“Seuls les mathématiciens peuvent évaluer les prétentions respectives à la création, à l’invention et à la découverte”. c’est le constat de George Steiner dans la “Grammaire de la Création”. Souvent les mathématiciens et les philosophes des mathématiques nous invitent à rechercher des analogies des similitudes entre leurs recherches et celles des poètes, des peintres et autres compositeurs. Et de se référer au postulat de Paul Erdös (grand mathématicien pur du 20 ème siècle) : les mathématiques sont la seule activité humaine Infinie. Il est concevable que l’humanité puisse finir par tout savoir en physique ou en biologie, elle sera sans doute incapable de tout découvrir en mathématiques parce que le sujet est infini. C’est pourquoi (peut-être) les mathématiciens insistent sur les élans poétiques et esthétiques dans leurs métiers ! Edgar Quinet accordait à l’application de l’algèbre à la géométrie, la beauté de l’Illiade ! !
Heuristique & Sémiologique
“La danse endiablée de l’algèbre…” Aldous Huxley.
Actu 20/12/08
Samedi 20 décembre 2008. ” Tout ce qui est universel chez l’homme relève de l’ordre de la nature et se caractérise par la spontanéité, et tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture.” Claude Lévi-Strauss. Race et histoire.
Le réducteur absolu !
La confusion entre le principe d’appartenance ou d’inclusion et celui d’identité. revient à confondre une catégorie et une personne ou à réduire l’individuel au collectif : faute de logique, constructrice d’un clan local, d’un groupe de pression, certes, mais humainement et globalement destructrice. Non, vous ne faites que partie de tel pays, de cette religion ou de votre sexe. De là fondent sur le monde tant de malheurs qu’il faut redresser cette commune erreur.
De scandaleuses injustices et d’insoutenables misères naissent, à partir, d’une simple faute de logique,souvent commise, qui consiste à confondre (sur votre carte d’identité), tout justement, votre identité avec l’une ou l’autre parmi vos appartenances. Par la première, singulière, vous êtes vous-même, individu ou personne si fortement singularisée que, sans doute, la génétique jamais avant vous ne la trouva ni ne la répétera aussi longtemps que dureront les vivants. Par les secondes, toujours collectives, vous faites partie des Français ou des Algériens, des bruns ou des chauves, mâles ou femelles, blancs ou noirs, chrétiens ou athées, savants ou bacheliers,que sais-je? Qu’est-ce que le racisme? Il consiste à définir, considérer ou traiter quelqu’un comme si sa personne s’épuisait en l’une de ses appartenances, choisie et persécutée: vous êtes noir ou mâle, ou catholique ou roux. Le Racisme c’est le réducteur absolu.
Actu 17/12/08
Mercredi 17 décembre 2008. “On ne fait pas plus de préhistoire en ramassant des haches taillées qu’on ne fait de la botanique en ramassant des salades” André Leroi-Gourhan, cité dans “Les voies de l’Homme”, Actes du colloque du CNRS, 1987. Éditions Albin Michel.
Le récit, lettres et sciences, selon Michel Serres.
«C’est une invention, celle du récit qui permet à la philosophie de repenser complètement ce que j’appelle l’humanisme.Cette forme nouvelle est celle qu’a prise l’encyclopédie. Cette forme est une forme assez semblable à la littérature. Or, toute ma vie j’ai essayé de réunir les sciences et les lettres. La séparation entre les lettres et les sciences est très récente, et la tradition des philosophes de langue française c’est au contraire de relier les deux. Diderot et d’Alembert en témoignent. Et à peu près tous les grands philosophes de langue française ont connu la science très bien. Auguste Comte connaissait très bien la science de son temps, Bergson aussi, les cahiers de Valéry sont pleins de mathématique et de physique. La séparation date en fait de l’apparition des sciences humaines.»
Interview de Michel Serres à propos de son livre . “Récits d’humanisme” Le Pommier-2006.
Actu 14/12/08
Dimanche 14 décembre 2008. “Le monde change vite, si vite. Et nous changeons aussi. Ne sommes-nous pas devenus une espèce nouvelle, Homo sapiens technologicus ? Car pour habiter le monde d’aujourd’hui, il ne suffit pas à Homo d’être technologicus, de coévoluer avec ses techniques, il lui faut aussi être sapiens, sage : le monde que nous avons fabriqué nous met au défi d’être à la hauteur de nos exploits techniques.” Michel Puech “Homo sapiens technologicus” éditions Le Pommier? 2008.
Probabilité vérifiée !
Il y a, dans l’encyclopédie contemporaine, des traversées plus ou moins longues, des noeuds plus ou moins richement connectés. Mais le fait massif consiste en ce que pas un savant, interrogé sur sa discipline, ne répond autrement que par cette image. Laissons la parole au probabiliste : « Le calcul des probabilités est le confluent de tous les concepts et de toutes les techniques des mathématiques, de la réflexion philosophique, et de l’effort pratique de l’homme pour expliquer, contrôler et décrire la. nature dans ses manifestations les plus complexes et les plus mouvantes, mais aussi les plus étroitement liées à notre vie quotidienne et sociale; nul n’est mieux placé que le probabiliste pour comprendre le monde d’aujourd’hui, et c’est peut-être une situation unique dans l’histoire. C’est une position de noeud ferroviaire. » Robert Fortet, mathématicien probabiliste du CNRS, en 1959, cité par Michel Serres en 1988 dans “L’interférence” Hermès II. Une sorte de lignage pour le Percolateur.! !