«Le désordre n’existe pas, n’existe que l’ordre compliqué.» C’est à partir de ce simple postulat que Yona Friedman construit une image du monde fondée sur l’harmonie et qui défie les lois habituelles de la physique. L’univers devient alors erratique, l’espace est composé de granules infimes de vide et notre perception de la mosaïque du monde s’attache autant à chacune de ses pierres qu’à l’ensemble qu’elles constituent.
“L’ordre compliqué et autres fragments” se présente comme une nouvelle monadologie, illustrée de dessins au trait et traduite en «bande dessinée» par l’auteur – (L’éclat, 2008)
Yona Friedman est né à Budapest en 1923. Il vit et travaille à Paris depuis 1948. Je l’ai découvert, il y a une trentaine d’années avec un livre auquel je dois beaucoup : “Comment vivre entre les autres sans être esclave et sans être chef” éditions Pauvert, Paris, 1974 ( ce livre est hélas épuisé)
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
March 2009
les titres
L’ordre compliqué et autres fragments,
Webd'azard
Amin Maalouf dénonce “le venin identitaire”
Chrétien d’Orient, exilé du Liban, mais avant tout laîc et universaliste, l’auteur des “identités meurtrières” dénonce dans son nouvel essai : “Le dérèglement du monde”, le poison du communautarisme. En ces premières années du XXIe siècle, le monde présente de nombreux signes de dérèglement. Dérèglement intellectuel, caractérisé par un déchaînement des affirmations identitaires qui rend difficiles toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dérèglement économique et financier, qui entraîne la planète entière dans une zone de turbulences aux conséquences imprévisibles, et qui est lui-même le symptôme d’une perturbation de notre système de valeurs. Dérèglement climatique, qui résulte d’une longue pratique de l’irresponsabilité…
L’humanité aurait-elle atteint son “seuil d’incompétence morale” ? Dans cet essai ample, l’auteur cherche à comprendre comment on en est arrivé là et comment on pourrait s’en sortir. Pour lui, le dérèglement du monde tient moins à une “guerre des civilisations” qu’à l’épuisement simultané de toutes nos civilisations, et notamment des deux ensembles culturels dont il se réclame lui-même, à savoir l’Occident et le Monde arabe. Le premier, peu fidèle à ses propres valeurs ; le second, enfermé dans une impasse historique.
Un diagnostic inquiétant, mais qui débouche sur une note d’espoir : la période tumultueuse où nous entrons pourrait nous amener à élaborer une vision enfin adulte de nos appartenances, de nos croyances, de nos différences, et du destin de la planète qui nous est commune. “Le dérèglement du monde” d’Amin Maalouf est édité chez Grasset. Rappelons que cet essai est écrit en Français et que Amln Maalouf est un excellent Artisan et un Militant convaincu de notre Langue.
Nourritures anarchistes de René Schérer (éd. Hermann 2009)
Il est question ici d’un anarchisme sans attentat, sinon sans bombe ; de celui qui accompagne et inspire la liberté de pensée philosophique. À l’écart du courant moralisateur qui a trop souvent imprégné les mouvements de l’anarchisme institué jusqu’à nous ; pur de tout ressentiment et immoraliste comme le voulaient Nietzsche et Gide.
Eclaté ou explosé en directions diverses, « en miettes » ainsi qu’Italo Calvino a vu l’utopie contemporaine. Car il n’est en rien concentré dans un programme ou une doctrine. Il épouse la multiplicité chatoyante de la vie. Il s’agit d’un anarchisme de ce domestique auquel Charles Fourier a donné la prévalence sur le politique, se nourrissant du sol passionnel dans lequel il plonge. Il n’est plus synonyme de destruction ni de désorganisation ; il n’est plus négatif et réactif, mais affirmatif et créateur.
Il n’est pas non plus borné aux revendications exclusives de l’individu; il ne se conçoit que dans le cadre d’une nouvelle socialité que porte en gestation le monde déchiré d’aujourd’hui.
Ces Nourritures, qui se succèdent sous forme de «menu», viennent alimenter un nouvel anarchisme qui, à l’imitation du prospectus que Charles Fourier adressait en 1808 à ses lecteurs, souhaiterait intéresser tout aussi bien les critiques, les curieux et les voluptueux.
René Schérer, est professeur émérite en philosophie à l’Université de Paris 8 – Vincennes, il honorera de sa présence LYON et le CEDRATS. le 16 Mai 2009. On en reparlera dans Le Percolateur et ailleurs.
Des langues comme produits naturels.
