R…A…D…I…S. Les lettres s’affichent lentement sur l’écran, une par une, toutes les 3-4 secondes. Rien d’extraordinaire a priori sauf que la personne qui écrit le fait à la seule force de la pensée, sans souris, ni clavier. C’est l’une des applications vedette du projet OpenVIBE, mené principalement par l’Inserm et l’INRIA, et qui vient de s’achever après quatre ans de recherche interdisciplinaire entre les deux organismes et leurs partenaires (CEA, CNRS, Association française contre la myopathie, France Telecom).
Il s’agit d’une interface homme-machine sans autre lien entre les deux que les signaux cérébraux détectés par des électrodes posées sur le crâne du démonstrateur (du même type que celles d’un électroencéphalographe) et interprétés par un logiciel.
Pour écrire, le cobaye a devant les yeux un écran noir et blanc où sont disposées les lettres de l’alphabet. Des flashs lumineux éclairent alors aléatoirement et rapidement les lettres. Le cobaye compte le nombre de fois que la lettre souhaitée s’éclaire. Lorsqu’il l’a repérée dix fois, une onde cérébrale se crée, associée à la détection d’un stimulus attendu. Celle-ci est repérée dans la foule de signaux électriques et le système donne l’ordre d’afficher la lettre souhaitée…..
A partir de Sciences Avenir et NO.
Heuristique & Sémiologique
Raccourci.
Actu 24/05/09
Dimanche 24 mai 2009. “Étrange et joyeuse surprise, nos écrivains : Michelet, Proust, Flaubert, nos philosophes : Bergson, Leibniz,, dans les sciences nos inventeurs : Euclide, Linné, Galilée, voient le monde comme des inuits du grand Nord, des aborigènes ou certaines tribus amérindiennes ! Nos génies tnventeraient-ils, si, hors de leur histoire et de leur société, ils ne pensaient pas autrement qu’elles ? ” Michel Serres : “Écrivains, savants et philosophes…” Les Essais du Pommier; Avril 2009.
Grammaire de François Laplantine
A propos de “Je, nous et les autres”, François Laplantine (éditions Le Pommier)
L’identité, derrière laquelle nous préférons souvent nous réfugier, et la représentation, image fixe à laquelle nous réduisons volontiers un individu ou un groupe, sont deux notions réductrices qui figent la pensée. En réaction contre les certitudes identitaires, l’auteur propose de cultiver, de conjuguer nos différences. Une conception nouvelle et vivante de l’anthropologie.François Laplantine a effectué de nombreuses recherches, notamment au Brésil, concernent l’anthropologie de la maladie et des religions, ainsi que les rapports entre anthropologie et écriture. Il est également professeur d’ethnologie à l’université de Lyon-2. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de Sociologie, dont “De tout petits liens” (Mille et une nuits) que nous avons évoqué dans ces colonnes? “Micrologie” (voir ci contre)
Hybridité, ambivalence
Homi K. Bhabha, né en 1949 à Bombay, en Inde, est professeur de littérature anglaise et américaine à l’Université Harvard, où il est également directeur du Humanities Center depuis 2005, Il est, entre autres l’auteur de : “Les lieux de culture”( Paris, Payot, 2007) où il expose une théorie post-coloniale qui se fonde sur les notions d’hybridité, d’imitation, d’ambivalence qui intéressent particulièrement “le Percolateur”.
En voici la présentation par son éditeur :
Salué aussi bien par Edward Said que par Toni Morrison ou J. M. Coetzee, Homi K. Bhabha est l’un des théoriciens les plus importants et les plus influents du post-colonialisme. S’appuyant sur la littérature, la philosophie, la psychanalyse et l’histoire, il invite notamment à repenser les questions très actuelles d’identité et d’appartenance nationales ; à dépasser, grâce au concept très fécond d’hybridité culturelle, la vision d’un monde dominé par l’opposition entre soi et l’autre ; à saisir comment, par le biais de l’imitation et de l’ambivalence, les colonisés introduisent chez leurs colonisateurs un sentiment d’angoisse qui les affaiblit considérablement ; ou encore, plus largement, à comprendre les liens qui existent entre colonialisme et globalisation.
