Force est de constater que le sens de beaucoup de mots a évolué lamentablement. Sans verser dans quelque nostalgie aux parfums passéistes, nos amis Belges ont décidé de réagir et de, pour la première fois dans l’histoire, descendre dans la rue pour s’insurger, dans un maximum de langues, contre l’évolution regrettable du sens de certains mots. Il est en effet des mots qui avaient un chouette départ dans la vie, des mots jolis, délicieux, éclairants ou prometteurs, des mots qui font rêver, rire ou réfléchir, des mots à l’origine fabuleuse, assurés d’un grand destin ou riches de tout un monde… mais que l’usage a dévoyés, salis, banalisés, édulcorés, vulgarisés, affadis, simplifiés, gâchés, galvaudés, usés, bref, trahis. En refusant de voler au secours des mots mal traités, on se rendrait complice de crime contre le bon sens et coupable de non-assistance à mots en danger !
Heuristique & Sémiologique

Assistance à “mot en danger” !
Steak cloné !
Le “Comité d’Éthique Européen sur la Science et les Nouvelles Technologies” estime “ne pas voir d’arguments convaincants justifiant la production de nourriture à partir de clones et de leur progéniture”. “Compte tenu de l’ampleur actuelle des souffrances et des problèmes de santé des animaux porteurs et des animaux clonés, le comité doute de la justification éthique du clonage des animaux à des fins alimentaires”. Avis que l’on ne peut que partager. Éthique autant que gastronomique!
Actu 17/01/08.
Jeudi 17 janvier. “Épris des mots, qui certes ne m’enchantaient pas tous mais possédaient à mes yeux cette vertu commune, être le substrat des pensées, autrement dit ce sur quoi elles se fondent et point seulement l’enveloppe qu’ils leur fournissent.” Michel Leiris, “Langage Tangage” NRF, 1985.
Téci ou Cité
Il y a quelques jours le “webdo-perco” citait dans “La langue comme trésor” le livre de Cécile Ladjali (La mauvaise langue) qui dénonce “le ghetto linguistique” où s’enferment ses élèves dans les quartiers de banlieue. Par ailleurs Le Percolateur interrogeait (il y a quelques semaines) notre temps sur le mot et la notion de “Culture”; il montrait la perversion du concept par la démagogie des médias pipoles et la confusion lexicale entretenue par la sociologie et l’ethnologie urbaines entre “les cultures” et “la Culture”. Dans un article passionnant de la revue “ÉTUDES” Cécile Ladjali réitère son propos “qui n’est pas sociologique mais humaniste”, ancré dans son amour pour ces jeunes des cités et sa conviction du pouvoir ontologique de notre langue.
Intelligence libre
Extrait d’un article de Philippe Bilger, avocat à la cour d’appel de Paris dans Marianne 2, à propos d’Alain Finkielkraut :
Une formidable bouffée d’air pur, d’intelligence libre, jeudi sur France Inter. Nicolas Demorand, recevait le philosophe Alain Finkielkraut…
Mon enthousiasme pour ce dernier ne s’accompagne pas, je l’espère, d’une inconditionnalité sotte. J’ai conscience aussi que sa stature est d’autant plus remarquée qu’elle s’impose dans un désert français. Certes, il y a des penseurs, des essayistes, des analystes ou des polémistes mais aucun ne sait mêler comme lui, aussi intimement, la profondeur de la réflexion, le courage et l’indépendance de la parole avec la vigueur fine du langage. Sa grande force, et j’en ai souvent profité sur mon blog, c’est qu’il stimule, réveille et suscite la réplique. Il va brillamment au coeur de l’ordinaire pour en tirer des leçons essentielles. Il rayonne à part…
Je partage ce point de vue !
Les “bons chiffres” d’une bonne soirée!
Nous apprenons que lors de la nuit de la Saint-Sylvestre en France, 878 véhicules ont été incendiés, bilan global en baisse de 9,7% par rapport à l’an dernier ! ! Réjouissons nous de cet excellent résultat d’autant qu’à La Haye (Pays-Bas), 128 véhicules ont été incendiés, et que dans l’ensemble du Pays 22 écoles ont flambé ! ! ! Une façon comme une autre de placer la nouvelle année sous de bons auspices ! Auspices qui n’ont rien à fiche des vœux échangés !
Actu 12/01/08
Samedi 12 janvier 08. “L’anthropologie n’est ni à l’agonie, ni à la veille de disparaître. Mais les anthropologues, eux, s’interrogent, et c’est une très bonne chose. C’est le signe que l’anthropologie est entrain de se recomposer sous la pression du nouveau contexte mondial dans lequel elle doit s’exercer.” Maurice Godelier “Au fondement des sociétés humaines”, Albin Michel, Idées. Octobre 2007.