Considérez les langues ; voyez si elles ne possèdent pas tous les caractères que nous avons reconnus jusqu’ici aux produits de la vie. Elles ont leurs périodes d’enfance, de jeunesse, de virilité, de vieillesse, de décrépitude; et elles ont dû nécessairement avoir, avant l’âge du foetus que nous pouvons observer pour quelques-unes, un état rudimentaire. ou embryonnaire, soustrait à nos observations.
Elle se développent par percolation, par l’élaboration de matériaux adventices, par la fixation progressive de formes primitivement indécises, par la distinction croissante de ce qui était originairement confondu. La forme, c’est-à-dire la structure grammaticale, y persiste comme l’élément essentiel, tandis .qu’elles perdent des matériaux (c’est-à.dire des mots) et en acquièrent d’autres, et que ces matériaux eux-mêmes subissent dans leur constitution et dans leur valeur de continuelles altérations. Quand le système des formes grammaticales est viscéralement atteint et que la langue ne peut plus vivre, les matériaux qui la composaient s’en détachent pour entrer dans la composition d’un autre organisme. Arborescence, développement rhizomatique, semence, greffe, bouture, provignage, pollinisation,,….( Pardon à Messieurs Bouveresse , Sokal et Bricmont mais je me réfère à Cournot, M Mûller et à beaucoup d’autres ! ) voir le percolateur.
La duction.
Nous ne connaissons les choses que par les systèmes de transformation des ensembles qui les comprennent. Au minimum, ces systèmes sont quatre. La déduction, dans l’aire logico-mathématique. L’induction, daus le champ expérimeutal. La production, dans les domaines de pratique. La traduction dans l’espace des textes. il n’est pas complètement obscur qu’ils répètent le même mot. Qu’il n’y ait de philosophie que de la Duction – au préfixe, variable et nécessaire, près; on peut passer sa vie à tenter d’éclairer cet état de choses. Au feu de la réjouissance, aux lumières de la séduction. De fait, nos aïeux avaient un meilleur mot, déduit (récréation, divertissement). Á cet extrait de la préface de “La Traduction” de Michel Serres j’ajouterais volontiers la Conduction (aire de la transmission), et la “Transduction“, (aire de la médiation entre les domaines de la connaissance).
Manifeste anti-crise de Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin
Nous faisons l’hypothèse que la crise financière et économique mondiale résistera aux mesures actuellement mises en œuvre par les Etats ou par les institutions internationales. Il est même vraisemblable qu’elle s’aggravera. Elle est en effet, selon l’expression désormais obligée, «systémique» en ce sens qu’elle révèle le double vice des systèmes politiques actuels:
Penser que le libéralisme et la concurrence peuvent apporter les meilleures solutions possibles aux problèmes de l’avenir du monde, alors que les régulations publiques n’apportent que des maux ;
Penser que la croissance des consommations publiques et privées peut se poursuivre indéfiniment, alors que les ressources sont limitées et que les déchets s’accumulent.
Nous estimons qu’il est bon, dans une large mesure et malgré ses dégâts, que cette crise résiste aux mesures actuellement décidées pour la combattre, car elle obligera les Etats à s’attaquer aux deux causes majeures de la crise, résumées ci-dessus : libéralisme et croissance des consommations.
L’Europe peut et doit proposer au reste du monde des politiques s’en prenant directement à ces deux causes de la crise.En effet, face à la rareté, elle a expérimenté concrètement durant tout le XXe siècle des politiques de régulation publique et de restriction des consommations. Ces politiques n’ont pas laissé de bons souvenirs dans les esprits. Mais avec le recul, on s’aperçoit qu’avec quelques adaptations, elles pourraient aujourd’hui offrir de bonnes solutions à la crise mondiale.
Les grands pays européens, Grande Bretagne, France et Allemagne notamment, ont gardé des traditions d’interventionnisme public certes différentes, mais qui pourraient fournir un arsenal de mesures à la hauteur des enjeux actuels. Les politiques que l’Europe devrait, en s’appuyant sur son expérience, proposer au monde dans les mois prochains, sinon les semaines prochaines, reposeraient ainsi sur deux piliers…
Voir :” Les automates intelligents”
Gilbert Simondon, une œuvre transductive
L’œuvre de Simondon aura influencé et inspiré des auteurs tels que Jean Baudrillard (Le Système des objets, 1968), Georges Friedmann (La Puissance et la sagesse, 1970), Abraham Moles (Théories des objets, 1972) ainsi que Gilles Deleuze (L’image et le mouvement) et Bernard Stiegler (La technique et le temps). Son œuvre n’est pas sans résonance avec celle de Leroi-Gourhan (Milieu et technique). Elle n’est pas non plus sans parenté avec le mouvement auquel appartient « le groupe Ethnotechnologie » qui donnera naissance à la revue « Culture techniques » et plus tard les revues « Terminal » et « Les cahiers de Médiologie » de l’emblématique Régis Debray. Ceci peut être vu comme une évolution transductive qui est un concept simondonien, voire une percolation.
