Une équipe de chercheurs de l’Ecole supérieure technique de Rhénanie-Westphalie d’Aix-la-Chapelle étudie la possibilité d’exploiter la houille en profondeur, et ce de manière rentable et écologique. Il s’agit de gazéifier le charbon sous-terrain par combustion et de stocker le CO2 libéré dans la matière calcinée. Si le concept de la gazéification n’est pas nouveau, il est particulièrement d’actualité dans le contexte actuel de hausse des coûts énergétiques. Le principe est le suivant : jusqu’à 26 forages verticaux de grande profondeur sont réalisés côte à côte puis reliés les uns aux autres grâce à un forage horizontal. Un mélange d’oxygène et de vapeur d’eau à une pression de 80 bars est alors injecté dans ce réseau, ce qui provoque l’auio-inflammation du charbon. Le gaz issu de la combustion remonte alors dans les galeries verticales jusqu’à la surface. Le CO2 y est séparé du Gaz (carburant) puis réinjecté dans le sous-sol. On peut consulter : Climat et Géosciences.
Heuristique & Sémiologique
Au charbon !
Habitus et Coutume
Habitus et Coutume, L’habit qu’il exhibe fait le moine, montre la foi qui l’habite et l’habilite parmi les siens.
Devoir, habit, habité, habitude, habitué, habile, habilité, habileté, exhiber, habitat, rédhibitoire, …tous ces mots appartiennent à la famille d’ AVOIR ; du latin “HABERE, HABITUS”, tenir, se tenir, qui a en germanique de nombreux correspondants : allemand HABEN, anglais TO HAVE, Notons que cette riche famille s’auto-distingue, s’auto-désigne par un terme dérivé de l’Anglais (et de la même racine latine, qu’il ne saurait renier ! !) le BEHAViORISME, théorie et étude du COMPORTEMENT !
On voit bien que cette famille lexicale devait séduire la sociologie et les sociologues, prodigues créateurs de concepts !
Au hasard de mes lectures, j’ai rencontré récemment un très bon petit livre de Gilles Ortlteb : Sous le crible (éditions Finitude; 2008) dont je vous livre un extrait, épiphane ! ! :
« I.’année où nous vînmes ici, j’aperçus un lièvre debout, grand comme un enfant habillé... »(Audiberti, Dimanche m’attend). Tout est dans l‘«habillé», évidemment, qui fait aussitôt penser à petit costume, raie à gauche, bottines lacées – sur quoi vient mentalement s’imprimer l’image du lièvre. Grand et debout, dès lors, coïncident L’ habit ne fait pas le lièvre, mais il l’ aide à se tenir debout.”
Les dictionnaires s’essoufflent à suivre cette sémantique foisonnante ! !
HABITUS :
a). Sens commun : « manière d’être » (Le Robert).
b). Sens philosophique : « phénomènes d’habitude sociaux qui peuvent se produire sans que ceux qui y participent en aient conscience : on en voit des exemples dans le langage et dans les mœurs » (André Lalande, Dictionnaire technique et critique de la philosophie. PUF, Quadrige, 1997).
c) Sens médical : désigne l’apparence extérieure en tant qu’elle traduit un état général du sujet (n’est pas lié au sens commun). Malade est une contraction tardive de « male habitus » .
d) Sens sociologique : « ensemble de dispositions durables où sont intégrées les expériences passées. Il fonctionne comme une grille de perceptions, jugements, et actions (…) » (Madeleine Grawitz, Lexique des sciences sociales. Dalloz, 1994).
Les sociologues ( et particulièrement Bourdieu) ont décrit et étudié l’aptitude des individus à s’orienter spontanément dans l’espace social et à réagir de façon plus ou moins adaptée aux événements et aux situations. Il n’y a rien de miraculeux dans cette spontanéité puisque tout champ exerce sur les individus une action pédagogique multiforme ayant pour effet de leur faire acquérir les savoirs indispensables à une insertion correcte dans les rapports sociaux ; le maintien de l’ordre existant et la reproduction des structures sociales reposent pour une très grande part sur ce travail éducatif, sur cette immense et incessante entreprise d’apprentissage et d’inculcation. un certain type de rapport global à autrui et aux choses, à la vie et au monde, qui une fois inculqué et constitué va engendrer, chaque fois que les conditions s’y prêteront, une foule de comportements particuliers mais tous bâtis sur le même principe, et ayant par là-même une étroite ressemblance. Habillé de la même façon (cet habit là est souvent un uniforme). Il y a là de la percolation, de l’ontologie, de la généalogie sans-gène (!), la reproduction de l’HABITUS. Et si l” habitus était à l’individu ce que la coutume est au groupe ? avec une percolation partagée.
