Le temps ne coule point ni ne passe, mais percole, c’est à dire passe, reste ou ne passe pas comme un liquide par une passoire ou un filtre. Pour rester fidèle aux choses elles-mêmes, il faut donc se souvenir des sens originaires des verbes passer ou couler, exactement conformes à ceux du terme temps. Par quelles ignorances étranges les philosophes et les poètes exprimant au mieux l’évanouissement fuyant de la durée les avaient-iis oubliés? Quel filtre avait bloqué les souvenirs de leurs langues?
Voici donc les mots en clair: oui, le temps des intempéries tempérées ou de la température coule, c’est-à-dire filtre, passe, traverse, tamise; en définitive, le temps coule se traduit donc, terme à terme: les mélanges percolent. Une multiplicité de relations peuvent ou non attacher entre eux un grand nombre d’objets ou d’états de choses: voilà le temps percolant c’est-à-dire le vrai, qui peut nous aider à comprendre l’histoire. Et pour quelle raison, simpliste ou terrible, réduire une telle complexité à un couloir ou une ligne continue reliant uniment un point à un autre, à la queue leu leu ? Qui en serre le guichet d’étranglement’? Emprunté à Michel Serres, “Les origines de la géométrie”, Champs Flammarion, et proposé aux médiévistes pétitionnaires de la querelle de “Aristote au Mont Saint Michel” !
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
Résultat de la recherche dans Webdo Perco avec le mot clé : “épistémologie”
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les titres
Adresse aux historiens médiévistes, à propos de la querelle de “Aristote au Mont Saint Michel” !
Webd'azard
La science et ses turbulences.
La querelle qui est faite à Sylvain Gouguenheim à propos de son livre “Aristote au Mont Saint-Michel” rappelle celle qu’a connue Einstein, l’homme du XXe siècle, dont la formule de l’équivalence entre la masse et l’énergie E=mc2 condense tous les espoirs et toutes les craintes. Il a percé à jour aussi bien l’infiniment petit des photons lumineux que l’infiniment grand de la gravitation universelle.En même temps, nul n’a enduré autant la haine ou le ressentiment que lui. De la part des nationalistes français parce qu’il était allemand et des nationalistes allemands parce qu’il était juif. De la part des empiristes parce qu’il était théoricien et des théoriciens parce qu’il bouleversait leurs évidences d’autrefois. De la part des fous scientifiques jaloux de son originalité et des alterscientifiques envieux de son influence.Cette histoire des adversaires d’Einstein montre que la science, comme toute activité humaine, est un théâtre de passions. La théorie de la relativité et son concepteur Albert Einstein les ont cristallisées et ont donné lieu à une incompréhension et un rejet d’une rare violence. Lire le livre d’ Alexandre MOATTI ; “Einstein, un siècle contre lui “( éditions Odile Jacob) 2007
Dans tout Percolateur il y a un Clepsydre..
Mais le Clepsydre, parce que Maître et Mètre du temps, est un Percolateur.
Voir le Percolexique n°1
et le Percolexique n°2
Collaboration, coopération, fusion,..? Rhizomatique !
‘Les mllle plateaux” le livre-culte de Deleuze et Guattari, (ed de Minuit,1980) est co-signé, mais ce n’est pas un livre à “quatre mains” ni un hyper-texte mais bien plus un livre “à deux cerveaux”,”à deux pensées”. La pensée chemine sur le mode du rhizome. Le sens émerge à l’entredeux. La complexité s’élabore par boucles de rétroaction et hiérarchies enchevêtrées. Que se passe-t-il lorsque une oeuvre est l’occasion et le produit d’une confrontation entre pratiques multiples, relevant de genres différents? Comment décrire les actions, interactions, corrélations, rétroactions qui tissent l’identité de l’oeuvre en même temps qu’elles soulignent la singularité des mouvements qui la composent, sa percolation.
Savants soyez sérieux !