Une question vieille comme le monde
De plus en plus de scientifiques essayent aujourd’hui de comprendre les raisons pour lesquelles les hommes continuent à s’enfermer dans des croyances religieuses, quel que soit d’ailleurs le type de divinité à laquelle ils s’adressent . Non seulement ces croyances sont universelles, mais elles semblent en train de progresser, contrairement à ce qu’affirment certaines enquêtes croyant percevoir un recul du religieux au fur et à mesure de l’élévation du niveau de vie.
Les explications données à ce phénomène peuvent être de plusieurs types. Les unes s’appuient sur l’analyse des compétitions passées ou contemporaines entre groupes. Dans les sociétés humaines, un certain nombre d’organismes sociaux que nous pouvons qualifier de super-organismes ont spontanément découvert qu’ils pouvaient utiliser les croyances religieuses de leurs membres pour conquérir ou conserver un pouvoir social. Ceci a donné naissances aux églises ou structures analogues, parmi lesquelles on trouve aujourd’hui d’innombrables formes de sectes, dont l’action vise principalement à exercer le pouvoir politique et économique, même si elles s’en défendent. Les pouvoirs politiques proprement dits se sont très souvent rapprochés de ces pouvoirs religieux afin d’exploiter ensemble les mêmes ressorts sociaux. Mais si ces explications sont recevables, elles ne suffisent pas à comprendre la généralité du phénomène religieux.
“Les bases neurales de la croyance religieuse” par Jean-Paul Baquiast.
La marche des idées
En général, une théorie scientifique quelconque, imaginée pour relier un certain nombre de faits trouvés par l’observation, peut être assimilée à la courbe que l’on trace d’après une définition mathématique, en s’imposant la condition de la faire passer par un certain nombre de points donnés d’avance. Le jugement que la raison porte sur la valeur intrinsèque de cette théorie est un jugement probable, dont la probabilité tient, d’une part, à la simplicité de la formule théorique, d’autre part, au nombre des faits ou des groupes de faits qu’elle relie, le même groupe devant comprendre tous les faits qui sont une suite les uns des autres, ou qui s’expliquent déjà les uns les autres, indépendamment de l’hypothèse théorique… Antoine-Augustin Cournot –
# Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851)
# Traité de l’enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l’histoire (1861)
# Considérations sur la marche des idées et des évènements dans les temps modernes (1872)
Dans mon panthéon personnel je rapproche A.A. Cournot de G. Tarde.
La troisième marche
Liberté, égalité, fraternité : ’Les trois marches du perron suprême’, disait Victor Hugo. Peut-on encore accéder à la marche d’en haut sans retomber dans la terreur ou bien dans la niaiserie ? Et comment, au royaume morcelé du moi-je, retrouver le sens et la force du nous, un nous durable faisant toujours référence à une sacralité, séculière ou révélée. Régis Debray se demande d’abord ce que sacré veut dire, concrètement ; et les droits de l’homme se donnant comme l’expression contemporaine de la solidarité humaine, il examine ce que cette nouvelle religion civile nous fait faire, actuellement. Et de dégager les voies d’accès à une fraternité sans phrases, qui puissent en faire autre chose qu’un fumigène : un labeur de chaque jour. Dans la conviction que l’économie seule ne fera jamais une société.
Le moment Fraternité . Editeur : Gallimard
Cinquante ans d’une vie créative
Les Cahiers de Paul Valéry, faits de carnets, d’agendas, de cahiers d’écolier, de registres et de feuilles volantes, révèlent, par leur fragmentation et leur dispersion, par les entrelacs de thèmes et nombreux renvois, l’idée de réseau interne sous-jacente et de lien, de nœud, de ponts, préconception de l’hypertexte. Ce désordre apparent répond à une tentative d’ordre et à une méthode particulière.
Plutôt sensation que bruit, murmure léger, l’écriture (comme la lecture) engendre un mécanisme de production de sens, visant à animer un paysage de la pensée. Ici, la pensée se développe, s’étend, se plie, se déploie, procède par fragments épars, par blocs, associations d’idées, changements de domaine…Ainsi se dessine un réseau complexe de pistes, suggèrant autant l’inachèvement, que la possibilité d’achèvement cet art de penser n’est pas celui de la logique déductive, mais celle de la machine transductrice et percolatrice relevant d’une mécanologie complexe, procédant par analogie, comparaison, association, échange, substitution, métaphorisation, citation, traduction, transformation, combinaison, jouant des articulations souples, des attractions étranges, des mots, des phrases, des concepts... . HYPERTEXTE.
A propos d’André Gorz
Dans un essai, “André Gorz ou le socialisme difficile” (aux éditions Lignes), Arno Münster (maître de conférences de philosophie à l’université de Picardie Jules Verne d’Amiens) rend hommage à celui qui a enrichi la philosophie sociale d’une œuvre critique qui fait de lui le principal théoricien de l’écologie politique en France.
Gorz, disciple de Sartre, est devenu l’intellectuel critique et radical dont les thèses concernant le travail, l’écologie, l’économie, le productivisme ou le rôle du prolétariat ont connu un écho considérable dans le monde entier. Cela, non seulement en raison du diagnostic lucide qu’il porte sur l’état réel de nos économies et de nos sociétés de capitalisme avancé (à l’ère de l’automatisation, de la robotisation, et de la révolution micro-informatique), mais aussi parce qu’il s’attache à penser concrètement les conditions d’une rupture avec le capitalisme.
S’il a partagé l’enthousiasme de Mai 1968 pour les utopies et les modes de vie alternatifs, Gorz a toujours affiché un réalisme congédiant la vision romantique de l’attente impatiente de la « révolution au grand soir » et souligné que l’alternative éco-socialiste au capitalisme dominant ne pouvair se construire que lentement : par un processus de mise en place de contre-pouvoirs permettant la transition du mode de production aliénant du système capitaliste vers un mode de production éco-socialiste auto-géré.
Respect : de la dignité de l’homme dans un monde d’inégalité
À l’analyse de la perte de repères dans un monde marqué par la flexibilité répond ici une réflexion sur la construction de l’identité fondée sur la notion de respect. À quelles conditions le respect, à commencer par le respect de soi, peut-il subsister dans une société fondée sur l’égalité des chances mais où les inégalités s’accroissent ? Richard Sennett réintroduit une notion que l’on croyait obsolète : le respect mutuel. Pour y parvenir, la contrainte est triple. Il faut encourager le respect de soi par-delà les inégalités sociales en réintroduisant dans le travail salarié les qualités propres au travail artisanal ; imaginer une culture de la réussite où la haute idée que l’on a de soi-même n’aurait pas pour contrepartie obligée le mépris des subordonnés ; et renoncer à la politique sociale du « protocole compassionnel » afin de forger de véritables liens, qui ne soient ni d’assistance ni de dépendance, mais de réciprocité, de respect partagé dans une société de “méritocratie humaniste”.
“Respect” de Richard Sennett, éditions Albin Michel; 2003
Hambourg : Capitale verte de l’Europe en 2011.
La ville de Hambourg a été désignée par la Commission européenne (CE) Capitale verte de l’Europe pour 2011. Elle sera ainsi la deuxième ville à porter ce titre, après la ville de Stockholm nominée pour l’année 2010. Dans une Europe toujours plus urbaine, la Commission européenne souhaite, avec le nouveau titre de Capitale verte de l’Europe, encourager les cités de l’UE à s’investir toujours plus dans la lutte contre la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre.
La ville de Hambourg abrite près de 1,8 millions d’habitants. La Commission européenne a particulièrement apprécié la politique environnementale de la ville symbolisée par ses “financements appropriés”. La qualité de l’air dans la ville-Etat et les nombreux programmes de sensibilisation concernant la protection de l’environnement sont autant de facteurs qui ont contribué au choix de Hambourg comme Capitale verte de l’Europe.
Voir le Bulletin Électronique Allemagne 426
L’albinos, enfant blanc né de deux parents noirs, victime de la sorcellerie.
En Tanzanie, où les croyances sur les pouvoirs magiques attribués à l’albinisme persistent, meurtres et mutilations s’intensifient. L’ État tente de démanteler les réseaux qui se livrent au trafic de chair humaine. Ce trafic éminemment rentable touche la Tanzanie, le Burundi et l’Est de la République Démocratique du Congo. L’an dernier, une quarantaine d’albinos, dont des enfants en bas âge, ont été atrocement mutilés dans cette région, “Des hommes d’affaire achètent des membres d’albinos pour fabriquer leur potion magique”; la pratique du meurtre rituel, de l’implication de la police, de la loi du silence est courante.” Nous ne sommes pas des sorciers nous pratiquons la médecine traditionnelle”….