Actu 08/07/08
Mardi 08 juillet 2008. “L’établi de la traduction, encore tout encombré de doutes et de dictionnaires. Car c’est le jeu même de la langue qu’il s’agit de fixer : un nœud mal fait et c’est le tissu lui-même qui risquera de lâcher, à un endroit insoupçonné.” Gilles Ortlieb, “Sous le crible“, éditions : “Finitude”. 2008.
Adaptation, adoption, inculcation
La sociologie de Bourdieu constate l’aptitude des individus à s’orienter spontanément dans l’espace social et à réagir de façon plus ou moins adaptée aux événements et aux situations. Il n’y a, là, rien de miraculeux dans cette spontanéité puisque tout milieu exerce sur chacun une action pédagogique multiforme ayant pour effet de faire acquérir les savoirs indispensables à une insertion correcte dans les rapports sociaux ; le maintien de l’ordre existant et la reproduction des structures sociales reposent pour une très grande part sur ce travail éducatif, sur cette immense et incessante entreprise d’apprentissage et d’inculcation. Le Percolateur se penchera sur cette question de l’habitus, comme phénomène caractéristique de la percolation, (production, reproduction)
Actu 06/07/08
Dimanche 06/07/08. “Si la vie, enfin, ne peut se penser sans le temps, le modèle général de l’écoulement, continu et discontinu, que les météores montrent, buissonnant, bifurquant, percolant sans cesse, mélangé d’aléatoire et de nécessité, beaucoup plus souple et pertinent, dans ses multiplicités, que le modèle linéaire, continu ou discontinu, d’une tradition plus attachée à le mesurer qu’à le décrire ou l’expliquer.”Michel Serres, “Atlas” , Champs – Flammarion 1996.
Le tracteur, espèce en voie d’extinction
Son vieux tracteur ne lui sert plus qu’à écouter des chansons d’amour au moment de la sieste. Hukma Ram, un agriculteur qui possède 35 hectares de terres, a bien dû se rendre à l’évidence depuis que le vendeur de bidons d’essence, situé à 25 kilomètres de chez lui, a augmenté ses prix : rouler en tracteur est devenu un luxe. Il a finalement redécouvert un autre moyen de transport, plus économique, qui peut charger jusqu’à 250 kg de marchandises, avance à une vitesse moyenne de 30 km/h, ne tombe jamais en panne et, surtout, ne consomme pas d’essence.
Emprunté à “LE MONDE” , Économie, 5/07/08
Le style et la science.
Les humanistes insistent sur les vertus et les plaisirs de l’art d’écrire, qui n’est pas un ornement ou une vaine affectation, mais un outil essentiel pour soutenir l’attention et approfondir la compréhension. Les scientifiques, de leur côté, tout en reconnaissant la nécessité d’atteindre à la brièveté et à la clarté, tendent à affirmer que la recherche du style, de la mise en forme plutôt que de la substance, ne joue aucun rôle dans la science…. Ce manque d’intérêt des scientifiques pour le style, rejoint l’idée bien ancrée que la qualité de la prose n’ajoute rien à la force d’un argument, Chez les humanistes, un tel talent verbal serait reconnu. Mais les scientifiques, persuadés que la qualité de leurs mesures et la logique de leur présentation suffisent à emporter l’adhésion, se refusent à reconnaître la puissance de la prose,…Très attaché à l’illumination mutuelle de la science et des humanités, je constate qu”il est vrai que nous écrivons plutôt mal, mais que nous parlons généralement avec bien plus d’aisance que les humanistes….A partir d’un texte de Stephen J. Gould dans Alliage n° 57. On peut aussi se rendre sur la page “Style” du Percolateur