On ne demande plus guère: «Qu’est-ce que le texte? » Ce qu’on voit, ce sont des textes, et des chercheurs qui y consacrent leurs travaux. Les perspectives qui rassemblent et différencient ces textes, ce sont les interprétations construites sur eux ou par eux. Mais le constat tout empirique qu’il y a des pratiques, ou des métiers de l’interprétation, et des objectifs, ou encore des intérêts qui guident les interprètes, ne conduit pas à l’éclatement des sciences humaines et au relativisme du savoir. On peut affirmer qu’à travers les textes nous construisons des connaissances du monde, certes marquées et schématisées,mais pas pour autant fictives. Historiens, épistémologues, linguistes et littéraires se rencontrent dans cette conviction. Chacun réfléchit sur son travail, et sur les voies transversales qui le relient aux autres: à travers les spécificités, se dessine la croisée des disciplines textuelles en ” percolation”. Si l’on imagine les difficultés, les incertitudes des interprétations et de la transmission des textes grecs jusqu’à nos jours, on comprend mal la violence qu’Aristote provoque, aujourd’hui dans le milieu scientifique ! ! Voir les réactions à l’édition du livre sur : “Aristote au Mont Saint-Michel” de Sylvain Gouguenheim.
“Œuvres de Claude Lévi-Strauss” à la Bibliothèque de “La Pléiade”
Alliant le classicisme du style et la modernité de la méthode, l’œuvre de Claude Lévi-Strauss est à la fois pensée du monde, expérience de soi, et expérience sur soi. « Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? » « Qu’est-ce qu’un style ? » « Que peut-il y avoir de commun entre un oiseau – l’Engoulevent –, l’art de la poterie, et la jalousie conjugale ? » En quoi la mythologie indienne a-t-elle favorisé la conquête de l’Amérique par l’homme blanc ?… Questions surprenantes, mais qui sont pourtant à la source des enquêtes menées par Lévi-Strauss. Le ton est donné. dirait-on, si de telles catégories pouvaient rendre compte de la singularité de son propos. Son œuvre relève à la fois de la science et de la littérature, chez Lévi-Strauss, le cloisonnement n’est pas de mise, et le penseur fait « flèche de tout bois ». Ainsi le souvenir d’un tableau de la Renaissance sert-il de point de départ à une théorie de la structuration du sensible. Ainsi peut-on retrouver Totem et tabou dans un mythe jivaro. Ainsi la métaphysique bororo éclaire-t-elle d’un jour nouveau la figure de notre Père Noël. Lévi-Strauss est à la recherche de correspondances , au sens baudelairien du terme, entre l’esprit et sa manifestation matérielle. Il met en scène les affinités qu’il perçoit entre les différents objets, le fil caché qui les relie. (Présentation de Gallimard)
Capital cognitif.
Pourquoi parlons-nous actuellement de capitalisme cognitif ? Parfois j’ai l’impression que l’association de ces deux mots présente le caractère blasphématoire de l’amalgame contre nature de la connaissance, de la noblesse de l’intelligence et de l’argent, vous savez de cet argent qui salit tout ! En fait je crois qu’il y a dans ce rapprochement un aspect métaphorique et linguistique important : à l’instar du capital les savoirs s’échangent, se transmettent, s’acquièrent, se valorisent …Il faut aussi constater que la relation relève du systémique. Le lien entre économie et connaissance n’est pas une nouveauté. Il existe, et il pèse lourd depuis qu’avec la révolution industrielle, la production a commencé à utiliser les machines (c’est-à-dire, la science et la technologie incorporées dans les machines) puis, avec Taylor, à organiser scientifiquement le travail. Toute l’histoire du capitalisme industriel, pendant ses deux siècles d’existence, est l’histoire de l’extension progressive des capacités de prévision, de programmation et de calcul des comportements économiques et sociaux à travers l’utilisation de la connaissance. Le « moteur » de l’accumulation du capital a été mis au point par le positivisme scientifique qui a recueilli, au siècle dernier, l’héritage des Lumières, et qui a inscrit le savoir dans la reproductibilité. La connaissance a été mise au service de la production en tant que connaissance déterminante, susceptible de calculer, imaginer, sentir, communiquer bien au-delà des limites de l’utilitarisme, de contrôler la nature à travers la technique et les hommes à travers l’organisation.
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