Le Percolateur

Webzette n°26

 
 

Heuristique & Sémiologique

Webzette n°26  (Mois de février à mai 2009 )

Une percolation anticipée ! !

Author : Gilbert — 3 May 2009
Gilbert percole devant le CEDRATS

Gilbert percole devant le CEDRATS

Au seuil du Centre de Documentation, Le CEDRATS – Michel-Marie Derrion – Lyon Croix- Rousse.

La métaphore et la pure idée !

Author : Gilbert — 27 Mar 2009

Considérez les langues ; voyez si elles ne possèdent pas tous les caractères que nous avons reconnus jusqu’ici aux produits de la vie. Elles ont leurs périodes d’enfance, de jeunesse, de virilité, de vieillesse, de décrépitude; et elles ont dû nécessairement avoir, avant l’âge du nourrisson que nous pouvons observer pour quelques-unes, un état rudimentaire. ou embryonnaire, soustrait à nos observations.
Elle se développent par percolation, par l’élaboration de matériaux adventices, par la fixation progressive de formes primitivement indécises, par la distinction croissante de ce qui était originairement confondu. La forme, c’est-à-dire la structure grammaticale, y persiste comme l’élément essentiel, tandis .qu’elles perdent des matériaux (c’est-à.dire des mots) et en acquièrent d’autres, et que ces matériaux eux-mêmes subissent dans leur constitution et dans leur valeur de continuelles altérations. Quand le système des formes grammaticales est viscéralement atteint et que la langue ne peut plus vivre, les matériaux qui la composaient s’en détachent pour entrer dans la composition d’un autre
organisme. Arborescence, développement rhizomatique, semence, greffe, bouture, provignage, pollinisation , ( je me réfère ici à des travaux de Max Müller et de Cournot (19ème siècle! ) que Mrs Bricmont, Sokal et Bouveresse m’excusent !
Max Muller quand il insiste dans sa “Science du Langage”sur la linguistique comme science naturelle il s’appuie sur une science gouvernée par les lois de la Nature, déclare qu’il ne faut entendre que dans un sens métaphorique tout ce qu’on dit de la vie des langues.
La science du langage ne serait donc, qu’une science naturelle à la manière de la chimie ou de la minéralogie, et conséquemment, d’après ce qu’on a expliqué, un abîme la séparerait des sciences qui ont pour objet des phénomènes du monde organique. Mais, si tel était le sens d’un passage du livre remarquable de Max Mûller on verrait en le lisant que partout l’auteur s’exprime comme s‘il n’avait fait la protestation ou la réserve dont on vient de parler, que pour se mettre en règle avec les logiciens pointilleux du pays d’Outre-Rhin. ! ! Partout il y est question de la structure organique des langues, sinon de la vie avec le cortège d’impressions sensibles que ce mot éveille en nous, et qu’on ne peut assurément attribuer aux langues que par métaphore. N’est-ce pas aussi par métaphore qu’il est question en physique de forces, d’attraction, d’affinité ? ce qui n’empêche pas les physiciens de les employer à bon escient et à bon droit, par abstraction plutôt que par métaphore, c’est-à-dire en abandonnant ce qui fait image, pour ne retenir et n’employer dans la construction scientifique que la pure idée. L’idée pure qui s’attache au mot de vie est l’idée d’un principe d’organisation, et le fait incontestable, c’est que les langues offrent partout la marque d’une origine et d’une structure organiques...

Pléonasme, chiasme ou tautologie ? ?

Author : Gilbert — 8 Mar 2009

Karl Raimund Popper (28 juillet 1902 à Vienne, Autriche – 17 septembre 1994 à Londres (Croydon), Royaume-Uni) est l’un des plus influents philosophes des sciences du XXe siècle.
Popper est “évolutionniste”mais il reproche à Darwin d’user de “tautologie” (et peut-être de pléonasme ou de chiasme). Dans son ouvrage “La connaissance objective” Popper développe son rationalisme critique et infléchit sa pensée, se risquant parfois à des conjectures audacieuses, propres à alimenter les débats de
l’épistémologie actuelle.
Si on laisse de côté les philosophies évolutionnistes, ce qui fait problème dans la théorie évolutionniste elle-même, c’est son caractère tautologique, ou quasi tautologique : la difficulté tient au fait que le darwinisme et la sélection naturelle, si grande que. soit leur importance, expliquent l’évolution par « la survie du plus apte » (une expression due à Herbert Spencer). Pourtant, il ne semble pas y avoir beaucoup de différence, s’il y en a une, entre l’affirmation « ceux qui survivent sont les plus aptes », et la tautologie «ceux qui survivent sont ceux qui survivent”. Car nous n’avons pas, je le crains, d’autre critère d’aptitude que l’effectivité de la survie; en conséquence, c’est à partir du fait que certains organismes ont survécu que nous concluons qu’ils étaient les plus aptes, ou les mieux adaptés à leurs conditions de vie.
Ceci montre que le darwinisme, si grandes soient ses vertus, n’est en aucun cas une théorie parfaite. Il a besoin d’une reformulation qui le rende moins vague. La théorie évolutionniste que je vais esquisser ici tente d’opérer une telle reformulation..
On peut décrire ma théorie comme une tentative pour appliquer à toute l’évolution ce que nous avons appris quand nous avons analysé celle qui fait passer du langage animal au langage humain. Il s’agit d’une conception de l’évolution qui la défmit comme système hiérarchisé et croissant de contrôles plastiques, et d’une conception des organismes selon laquelle ils incorporent – ou, dans le cas de l’homme, font évoluer exosomatiquement(★)- ce système hiérarchisé et croissant de contrôles plastiques. On admet la théorie
néo-darwinienne de l’évolution; mais on la reformnule en montrant qu’on peut interpréter ses “mutations” comme des coups plus ou moins accidentels au jeu d’essai et erreur, et qu’on peut, interpréter la « sélection nàturelle ” comme un moyen de contrôle par élimination de l’erreur”
(★)Exosomatique :
Adjectif singulier invariant en genre selon Karl Popper, qualifie un système produit par l’homme mais pourvu ensuite d’une ” vie ” propre” ,