Á partir d’un reportage de Stéphanie Braquehais ( Libération du 09/ 03/09) qui se termine par le témoignage d’une jeune fille albinos : “…non seulement on ne nous considère pas comme des êtres humains, mais en plus, maintenant, on veut nous abattre comme des animaux…“
Complaisance avec restriction machiste pour la “journée des femmes”
Lu, aujourd’hui (8 mars 09) dans le JDD de ce jour, cet entre-filet qui vaut son pesant d’illustration de ce temps.
“En Tchétchénie, l’administration pro-russe tente d’améliorer ses relations avec sa majorité musulmane. Dans le cadre de l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet; elle versera 50.000 roubles (1000 €) à tous les enfants venus au monde dans la nuit du 8 au 9 mars. Précision d’importance : l’allocation ne sera effective que si l’enfant est un garçon.” ! ! ! !
Un Noir à l’Élysée ! normal en France, et depuis longtemps !
Depuis l’élection de Barack Obama, la presse française rivalise de sondages sur le thème : «Voteriez-vous pour un candidat noir à l’Élysée ?» et chacun de disserter sur les blocages hexagonaux.
Notons à ce propos que les Français, bien avant les Américains, ont été à deux doigts d’avoir un métis à l’Élysée sans que d’ailleurs l’éventualité fit frémir quiconque ! C’était en 1968 et le Sénat était alors présidé par Gaston Monnerville,.
Gaston Monnerville (1897-1991) petit-fils d’esclave né en Guyane le 2 janvier 1897, élève brillantissime à la faculté de droit de Toulouse, sous-secrétaire d’État aux colonies en 1937 et 1938, était devenu sénateur du Lot (Gauche démocratique) en1948. Élu à la présidence du Sénat le 4 octobre 1958, il est le 2éme personnage de l’État. Au tout début de la Ve République, il s’oppose avec vigueur au projet gaullien d’élire le président de la République au suffrage universel et lance à ce propos l’accusation très grave de «forfaiture» (non sans fondement juridique! ).
Le propre et le sale, de la scatologie à l’eschatologie ? ! Ou l’histoire du propre !
Michel Serres aime les mots et les idées qu’ils nomment. On devine quand il nous parle, cette jubilation de philologue qui fait rendre gorge et raison au verbe trituré par l’étymologie, l’histoire, les associations, les rencontres phonétiques ou graphiques… Rendre raison, certes, mais avec raison. Dans deux ouvrages “Le Contrat Naturel” (Champs Flammarion) et “Le Mal propre – Polluer pour s’approprier” (Le Pommier) Michel Serres part de la proximité Propreté / Propriété pour nous proposer une étude convaincante du contrat écologique..
…. “J’ai souvent noté qu’à l’imitation de certains animaux qui compissent leur niche pour qu’elle demeure à eux, beaucoup d’hommes marquent et salissent, en les conchiant, les objets qui leur appartiennent pour qu’ils restent leur propre ou les autres pour qu’ils le deviennent. Cette origine stercoraire ou excrémentielle du droit de propriété me paraît une source culturelle de ce qu’on appelle pollution, qui, loin de résulter, comme un accident, d’actes involontaires, révèle des intentions profondes et une motivation première”….
A propos de mot on peut aller voir ‘A la fortune du mot”.
Intelligence créatrice.
Sur un vase Grec, cette inscription :
Le beau c’est le vrai, le vrai c’est le beau, voilà tout
Ce que vous saurez sur terre, et tout ce qu’il faut savoir.
C’est là sans doute une exagération poétique, mais c’est aussi une touchante profession de foi dans l’unité essentielle des deux cultures, artificiellement séparées par les fantaisies de nos systèmes éducatifs et sociaux. Pour un esprit sans préjugés, toute découverte scientifique est source de satisfaction esthétique, parce que la solution d’un problème troublant change une dissonance en harmonie; et à l’inverse le sentiment du beau ne peut naître que si l’intelligence admet la validité de l’opération – quelle qu’elle soit – qui a été conçue pour susciter ce sentiment. L’illumination intellectuelle, la catharsis affective, l’épiphanie récompensent l’acte de création, ainsi que l’écho qui le recrée dans l’esprit de celui qui le contemple. Ensemble, ce sont des aspects complémentaires d’un processus indivisible de création et d’émotion.
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