuments historiques », que conserve le Cabinet des poinçons de l’Imprimerie nationale, constituent la source écrite des civilisations. Est également en danger l’atelier du livre, le lieu où les textes sont composés au plomb puis imprimés sur des presses anciennes grâce à des savoir-faire préservés jusqu’ici. Les 30 000 volumes de la bibliothèque historique pourraient aussi être dispersés.

Garamonpatrimoine, un collectif interdisciplinaire qui regroupe des universitaires (historiens, anthropologues, informaticiens, etc.), des graphistes, des ouvriers typographes et des enseignants des métiers du livre, souhaite attirer l’attention des décideurs politiques et de l’opinion publique. Ce collectif a lancé une pétition pour sauver et valoriser ce patrimoine et ces savoir-faire.

Cette pétition, disponible sur le site Internet www.garamonpatrimoine.org, a déjà été signée par 13 000 personnes de 78 pays. Elle sera remise au président de la République dans le courant du mois de janvier 2005.

Le collectif Garamonpatrimoine suggère qu’un administrateur chargé d’étudier les solutions soit nommé, en plaçant ce dossier sous la tutelle des ministères de la Culture et de l’Éducation nationale.

Il propose la création d’un Conservatoire de l’imprimerie, de la typographie et de l’écrit (le CITÉ). Ce sera un établissement public chargé de missions d’enseignement, de formation et de recherche, mais aussi un musée ouvert au public mettant en valeur ces collections inestimables, un atelier du livre et de l’estampe, véritable unité de production, et une bibliothèque.

Accueil

Le passementier

Author : Gilbert — 3 Feb 2005

Le texte est un jeu de chaîne et de trame, de syntagme et de paradigme, de successivité et de synchronie. C’est du taffetas, de l’organdi, de la mousseline, de la faille, dont la gravité se mesure en « deniers » du culte ludique. Du graphe, de la griffe, du glyphe, de la gravure, du grattage au texte. J’ai plaisir à penser que les premiers scribes avant la découverte du papyrus, écrivaient sur de la toile empesée ; que les femmes mayas, quand elles ont appris à lire et à écrire, par habitude du tissage, changeaient de couleurs à chaque lettre. Il est des rencontres qui ne trompent pas ! Il y a de la trame dans le papier, l’étoffe et l’image vidéo, de la passementerie dans le texte.

M. Mathevet 42.

La percolation comme métaphore des lectures multiples et croisées.

Author : Gilbert — 20 Jan 2005

“Les abeilles pillottent deçà delà les fleurs, mais elles en font après le miel qui est tout leur ; ce n’est plus thym ni marjolaine : ainsi les pièces empruntées d’autrui il les transformera et confondra pour en faire un ouvrage tout sien, à savoir son jugement”.

Montaigne. Les Essais.

Lectures

Déplorer nous comble

Author : Gilbert — 3 Jan 2005

DÉPLORER NOUS COMBLE

Avez-vous remarqué comme la déploration est en passe de devenir la principale activité politique ? Autrefois, (mais il ne faut jamais plus dire « autrefois » sous peine d’être immédiatement taxé de nostalgique), il y avait le militantisme, les grèves, le boycott, la manif, le sabotage, les affiches et même la nostalgie. Tout cela est avantageusement remplacé par la déploration. La déploration se pratique généralement entramis. Qui n’a pas passé hier encore une soirée agréable entramis à refaire le monde ? A bien y écouter, que s’y dit-il ? Chacun y va de son constat, de son fait évident, de sa conclusion, (que tous relèvent et approuvent) ; chacun, autour de la table a vécu cette chose-là, éprouvé les mêmes déboires, subit semblable déconvenue, et pourtant… Pourtant chacun a à cœur de narrer la sienne d’anecdote significative, laquelle ne diffère de celle du voisin que sur les détails mineurs puisque sur le fond tout le monde est d’accord, on fait donc un premier tour de table, puis un second et un troisième, ainsi de suite de déploration en déploration. Voilà ce que nous pensons être « refaire le monde » qui n’est autre que de refaire un tour de table.

Tous à peu près d’accord, nous partageons ces mêmes inquiétudes, cette même sensibilité à la misère, au chômage, à l’environnement, à l’injustice, à Sarkozy, aux délocalisations, à la cherté des loyers, au climat, à l’injustice, à la bêtise, à la télé, à la pub, au CAC40, etc. Bref ! La soirée passe, l’heure tourne, on se fait la bise promettant de mieux déplorer la prochaine fois, et chacun rentre chez soi, heureux , le cœur empli de douce chaleur. Sauf moi.