L’ABÉCÉDAIRE commun à l’anthropologie et à la technologie.

Author : Gilbert — 1 Mar 2009

On connaît depuis la haute antiquité les machines simples qui sont la base du langage classique de la mécanique : la roue, le levier (donc la poulie et le treuil), le plan incliné le coin et la vis..(et une seule source d’énergie, l’humaine ! ! ) A partir du XVIII ème siècle il a fallu inventer un alphabet nouveau et complet pour tout réaliser.
Un successeur de Gaspard Monge, propose en 1806, une classification des mécanismes. «J’ai fait voir que l’on parvenait à l’énumération complète des Machines élémentaires les classant en dix séries. Cette division est fondée sur cette considération, que tout mécanisme, quelque composé qu’il soit résulte de la combinaison de deux quelconques de ces quatre mouvements : circulaire continu, rectiligne continu, circulaire alternatif, rectiligne alternatif.
Tout au long du XIXe siècle, de nombreux mécaniciens poursuivent la même voie en tentant de dresser une nomenclature raisonnée de la mécanique à l’instar du travail scientifique réalisé sur la chimie ou les sciences du vivant au cours du siècle précédent. Des mécanismes de ces recherches patientes témoignent de la quête d’un langage universel; les techniques ont beaucoup évolué et, avec l’électricité les machines tendent vers l’immatériel. Informatique et télécommunications ne comportent plus d’articulations : les mécanismes sont à présent de l’ordre du logiciel, mais la transposition intellectuelle entre le monde du mécanicien et celui de l’électronicien et de l’ informaticien est très directe. elle ne relève pas simplement de la métaphore ou de l’association simpliste, la matière a changé pas l’extraordinaire combinatoire que permettent ces pièces élémentaires, ces alphabets. D’un côté, cames, engrenages, ressorts, volants, manivelles, …de l’autre, résistances, diodes, microprocesseurs, condensateurs, solénoïdes , qu’on appelle composants électroniques….programmes, routines ou ressources…La machine naît de la composition complexe de ces “caractères”, de ces “mots”, de ces “textes” par l’ingénieur et le technicien. Le régulateur de Watt transmet son information de régulation par l’informatique et non plus par des biellettes ou autres engrenages, Watt semble satisfait ! ! Comme l’était Archimède de son levier ! !
Je conseille de se rendre à la page ; “question du destin” du Percolateur qui aborde la question des ‘ÉVOLUTIONS ANTHROPOLOGIQUE ET TECHNOLOGIQUE étroitement imbriquées, voire systémiques.

Transduction, percolation, propagation, transmission

Author : Gilbert — 14 Feb 2009

La Transduction est la Transformation d’une grandeur physique ou d’une énergie en une autre qui est fonction de la première. Selon le TLF le mot “transduction” appartenait essentiellement au domaine de la psychologie :. “Mode de raisonnement de l’enfant qui précède l’induction et la déduction et par lequel il tire une conclusion par analogie, par identité, par différence. Gilbert Simondon, le philosophe de la technique, a élargi ce champ, dans le domaine du Savoir : “La Transduction définit la démarche même de l’invention qui n’est ni déductive ni inductive mais transductive, c’est-à-dire qui correspond à une découverte des dimensions selon laquelle une problématique peut être définie; elle est l’opération analogique dans ce qu’elle a de valide ». La Transduction “tente de dépasser la contradiction, qu’induit la logique inductive / déductive qui met à distance, par la prise en compte de tous les éléments et événements qui se propagent de proche en proche, dans la singularité d’une situation”.
Quand je lis Gilbert Simondon, dans “L’individu et sa genèse physico-biologique, PUF, 1964, nous dire : “Nous entendons par transduction une opération, physique, biologique, mentale, sociale, par laquelle une activité se propage de proche en proche à l’intérieur d’un domaine, en fondant cette propagation sur une structuration du domaine opérée de place en place : chaque région de structure constituée sert à la région suivante de principe de constitution...” j’ai l’impression de lire une définition de la percolation tant le choix du mot “transduction” dans la définition que je donne, (page d’accueil de ce site) se révéle pertinent ! Cela dit, je connaissais le mot depuis très longtemps dans le champ de l’électricité et de l”électronique; On peut nuancer ce rapprochement : si duction comme colation désigne le mouvement, les deux fermes diffèrent par leur préfixe : “per” impose un sens, une direction “à travers” alors que “trans” suggère “l’échange, la réciprocité et du coup l’omnidirectionnel. On peut se référer à la différence entre transfusion et perfusion mais ils se retrouvent dans la notion de ” propagation”, de “transfert” celui-là tenant plus du canal et celui-ci du canalisé ? !

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