Extrait de : « Qui je fus »(Gallimard 1927) de Henri MICHAUX
Le Grand combat
Il l’emparouille et l’endosque contre terre;
Il le rague et le roupète jusqu’à son drâle;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l’ecorcobalisse.
l’autre hésite, s’espudrine, se défaisse, se torse et se ruine
C’en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s’emmargine… mais en vain.
le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
le bras a cassé !
le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret.
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s’étonne, on s’étonne, on s’étonne
Et vous regarde,
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret