A l’orée de ces vacances j’ai pensé proposer aux percolecteurs un coup d’oeil dans le rétroviseur, à la webzette n° 1 ( qui n’est prescriptrice et initiale que par accident)
Par définition le percolateur ignore la notion de direction et se joue des avants et des après, il tricote syntagme et paradigme, le successif et le simultané, l’abscisse et l’ordonnée,…Le percolateur est de nature textuelle, tissée de chaîne folle en trame de rigueur, mêlant noeuds de confluence et lignes de grande pente, au risque de l’intersection et de l”entrecroisement heuristiques.
Vous savez que vous pouvez aller à votre guise, n’importe où sur le site. La promenade, ici conseillée, a peut-être simplement une valeur nostalgique ! ! !
Heuristique & Sémiologique
Coup de rétro
Actu 05/07/09
Dimanche 05 juillet 2009. “La limite n’est pas ce où quelque chose cesse, mais bien comme les Grecs l’avaient observé, ce à partir de quoi quelque chose commence à être” Martin Heidegger, Bâtir,habiter, penser.
Sans berlue…
Figée dans l’imaginaire occidental comme étant le berceau de l’art et de la culture, ou réduite à la caricature d’un pays de non-droit soumis aux guerres des « familles », l’Italie, dont l’expansion depuis la Deuxième Guerre mondiale a été spectaculaire, n’en finit pas de surprendre. Or ce pays, perçu pourtant comme le creuset où s’est élaborée la civilisation européenne, est mal connu de ses plus proches voisins. Deux malentendus survenus entre la France et l’Italie en témoignent : les trois victoires électorales de Silvio Berlusconi, qui ont provoqué la stupeur des Français, et la protection que la France accorde aux ex-terroristes italiens, à commencer par Cesare Battisti, qui ne cesse d’indigner les Italiens.
Cet ouvrage restitue les multiples aspects de la trajectoire de l’Italie depuis 1945 : la difficile formation d’une démocratie qui, après deux décennies de totalitarisme fasciste, a su relever de grands défis ; la lente mise en place de l’unité nationale qui a tenu compte des diversités géographiques ; son action en Europe, en Méditerranée et dans le monde ; ses grandes mutations économiques ; la modernisation de sa société, mais également la persistance de ses traditions et des héritages non résolus, à savoir la question du Mezzorgiorno ou encore les relations entre l’Etat et l’Eglise catholique. Pour parachever ce tableau riche et contrasté, c’est aussi toute la créativité culturelle et l’inventivité artistique de l’Italie qui sont présentées ici, ainsi que la place de la télévision et le rôle des intellectuels.
Une trentaine de spécialistes de l’Italie, français ou franco-italiens travaillant en France, historiens, historiens de l’art, du cinéma, de la littérature, politistes, sociologues, économistes et géographes, ont ainsi œuvré à la réalisation de cet ouvrage, complet et indispensable au spécialiste comme au néophyte. Autour de Marc Lazar, professeur d’histoire et de sociologie politique à Sciences Po et à la Luiss (Rome), ont participé à cet ouvrage : David Alcaud, Jacques Andréani, Frédéric Attal, Christophe Bouillaud, Bruno Cousin, Philippe Dagen, Fabrice d’Almeida, Paul Dietschy, Catherine Drubigny-Saraceni, Jean-Dominique Durand, Didier Francfort, Mario Fusco, Jean-Yves Frétigné, Alessandro Giacone, Jean A. Gili, Jacques Le Cacheux, Marie-Anne Matard-Bonucci, Pierre Milza, Paola Monperrus-Veroni, Pierre Musso, Marco Oberti, Gilles Pécout, Hervé Rayner, Christophe Roux, Isabelle Sommier, Colette Vallat, Antoine Vauchez, Eric Vial.
Présentation de l’éditeur L’Italie contemporaine de Marc Lazar. Éd. Fayard Juin 2009.
Tarde comme visionnaire de la société connective, polymorphe et coopérative.
À la fin du XIXeme siècle, Tarde brosse un tableau du développement économique qui ne prévoit pas seulement la métamorphose de l’usine d’épingles en industrie taylorisée, mais aussi et surtout le déploiement de la coopération inter-cérébrale, épanouissement de toutes les formes d’action de la mémoire (sensori-motrice, intellectuelle, affective) sur lequel repose la production du “surplus” dans les sociétés modernes. L’essor des industries de la communication, des industries culturelles, de la science, de la production des connaissances, de l’art, du besoin d’amusement, des “publics” etc., ne sont pas les produits de la crise du fordisme. Ce développement à une longue histoire, aussi vieille que le capitalisme, une histoire aperçue de la fin du XIXeme siècle, mais à laquelle les lunettes smithiennes et marxistes, ont longtemps aveuglé.
Avec Tarde, nous pouvons lire le capitalisme à l’aune de la coopération inter-cérébrale, et contourner les écueils mis en travers de notre regard par les concepts de Capital, de Travail et d’Etat, comme autant d’actualisation de l’Un. Tarde a su y reconnaître la multiplicité..
Actu 01/07/09
Mercredi 1 juillet 2009. “L’art de lire à loisir, à l’écart, savamment et distinctement, qui jadis répondait à la peine et au zèle de l’écrivain par une patience de même qualité, se perd, il est perdu.” Paul Valéry Cahiers.
Actu 28/06/09
Dimanche 28 juin 2009. “Les techniques sont des réponses à des besoins et des attentes spécifiques ; elles n’appartiennent pas au monde de l’universel, mais à celui de la diversité, de la contingence et de l’hétérogénéité“. Liliane Pérez et Catherine Verna, “ La circulation des savoirs techniques…” Revue Tracés n° 16 – 2009-1.
Le grand prédécesseur
Leibniz est de notre temps, il est notre prédécesseur. Il a commencé de construire le monde où nous vivons, il l’a reconnu avant nous, mieux que nous. Nos mathématiques naissent avec lui, nos sciences physiques sont prévues par lui, nos réseaux de communication, nos stocks de données, nos arts du signe et du langage… sont déjà dans ses écrits, ainsi que les terres où ces formes s’incarnent. Leibniz habite nos débuts, il hante nos achèvements. Suivre les voies, les carrefours, les connexions de son système, en décrire les façons locales, en calculer la cohésion globale, c’est déjà explorer l’espace d’aujourd’hui. Le fil d’Ariane ici choisi est ce qu’il appelait : mathématique universelle. Sans doute il en est d’autres, celui-là est le plus facile : économie, simplicité, démonstration. Ce fil conduit des multiplicités les plus diffuses, comme celles de l’histoire, à l’unité d’un point. Le réseau est une harmonie : musique, accord et paix. Le système est optimiste, pourrons-nous en reconstruire un aussi beau, parmi les bruits et la fureur ? (“Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques” par Michel Serres aux PUF 1990, dans les très bonnes librairies)