Le Percolateur

Jeudi 25 octobre. “Combien cet Art de l’Écriture a dû paraître étrange lors de son Invention, nous pouvons le comprendre à la surprise de ces Américains découverts récemment, étonnés de voir les hommes converser avec les Livres, et peinant à croire que le Papier pût parler…” Umberto Éco, “Les limites de l’interprétation” Grasset (1992)

Le Monde des 21-22 octobre, nous aide à prolonger l’été, grâce aux parasols chauffants. Des formes traditionnelles aux styles rustiques ou contemporains, le parasol chauffant ne se contente pas d’être fonctionnel, il participe à l’esthétique du balcon et du jardin et à leur confort. 3000 W ! L’hiver sera chaud, cher et ridicule. Les économies d’énergie seront pour plus tard … et pour les SDF.

En somme au théâtre, l’obscène ce sont les cintres, les coulisses, les loges, la fosse, le fou rire nerveux des costumières,, des maquilleuses et des coiffeuses ainsi que le trac qui paralyse le comédien qui s’apprête à quitter l’obscène pour la scène. Au restaurant l’obscène c’est la cuisine et le doigt goûteur dans la sauce. L’obscène est en toute chose, l’exhibitionnisme pipole, son manque de retenue, de discrétion. La représentation, du public au privé, se trompe de territoire, au détriment des rites et des symboles.

Dimanche 21 octobre. ” Ce sont des produits de la réflexion la plus raffinée et la plus subtile ; parler de spontanéité est ici un contre-sens ; pour Mallarmé, l’inspiration est une sorte de maladie dont le travail doit guérir le poète”. Charles Bally “Linguistique générale et linguistique française” 1944

À l’instar des mots, les langues n’échappent pas à la tentation de l’approche mimétique : le soleil produit les voyelles comme il produit les fleurs, le Nord se hérisse de consonnes comme de glaces et de rochers. L’équilibre des consonnes et des voyelles s’établit dans les langues intermédiaires, lesquelles naissent des climats tempérés. Mais c’est un poète qui parle, pas un linguiste !

Notre époque malmène déjà les mots et leur sens et quand elle prétend au politique on peut s’attendre au comble de l’inconvenance. Ne parlons pas de rhétorique, nos gouvernants ne savent plus insulter avec élégance, ni affuter leurs flêches, ni moucheter les fleurets. En ce moment le vocabulaire de la gouvernance se porte fangeux. “Petit con prétentieux”. “Dégueulasse”. “Racaille”

Jeudi 18 octobre. “ Un matériau intelligent est sensible, adaptatif et évolutif. Il possède des fonctions qui lui permettent de se comporter comme un capteur (détecter des signaux), un actionneur (effectuer une action sur son environnement) ou parfois comme un processeur (traiter, comparer, stocker des informations). Joël de Rosnay, dans “Université de tous les savoirs, les Technologies” Ed. Odile Jacob 2002