Ces soirées entramis me laissent depuis quelques temps un goût amer, est-ce parce que je n’ai plus vingt ans ? parce que mes cheveux blanchissent ? parce que je me sens devenir un vieux con ? parce que… parce que… C’est ce que j’ai cru en première analyse, mais c’est une fausse piste ; la vérité est que j’en ai marre de répéter et d’entendre ces choses que je sais mille fois, et bien pire, je constate amèrement que nous tous les savons mille fois… Nous nous les disons tous les uns aux autres depuis si longtemps ces choses ! Nous sommes tous si convaincus, tellement convaincus, et pourtant rien ne bouge. Quel paradoxe, quel mystère.

Comment expliquer cela ? Une première raison me semble-t-il serait que nous prêchons entre évêques. Nos soirées entramis (et j’entends bien ne pas m’en priver) sont des soirées où ne sont réunis que les membres du club, rien ne dépasse ou si rarement : même âge (mental), même boulot (ou position sociale, ce qui revient au même), mêmes livres, mêmes films, mêmes idées et idéaux, même vote ; une étroite couche du mille-feuilles ; au dessus il en est une autre à la sensibilité légèrement différente ; idem au dessous, et ainsi de suite, empilées par dizaines. Passer d’une couche à l’autre est possible, voire d’en sauter une, mais au-delà ? Nous restons entre nous qu’on le veuille ou non et déplorons d’une même voix, déplorons tous en chœur, déplorons à l’unisson… Il est devenu possible de ne fréquenter que ses amis à l’exclusion de quiconque… Fin de la mixité qui pourrait — imaginons le — générer un choc salutaire, une confrontation féconde, fin de l’autre différent, fin du mélange, restons entre nous. C’est la postmodernité. On sait cela, les sociologues, les ethnologues l’ont dit dans leurs livres. Qui les lit ? Nous, bien sûr, nous-mêmes…

Mais il n’y a pas que cela. En réalité, déplorer nous comble. Comme d’avoir gardé les oies ensemble : d’avoir longtemps déploré ensemble nous soude un peu plus, la connivence est installée, à nos déplorations nous nous sommes reconnus frères, n’est-ce pas… Mais ensuite, plus rien. Et le monde va ainsi tranquillement vers l’effondrement. Et déplorant l’effondrement, nous accompagnons le monde vers l’effondrement, car l’effondrement est bien ce vers quoi tend la déploration, non ? En effet, faire mieux que déplorer — j’entends « aller au-delà » — serait chercher à parer à l’effondrement. Mais de cela il n’est pas question, c’est beaucoup demander (du reste il est déjà bien tard), aussi déplorer de son mieux donne quitus à chacun, l’autorise à jouir de la satisfaction du boulot bien fait et de la tâche accomplie. S’ajoute à cela la magie de l’effet-sans-cause. L’effet-sans-cause nous est devenu intellectuellement possible, naturel même — que dis-je : souhaitable ! Si par malheur l’effet avait cause, nous serions condamnés à errer sans fin à sa recherche. L’effet-sans-cause est un possible que nous enseigne patiemment l’Infini Saturé médiatique depuis quelques décennies. L’évènementiel, l’actualité, le temps réel, l’information, toutes ces belles inventions se conjuguent aimablement pour accréditer qu’un effet peut ne pas avoir de cause, ou bien alors qu’elles sont si complexes, si obscures, si cachées que le spectateur, l’auditeur, le client se lasserait bien vite, ce qui n’est pas bon pour l’évènementiel, l’actualité, le temps réel, l’information…

Essayez — par exemple — au beau milieu d’une soirée de déploration entramis de proposer que l’on cesse ces stupides bavardages puisque tout le monde est d’accord, pour passer à une phase suivante, plus constructive, et vous verrez… Que serait-ce d’ailleurs qu’une phase constructive ? Je ne sais pas moi… Ce serait tenter de bâtir un radeau avec toutes ces petites brindilles de déplorations, par exemple ; ce serait de se mettre d’accord sur une analyse — que nous aurions élue comme la plus pertinente — qui serait un fil conducteur qui fasse tenir ensemble nos déplorations, qui les rende obsolètes puisqu’elles sont tissées d’évidences ; voilà un premier pas, non ? Ce serait encore rechercher les causes à tous ces effets et peut-être — ô ambition — rechercher s’il est une cause à toutes ces causes…

De là il serait ensuite peut-être possible de mettre en place une stratégie portable, une stratégie de poche ; de là il serait possible d’arrêter un certain nombre de principes simples et efficaces auxquels chacun se tiendrait, en attendant mieux… (Je ne parle pas d’action collective, ça c’était bon autrefois du temps de la nostalgie, je parle d’actions individuelles à faire chacun de son côté discrètement…)

Ouais, bof, on est crevé, tu nous épuises, il se fait tard, faut qu’on rentre. Au fait, tu as vu aux infos, Bush il a dit que… et dans Libé la réponse de…

Michel Guet, octobre 2004

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