Sur un vase Grec, cette inscription :
Le beau c’est le vrai, le vrai c’est le beau, voilà tout
Ce que vous saurez sur terre, et tout ce qu’il faut savoir.
C’est là sans doute une exagération poétique, mais c’est aussi une touchante profession de foi dans l’unité essentielle des deux cultures, artificiellement séparées par les fantaisies de nos systèmes éducatifs et sociaux. Pour un esprit sans préjugés, toute découverte scientifique est source de satisfaction esthétique, parce que la solution d’un problème troublant change une dissonance en harmonie; et à l’inverse le sentiment du beau ne peut naître que si l’intelligence admet la validité de l’opération – quelle qu’elle soit – qui a été conçue pour susciter ce sentiment. L’illumination intellectuelle, la catharsis affective, l’épiphanie récompensent l’acte de création, ainsi que l’écho qui le recrée dans l’esprit de celui qui le contemple. Ensemble, ce sont des aspects complémentaires d’un processus indivisible de création et d’émotion.
Heuristique & Sémiologique
Intelligence créatrice.
Actu 01/03/09
Dimanche 01 mars 2009. “La paléoanthropologie reconstitue, par tâtonnements et fragments, l’arborescence probable des espèces humaines, enracinée dans l’évolution, en identifiant les ancêtres communs, plus ou moins lointains, que nous partageons avec les autres primates”. Roland Schaer “Les origines de la Culture”. Éditions “Le Pommier” 2008.
Modernité métissée
Au fond, Jean-Claude Guillebaud est un optimiste! Mais comme tout optimiste qui se respecte, il est prudent. A force d’observer les médias, il sait que les vessies se sont déguisées depuis longtemps en lanternes. Depuis 1995, il mène une grande enquête sur le «désarroi contemporain». Pour cela, il a interrogé les travaux des penseurs de toutes disciplines – philosophes, économistes, historiens, politologues, théologiens ou écrivains – dans le dessein de saisir les métamorphoses des civilisations dans la globalisation. Et à force d’essayer de comprendre ce qui défait le monde, il est en passe avec ce dernier volet de découvrir ce qui serait en mesure de le refonder: une modernité métisse. «Il nous faut accepter de partager pour de bon, non plus seulement les richesses de la planète, mais la modernité elle-même.»: “Le commencement d’un Monde” de Jean Claude Guillebaud (écrivain de l’Obs) éditions du Seuil.
André Gorz, un penseur pour le XXI° siècle
André Gorz bénéficie d’une gloire posthume étonnante par rapport à son audience relativement confidentielle jusqu’ici. C’est à l’évidence dû en grande partie à son dernier livre Ecologica, recueil de textes sur l’écologie politique qu’il a rassemblés juste avant son suicide le 22 septembre 2007. En particulier son tout dernier texte, publié dans EcoRev’ et repris dans Ecologica, “La sortie du capitalisme a déjà commencé” parait largement prémonitoire puisqu’il annonce l’effondrement du capitalisme financier. D’autres pourraient se prévaloir d’avoir vu venir la crise avec plus de précisions sur les mécanismes de son déclenchement, mais aucun ne propose comme lui les voies d’une sortie du capitalisme, alternative dessinée en 1997 dans “Misères du présent, richesse du possible” et qui fait sa valeur irremplaçable dans le contexte actuel.
Le livre qui vient de sortir aux éditions “La Découverte”, “André Gorz, un penseur pour le XXI° siècle“, regroupe des contributions très disparates d’anciens interlocuteurs d’André Gorz, rassemblées par Christophe Fourel (Patrick Viveret, Jean Zin, Carlo Vercellone, Denis Clerc et Dominique Méda, Marie-Louise Duboin, Jean-Baptiste de Foucauld, Philippe Van Parijs), témoignant de la diversité de ses influences et même des lectures contradictoires qu’on peut faire de son oeuvre. On peut bien sûr lire ce livre, se rendre sur le site de Jean Zin et feuilleter Le Percolateur.
Manuel scolaire : bonnet d’âne. (11/ 02/ 09 André Larané)
Un professeur de mes amis a eu la curiosité d’ouvrir le manuel d’histoire et géographie de son enfant, en classe de troisième. Il s’agit d’un manuel des éditions Hatier rédigé sous la direction de M. Martin Ivernel. Quelle ne fut pas sa stupéfaction en le feuilletant
Parmi quelques erreurs relevées :
Page 110 : «Le 14 juillet 1940, il [Pétain] se fait accorder par le Parlement les pleins pouvoirs pour modifier la constitution. Il prend ensuite le titre de “Chef de l’État français”»…
C’est le 10 juillet, et non le 14, que l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à Pétain et c’est le 11 juillet qu’un «acte constitutionnel» fait de Pétain le Chef de l’État.
Page 144 : «document 3, Chronologie de la guerre d’Algérie».
– L’élève apprend que les accords d’Évian auraient été signés le 18 mars 1961 et que l’Algérie serait devenue indépendante le 1er juillet de la même année… 1961 au lieu de 1962 bien sûr !
– Le «premier envoi du contingent» est daté de 1956, ignorant l’envoi de rappelés dès 1955 (décret du 21 mai 1955).
– Le «putsch des généraux» n’est même pas mentionné.
……..
Relevé sur le Blog d’André Larané. andre.herodote.net
Actu 25/02/09
Mercredi 25 février 2009. “Des livres comme ceux de Jean Thibaudeau, Philippe Sollers, Bernard Noël, Roger Laporte, Pierre Guyotat, Maurice Roche… ne sont pas des essais, des ébauches d’une littérature à venir mais des propositions claires de lecture. Ces romans énoncent quelque chose et comme tout énoncé, toute proposition grammaticale ils font sens, quand bien même le sens de ces textes paraîtrait ou se voudrait, pour emprunter un terme aux psychanalystes, flottant”. Mathieu Bénezet, (Le roman de la langue), éditions Horlieu. 2002.
Langage et évolution humaine
Eörs Szathmáry et Szabolcs Számadó, deux généticiens de l’Institut de Biologie de l’université Eötvös Loránd (Budapest), en partenariat avec le Collegium de Budapest et le Centre Parmenides d’études de la cognition de Munich (Allemagne) ont émis une théorie sur l’acquisition du langage par nos ancêtres et la naissance de l’espèce humaine. Selon les deux scientifiques, le langage a évolué dans le cadre d’un groupe de caractères exclusivement humains, et l’interdépendance de celui-ci plaide pour une approche intégrée de l’étude des fonctions du cerveau.
Notre aptitude à communiquer en usant d’un langage défini est souvent citée comme un élément qui sépare les Hommes des autres espèces animales. Bien qu’il existe différents degrés de langage et de communications qui ne sont pas tous le fait des êtres humains -chiens et chimpanzés peuvent aussi apprendre certains mots- le langage mérite un statut spécial.