Je vous propose le texte-préface que j’ai écrit en 2000 pour le livre édité en célébration du 30ème anniversaire de la Résidence “Le Grillon”. Cet ouvrage, d’ une écriture collaboratrice, coopérative comme le furent la construction, l’aménagement et l’animation, de cet ensemble de 314 (100 π, disions-nous ) logements, illustre cette expérience qui a beaucoup compté pour ceux qui l’ont vécue. Ce fut une belle aventure humaine, elle est aussi, pour nous, emblématique d’une époque riche de solidarité créative. Un air du temps. On voudra bien voir dans cette citation plus qu’une trace, une empreinte nostalgique.
Au commencement était la glaise, la glèbe et la boue. L’air du temps vibrait encore de la tempête de 68. Des femmes, des hommes vinrent en ce lieu où chante le grillet pour l’habiter et y vivre. ils ont construit, bâti, utilisant le statut « coopératif» en le prenant au pied de la lettre, en explorant toutes ses potentialités, en le dépouillant de son formalisme mercantile. Les mots: participation, responsabilité, prirent tout leur sens sans gravité idéologique, ni rigidité d’expérience. L’efficacité de cette prise en charge fut exemplaire, grâce à la mobilisation de toutes les .compétences (nombreuses et diverses) et à un volontarisme à toute épreuve. Dans cette « création d’un cadre de vie » l’Utopie perdit son initiale et le Grillon y gagna une majuscule ! !
Une évidence s’imposa rapidement à ces « fondateurs» : il fallait donner vie à ce lieu, non pas une sorte d’identité (un repli autarcique favorisé par cette insularité cadastrale dans l’archipel Franchevillois de 1970) mais une vie jaillissante, rayonnante, voire exubérante.
La gestion de l’habitat, son amélioration répondent à des besoins et à des intérêts;son animation, à des aspirations. Là, droits, devoirs ,concertation organisée, ici, rencontres, spontanéité, créativité. Et partout solidarité, circulation des idées et « l’imagination au pouvoir ».
L’« animation» n’impose pas, elle propose, elle suscite, encourage, fédère les initiatives individuelles dans le respecf scrupuleux de la liberté de chacun et du coup elle démontre que « le tout est plus grand que la somme des parties ».
Le Grillon a ses lieux mythiques: la tour A, la clairière, les terrains de jeux… et ses rites. La Fête annuelle, par exemple, est un événement emblématique de l’ animation, le point focal où convergent et se cristallisent toutes les initiatives, manifestation de cette joie partagée qui sous-tend toute l’action socio-culturelle.
Grillon nous invite aujourd’hui à une balade buissonnière dans le temps (30ans) et l’espace (nous traboulons au travers de l’alphabet tourmenté des tours Tours et des Barres) et aussi à une« ballade» car, vous verrez la poésie est toujours proche (entomologistes et poètes s’accordent pour souligner que le grillon chante« près du foyer» dont il apprécie la chaleur). Cette déambulation peut apparaître comme nostalgique (le temps passe) mais elle est surtout jubilatoire. Elle est un hommage à tous ceux qui ont fait et font le Grillon. Elle est “transmission” et «célébration» de« l’esprit du lieu », un lieu qui nous habite tous»: Le Grillon.
NB1 Ce texte a été écrit en 2000, le Grillon avait 30 ans. Aux dernières nouvelles, il se porte bien, j’y ai encore de nombreux amis.
NB2 Le Grillon, c’est l’anti cyber-utopie ! ! ! ! !
[…] Gilbert François en parle beaucoup mieux que moi et surtout transmet bien l’esprit qui entourait tout ça : Au commencement était la glaise, la glèbe et la boue. L’air du temps vibrait encore de la tempête de 68. Des femmes, des hommes vinrent en ce lieu où chante le grillet pour l’habiter et y vivre. ils ont construit, bâti, utilisant le statut « coopératif» en le prenant au pied de la lettre, en explorant toutes ses potentialités, en le dépouillant de son formalisme mercantile. Les mots: participation, responsabilité, prirent tout leur sens sans gravité idéologique, ni rigidité d’expérience. L’efficacité de cette prise en charge fut exemplaire, grâce à la mobilisation de toutes les compétences (nombreuses et diverses) et à un volontarisme à toute épreuve. Dans cette « création d’un cadre de vie » l’Utopie perdit son initiale et le Grillon y gagna une majuscule ! ! Une évidence s’imposa rapidement à ces « fondateurs» : il fallait donner vie à ce lieu, non pas une sorte d’identité (un repli autarcique favorisé par cette insularité cadastrale dans l’archipel Franchevillois de 1970) mais une vie jaillissante, rayonnante, voire exubérante. La gestion de l’habitat, son amélioration répondent à des besoins et à des intérêts;son animation, à des aspirations. Là, droits, devoirs ,concertation organisée, ici, rencontres, spontanéité, créativité. Et partout solidarité, circulation des idées et « l’imagination au pouvoir ». L’« animation» n’impose pas, elle propose, elle suscite, encourage, fédère les initiatives individuelles dans le respecf scrupuleux de la liberté de chacun et du coup elle démontre que « le tout est plus grand que la somme des parties ». Le Grillon a ses lieux mythiques: la tour A, la clairière, les terrains de jeux… et ses rites. La Fête annuelle, par exemple, est un événement emblématique de l’ animation, le point focal où convergent et se cristallisent toutes les initiatives, manifestation de cette joie partagée qui sous-tend toute l’action socio-culturelle. Grillon nous invite aujourd’hui à une balade buissonnière dans le temps (30ans) et l’espace (nous traboulons au travers de l’alphabet tourmenté des tours Tours et des Barres) et aussi à une« ballade» car, vous verrez la poésie est toujours proche (entomologistes et poètes s’accordent pour souligner que le grillon chante« près du foyer» dont il apprécie la chaleur). Cette déambulation peut apparaître comme nostalgique (le temps passe) mais elle est surtout jubilatoire. Elle est un hommage à tous ceux qui ont fait et font le Grillon. Elle est « transmission » et «célébration» de« l’esprit du lieu », un lieu qui nous habite tous»: Le Grillon. […]
Pingback by Un brin de nostalgie….. | Dans un an... — 8 February 2010 @ 11:57