L’œuvre de Simondon aura influencé et inspiré des auteurs tels que Jean Baudrillard (Le Système des objets, 1968), Georges Friedmann (La Puissance et la sagesse, 1970), Abraham Moles (Théories des objets, 1972) ainsi que Gilles Deleuze (L’image et le mouvement) et Bernard Stiegler (La technique et le temps). Son œuvre n’est pas sans résonance avec celle de Leroi-Gourhan (Milieu et technique). Elle n’est pas non plus sans parenté avec le mouvement auquel appartient « le groupe Ethnotechnologie » qui donnera naissance à la revue « Culture techniques » et plus tard les revues « Terminal » et « Les cahiers de Médiologie » de l’emblématique Régis Debray. Ceci peut être vu comme une évolution transductive qui est un concept simondonien, voire une percolation.
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
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les titres
Gilbert Simondon, une œuvre transductive
Webd'azard
La marche des idées
En général, une théorie scientifique quelconque, imaginée pour relier un certain nombre de faits trouvés par l’observation, peut être assimilée à la courbe que l’on trace d’après une définition mathématique, en s’imposant la condition de la faire passer par un certain nombre de points donnés d’avance. Le jugement que la raison porte sur la valeur intrinsèque de cette théorie est un jugement probable, dont la probabilité tient, d’une part, à la simplicité de la formule théorique, d’autre part, au nombre des faits ou des groupes de faits qu’elle relie, le même groupe devant comprendre tous les faits qui sont une suite les uns des autres, ou qui s’expliquent déjà les uns les autres, indépendamment de l’hypothèse théorique… Antoine-Augustin Cournot –
# Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851)
# Traité de l’enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l’histoire (1861)
# Considérations sur la marche des idées et des évènements dans les temps modernes (1872)
Dans mon panthéon personnel je rapproche A.A. Cournot de G. Tarde.
Intelligence créatrice.
Sur un vase Grec, cette inscription :
Le beau c’est le vrai, le vrai c’est le beau, voilà tout
Ce que vous saurez sur terre, et tout ce qu’il faut savoir.
C’est là sans doute une exagération poétique, mais c’est aussi une touchante profession de foi dans l’unité essentielle des deux cultures, artificiellement séparées par les fantaisies de nos systèmes éducatifs et sociaux. Pour un esprit sans préjugés, toute découverte scientifique est source de satisfaction esthétique, parce que la solution d’un problème troublant change une dissonance en harmonie; et à l’inverse le sentiment du beau ne peut naître que si l’intelligence admet la validité de l’opération – quelle qu’elle soit – qui a été conçue pour susciter ce sentiment. L’illumination intellectuelle, la catharsis affective, l’épiphanie récompensent l’acte de création, ainsi que l’écho qui le recrée dans l’esprit de celui qui le contemple. Ensemble, ce sont des aspects complémentaires d’un processus indivisible de création et d’émotion.
Modernité métissée
Au fond, Jean-Claude Guillebaud est un optimiste! Mais comme tout optimiste qui se respecte, il est prudent. A force d’observer les médias, il sait que les vessies se sont déguisées depuis longtemps en lanternes. Depuis 1995, il mène une grande enquête sur le «désarroi contemporain». Pour cela, il a interrogé les travaux des penseurs de toutes disciplines – philosophes, économistes, historiens, politologues, théologiens ou écrivains – dans le dessein de saisir les métamorphoses des civilisations dans la globalisation. Et à force d’essayer de comprendre ce qui défait le monde, il est en passe avec ce dernier volet de découvrir ce qui serait en mesure de le refonder: une modernité métisse. «Il nous faut accepter de partager pour de bon, non plus seulement les richesses de la planète, mais la modernité elle-même.»: “Le commencement d’un Monde” de Jean Claude Guillebaud (écrivain de l’Obs) éditions du Seuil.
