Samedi 19 Avril 2008. “Pour compléter nos familles de mots, il est encore d’autres moyens : le premier serait d’emprunter des idiômes étrangers les termes qui nous manquent et de les adapter au nôtre, sans toutefois se livrer aux excès d’un néologisme ridicule. Les Anglais ont usé de la plus grande liberté à cet égard, et de tous les mots qu’ils ont adoptés, il n’en est pas sans doute de mieux naturalisé chez eux, que celui de perfidiousness.” Abbé Grégoire “Rapport à la Convention nationale (16 prairial an II)”.
Heuristique & Sémiologique
Actu 19/04/08
Entre pertinence et cohérence.
Barthes intéresse-t-il la critique littéraire ou faut-il le verser tout entier dans le monde ambigu de la littérature ? A l’issue d’une ère intense de théorisation, il était nécessaire de rompre avec le théoricien, de commenter l’oeuvre comme celle d’un authentique essayiste. C’était rendre justice à l’oeuvre de Barthes que de l’inscrire dans le sillage des Essais de Montaigne, de le placer en compagnie de Péguy, de Valéry et de quelques autres. J’ai, pour ma part, fait le pari de lire cette oeuvre comme une oeuvre, de tourner le dos au critique, de laisser à l’arrière-plan le souci de la pertinence pour ne retenir que celui de la cohérence. Une intervention au forum “Barthes” de Fabula qui m’a séduit parce qu’elle associe quatre auteurs parmi mes préférés ! et qu’elle oppose pertinence et cohérence !
Jean Beaufret, philosophe, poête, traducteur et honnête homme
Jean Beaufret est un philosophe français. Héritier de la tradition philosophique française, il a rédigé un ouvrage inégalé sur son histoire.
Alors même que pendant les années de l’Occupation il s’engage dans la Résistance, il rencontre la pensée allemande de son temps, la phénoménologie, Husserl et Heidegger.
Commence pour lui un travail de pointe pour penser et dire, à partir de la langue française et dans un dialogue inouï avec la poésie, ce qui se joue dans le regard que jette Martin Heidegger sur l’histoire de la philosophie à l’heure de sa fin. Là où la plupart de ses contemporains finissent par jeter l’éponge devant la difficulté d’une œuvre hors de toute commune mesure, Jean Beaufret entre en dialogue avec elle — un dialogue qui s’épanouit dans une amitié comme il y en eut très peu dans l’histoire de la philosophie occidentale.Son engagement philosophique se marqua par une méditation subtile de la langue allemande, mais aussi de la langue grecque sans jamais oublier sa propre langue maternelle.
Aujourd’hui (17/04/08) France -Culture a rendu hommage à ce grand philosophe, spécialiste des langues et des philosophies grecques et allemandes.
Actu 16/04/08
Mercredi 16 Avril 2008. “Bien peu d’esprits comprennent la langue divine. Les plus sagaces, les plus calmes, les plus profonds, déchiffrent lentement, et quand ils arrivent avec leur texte, la besogne est faite depuis longtemps ; il y a déjà vingt traductions sur la place publique. De chaque traduction naît un parti, et de chaque contre-sens une faction ; et chaque parti croit avoir le seul vrai texte, et chaque faction croit posséder la lumière.” Victor Hugo, “Les Misérables”.
Appel à lexicographe
Nous aimerions proposer une distinction de définition entre les notions d’agrocarburants et de biocarburants suivant le critère, très simple, suivant :
– Agrocarburant : carburant réalisé à partir de plantes nourricières ou alimentaires. Exemple: éthanol réalisé à partir de maïs ou de blé.
– Biocarburant : carburant réalisé à partir de ressources biologiques non alimentaires (pour l’homme ou nos élevages). Exemple: éthanol réalisé à partir de déchets ligneux (bois).
Ainsi on retrouverait la notion d’agriculture pour les agrocarburants et cela permettrait d’arrêter l’amalgamme qui condamne systématiquement tous les biocarburants parce que 3 multinationales ont décidé de développer actuellement les pires agrocarburants au niveau bilan énergétique global…
Contact : Econologie
Ostalgie, Urssalgie !
Il n’y a pas que la Nostalgie encombrée de regrets, de remords, de paradis perdus, il y a aussi une nostalgie positive, impulsive, riche de bons souvenirs, de bonheurs vécus, dans laquelle on peut se complaire et distinguer le souvenir souriant et moteur, du noir mélancolique et inhibiteur. Pensons à ces anciens poilus qui, survivants d’une effroyable boucherie, sans renier l’enfer savent retrouver ces instants, ces gestes d’Humanité, qu’ils ont aussi vécus. Actuellement en Allemagne, malgré les années de dictature communiste, bon nombre d’Ossies (ex-citoyens de la RDA) cultivent un sentiment d’«ostalgie» (nostalgie de l’Est, mot-valise composé de OST, Est en allemand, et nostalgie). Circuit touristique en “Trabant” à la clef ! ! Et que se passe-t-il actuellement en Russie ex-URSS ?
Algérie, de la guerre à l’espoir.✳
Nul n’était mieux placé que Jean Lacouture pour brosser l’épopée de l’Algérie moderne. Grand reporter au Monde à l’époque des «événements»,,biographe de Mendès France. de Gaulle et Mitterand. Il fut aussi un témoin engagé, ardent avocat de la décolonisation. L’auteur cherche avant tout à faire ressortir la profonde imbrication des sociétés des deux rives et les traits d’union historiques et culturels qui ont survécu à l’engrenage du malheur. Ainsi voit-il en Ferhat Abbas, président du GPRA de 1958 à 1961; la forme la plus éloquente de la revendication nationale algérienne dans une perspective d’association avec la France. «Qui a connu cet homme généreux. écrit-il, sait que le patriotisme algérien porte en lui une part de la culture française.». .
✳ Le livre de Jean Lacouture est édité par Gallimard, collection “Témolns” Avril 2008.