Témoin d’un ancien régime disparu, le risque demeure dans le nouveau comme une émanation de la science et de la raison, une instance de l’Esprit hégélien, ou un phénix mythologique. Et l’économie, technologie du risque, domine désormais parmi les sciences sociales : la politique s’éclaire des conseils des économistes, lumières nouvelles de la société du risque.
Toutefois, les praticiens de la science actuarielle, de la théorie de la décision, de la finance de marché, bref les économistes spécialistes de toutes les disciplines célébrées par Ewald et Kessler, ont certainement le triomphe plus modeste. Les plus distanciés insistent sur les limites de leur « technologie » : il serait bon d’écouter leurs arguments. Mais avant, il faut démonter le mythe fondateur de l’idéologie du risque, cette légende bourgeoise. C’est seulement au prix de cette double critique que le rôle épistémologique du risque apparaît dans son obscure clarté. Pierre-Charles Pradier Directeur de l’UFR d’économie, Université Paris 1 à propos du livre de François Ewald et Denis Kessler (Le risque et la politique) Extraits.
Et le principe de Précaution ! !