André Gorz, un penseur pour le XXI° siècle
André Gorz bénéficie d’une gloire posthume étonnante par rapport à son audience relativement confidentielle jusqu’ici. C’est à l’évidence dû en grande partie à son dernier livre Ecologica, recueil de textes sur l’écologie politique qu’il a rassemblés juste avant son suicide le 22 septembre 2007. En particulier son tout dernier texte, publié dans EcoRev’ et repris dans Ecologica, “La sortie du capitalisme a déjà commencé” parait largement prémonitoire puisqu’il annonce l’effondrement du capitalisme financier. D’autres pourraient se prévaloir d’avoir vu venir la crise avec plus de précisions sur les mécanismes de son déclenchement, mais aucun ne propose comme lui les voies d’une sortie du capitalisme, alternative dessinée en 1997 dans “Misères du présent, richesse du possible” et qui fait sa valeur irremplaçable dans le contexte actuel.
Le livre qui vient de sortir aux éditions “La Découverte”, “André Gorz, un penseur pour le XXI° siècle“, regroupe des contributions très disparates d’anciens interlocuteurs d’André Gorz, rassemblées par Christophe Fourel (Patrick Viveret, Jean Zin, Carlo Vercellone, Denis Clerc et Dominique Méda, Marie-Louise Duboin, Jean-Baptiste de Foucauld, Philippe Van Parijs), témoignant de la diversité de ses influences et même des lectures contradictoires qu’on peut faire de son oeuvre. On peut bien sûr lire ce livre, se rendre sur le site de Jean Zin et feuilleter Le Percolateur.
Les mots, les idées et le philosophe
Georges Steiner, dans un ouvrage, (une excellente introduction chez Champs Flammarion) sur “Martin Heidegger”. Il aborde le travail du maître sur la langue, les mots et leur origine. Déjà dans “Sein und Zeit”, Heidegger s’adonne à l’étymologie. Le mot simple, accepté depuis toujours, servira précisément parce qu’il renferme, selon lui, la plus grande charge d’une perception humaine initiale et valable. Ainsi les mots anciens et clairs sont les plus riches de sens. Nous seuls avons oublié leur force fondamentalement incisive et leur témoignage existentiel. Par une méditation intense,s’accompagnant d’une sorte de véhément effort de pénétration, sur l’étymologie et l’histoire primitived’un mot, le penseur peut l’obliger à livrer son formidable quantum d’illumination et d’énergie. Dans “Sein und Zeit” par consequent, et à partir de ce livre, l’apparente clarté lapidaire de Heidegger, son utilisation de phrases courtes qui masquent en fait un idiome farouchement personnel, dont l’intention est de « différer » ou même de « bloquer» notre lecture. Il s’agit de nous ralentir, nous désorienter, nous barrer la voie pour mieux nous mener vers la profondeur. Mais bientôt cette démarche étymologique, cette mise à nu des racines de mots allemands et grecs (Heidegger assigne à ces deux langues un statut strictement incomparable), devient beaucoup plus qu’un instrument. Elle devient le mouvement cardinal de la philosophie heideggerienne. L’on prend une locution commune, ou un passage dans Héraclite, Kant, Nietzsche, pour extraire des syllabes, mots ou phrases individuels, leur richesse de sens originelle, longtemps enfouie ou érodée.qui, redécouverte, peut provoquer une véritable renaissance.
Très modestement Le Percolateur essaie (à sa façon) de chercher dans les mots et leur histoire des traces de sens dont l’occultation et l’érosion ont altéré la portée.
La source indiscernable, la voie incertaine, la rencontre improbable, dans la quête de l’essentiel. Et pourtant !
“L’essentiel nous arrive par cette voie indécise, qui engendre les imposteurs et les prophètes, les dupes et les sages, les méprises et les miracles. Une même source aux eaux pures et tantôt frelatées, un mélange d’or et de silice, sans qu’on puisse dire jamais d’où vient l’évidence, d’où surgit l’espérance aux fontaines brouillées. Comme si la fin souterraine ne pouvait s’épancher que dans l’apparence, nécessairement captée par le détour, confiée à la chimère dans l’instant périlleux des estimations. L’erreur nous aide en cette quête, la métaphore à vif en ses rapports indus, la dérogation aux reflets hasardeux, où quelque chose de la chose même se délivre, par l’inexact qui mène au vrai. Le dérisoire témoigne: en ce qu ‘Il est, du moins, l’image rendue, l’émergence altérée d’une idée primordiale, la vivante dissidence de l’origine perdue“ Extrait de l’ouvrage de Betty Rojtman “Une rencontre improblable” NRF Gallimard 2001.
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