La mécroissance.
Avec la fin du « siècle de l’automobile » et de « l’ère » du pétrole, ce sont aussi la télévision, les industries de programme et les industries culturelles en général qui sont entraînées dans une crise profonde, subissant la désaffection d’une partie croissante de la population. L’ensemble du système consumériste s’avère aujourd’hui caduc. Dès son origine, Ars Industrialis a soutenu que le consumérisme constitue un processus autodestructeur, soumettant les technologies d’information et de communication à l’hégémonie d’un marketing irresponsable et empêchant la formation d’un nouvel âge industriel. Car au cours de la dernière décennie, un autre modèle comportemental est apparu qui dépasse l’opposition de la production et de la consommation, dont le logiciel libre et les licences creative commons sont les matrices conceptuelles et historiques. Ce nouveau modèle constitue la base d’une économie de la contribution. Il permet d’espérer qu’après la domination de la bêtise systémique à laquelle aura conduit le consumérisme, les technologies numériques seront mises au service d’une nouvelle intelligence collective et d’un nouveau commerce social ¿ pour autant qu’émergent une volonté politique et une intelligence économique nouvelles, et que s’engage la lutte pour en finir avec la mécroissance. Présentation par l’éditeur (Flammarion) du livre “Pour en finir avec la mécroissance” qui réunit grâce à Bernard Stiegler, Alain Giffard et Christian Fauré, quelques réflexions d’Ars Industrialis sur notre temps.
Actu 20/05/09
Mercredi 20 mai 2009. “Il en va de l’apparition de l’écriture comme de toutes les techniques : elles ne sont ni le produit d’un projet conscient et maîtrisé, ni l’application d’un savoir théorique”. Sylvain Auroux. “La révolution technologique de la grammatisation”. Mardaga 1995.
Les corbeaux pétitionnaires, nouveaux inquisiteurs universitaires.
L’affaire Gougenheim (auteur d’un livre austère et savant sur Aristote au Mont-Saint-Michet, qui avait passionné le webdo-perco) (voir Juillet 2008)ne représente que le plus récent avatar de ces nouvelles chasses aux sorcières que la logique d’ïllimitation libérale conduit inexorablement à développer – pour le plus grand bonheur de ces éternels corbeaux et maîtres chanteurs qui ne manquent jamais de sortir des bois lorsque le ciel de l’Histoire s’assombrit. Dans la mesure où cette affaire .illustre de manière exemplaire (ou, si l’on préfère, de manière caricaturale) les nouvelles erreurs de la gauche libérale, on se reportera à l’étude minutieuse – et saisissante – qu’André Perrin a consacrée à la méthode de « travail» des corbeaux pétitionnaires (<< Le médiéviste et les nouveaux inquisiteurs», texte à paraître). Sa conclusion est sans appel; «Est-il. conforme à la démarche scientifique et à la déontologie de l’historien dont pourtant ils se réclament. écrit ainsi André Perrin – que des dizaines d’universitaires aient osé condamner un ouvrage qu’ils n’avaient pas lu, dans un texte débutant par ces mots : “Historiens et philosophes, nous avons lu avec stupéfaction l’ouvrage de Sylvain Gougenheim…” ? Quel crédit le non-spécialiste, qui n’est pas en mesure de faire lui-même oeuvre d’historien, pourra t-il leur accorder désormais ? Peut – on dénoncer l’idéologie au nom de la science à l’intérieur d’une démarche qui bafoue les règles élémentaires de la probité scientifique et que seul le parti pris idéologique peut rendre intelligible? La réception du livre de Sylvain Gougenheim aura mis en évidence le climat délérère d’intimidation intellectuelle qui règne aujourd’hui. Celui-ci laisse peu de place au dialogue et peu de chance à la liberté de l’esprit.
A partir du livre de Jean-claude Michéa “:La double pensée” Champs-Flammarion.