Qui est vraiment Edgar Morin ? Le philosophe auteur d’une ambitieuse Méthode de la pensée complexe ? Le sociologue précurseur de la culture de masse, chroniqueur de la rumeur antisémite d’Orléans et de la modernité du village de Plozévet? À moins que ce ne soit l’auteur du film culte Chronique d’un été, réalisé avec Jean Rouch ? Ou encore l’observateur aiguisé des adolescents, de l’écologie, de la Terre-patrie, sans oublier le penseur indiscipliné d’une politique de civilisation et du conflit israélo-palestinien ? Tout cela, et bien plus encore. Cette enquête biographique retrace le parcours exceptionnel d’un homme inattendu. Edgar Morin est un roman à lui tout seul ! On devine d’emblée la personnalité du futur philosophe à travers le récit des années d’enfance à Paris, au sein de la communauté des immigrés juifs de Salonique puis celui de la disparition brutale de sa mère, Luna, alors qu’il a à peine dix ans. Les rebondissements se poursuivent avec l’exode et le chaos – d’où naît son engagement dans la Résistance -, sa stalinisation et sa rupture ultérieure avec le Parti communiste, son engage-ment singulier dans la guerre d’Algérie, les débuts de la sociologie, son goût pour le cinéma et les idées, sa remise en question totale à partir des années 1960 et dans la Californie du “nouvel âge”, ses engagements pour l’écologie et la transmission des savoirs. Il a traversé le xxe siècle sans rien rater. Avec des documents de première main, les témoignages de proches et une enquête au plus près de l’œuvre, cette biographie d’Edgar Morin restitue toute la complexité d’un personnage attachant, et encore largement inconnu. Elle permet de mieux comprendre pourquoi Edgar Morin est un penseur nécessaire, dans ces temps obscurs et chaotiques.
Présentation de l’éditeur “Seuil” du livre d’ Emmanuel Lemieux : “Edgar Morin l’indiscipliné”.
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
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les titres
Edgar Morin, zéro pointé… en discipline !
Webd'azard
Exploration du champ épistémologique par lui-même.
Dans “Ontologie de la différence” Jean Millet (édition Beauchesne) analyse et critique les principales formes que revêt l’exercice de la pensée scientifique et philosophique. Son sous-titre – « Une exploration du champ épistémologique » – explicite cette recherche à la fois historique et thématique. En examinant les thèses ontologiques et épistémologiques fondamentales qui ont présidé à l’évolution de la pensée – des Grecs à la physique quantique – l’auteur, en se référant notamment à Leibniz, Kant, Cournot, Tarde, Bergson et Deleuze, retrace l’évolution des grandes formes, catégories et principes qui ont permis de penser l’Être. Il montre l’importance décisive du dépassement du continu, de l’homogène et du statique par le discontinu, l’hétérogène et le mouvant, de l’identité par l’altérité et la différence. C’est la différence seule, intrinsèquement marquée de temporalité, avec sa durée, ses qualités concrètes, ses différenciations, ses ruptures et ses « béances », mais aussi ses rythmes, ses périodicités et ses constances, qui donne accès à l’inépuisable richesse du Monde
Le grand prédécesseur
Leibniz est de notre temps, il est notre prédécesseur. Il a commencé de construire le monde où nous vivons, il l’a reconnu avant nous, mieux que nous. Nos mathématiques naissent avec lui, nos sciences physiques sont prévues par lui, nos réseaux de communication, nos stocks de données, nos arts du signe et du langage… sont déjà dans ses écrits, ainsi que les terres où ces formes s’incarnent. Leibniz habite nos débuts, il hante nos achèvements. Suivre les voies, les carrefours, les connexions de son système, en décrire les façons locales, en calculer la cohésion globale, c’est déjà explorer l’espace d’aujourd’hui. Le fil d’Ariane ici choisi est ce qu’il appelait : mathématique universelle. Sans doute il en est d’autres, celui-là est le plus facile : économie, simplicité, démonstration. Ce fil conduit des multiplicités les plus diffuses, comme celles de l’histoire, à l’unité d’un point. Le réseau est une harmonie : musique, accord et paix. Le système est optimiste, pourrons-nous en reconstruire un aussi beau, parmi les bruits et la fureur ? (“Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques” par Michel Serres aux PUF 1990, dans les très bonnes librairies)
Exploration du champ épistémologique
“Ontologie de la différence” est une analyse critique des principales formes que revêt l’exercice de la pensée scientifique et philosophique. Son sous-titre – « Une exploration du champ épistémologique » – explicite cette recherche à la fois historique et thématique. En examinant les thèses ontologiques et épistémologiques fondamentales qui ont présidé à l’évolution de la pensée – des Grecs à la physique quantique – l’auteur (Jean Millet), en se référant notamment à Leibniz, Kant, Cournot, Tarde, Bergson et Deleuze, retrace l’évolution des grandes formes, catégories et principes qui ont permis de penser l’Être. Il montre l’importance décisive du dépassement du continu, de l’homogène et du statique par le discontinu, l’hétérogène et le mouvant, de l’identité par l’altérité et la différence. C’est la différence seule, intrinsèquement marquée de temporalité, avec sa durée, ses qualités concrètes, ses différenciations, ses ruptures et ses « béances », mais aussi ses rythmes, ses périodicités et ses constances, qui donne accès à l’inépuisable richesse du Monde, et au-delà – au plan métaphysique ou méta-rationnel – au mystère de l’Être. 0n peut se rendre sur le site des éditions “Beauchesne”
L’anarchisme qui inspire la liberté de pensée.
Cet anarchisme explosé, c’est celui qui inspire la liberté de pensée philosophique. Et en premier lieu le conflit entre jugement et justice, par lequel s’ouvre le livre. René Schérer y critique la prolifération cancéreuse d’un droit qui se prétend transcendant, l’angoisse du légiste “semblable à celle du promoteur immobilier devant une plage désert” (54). Il évoque la tragédie qui dénonce l’ambiguité du langage, notamment celui de la logique binaire, “coupable ou non coupable absolument” (55). A l’opposé du nihilisme ambiant, il propose de “penser ensemble la séduction et le désir” (67), désir conçu comme productif au sens deleuzien….
….Les débats sont parfois ardus, mais ils se déroulent dans un environnement des plus agréables. La lecture nous offre des compagnons de route tels que La Boétie, Péguy et, pourquoi pas ? Don Quichotte, le chevalier à la triste figure. Les citations sont inattendues comme autant de fleurs qui s’ouvrent dans la rosée du matin. Des lettres viennent se mêler au discours : bref, loin de la philosophie pontifiante, René Schérer persévère dans ce périlleux exercice qui consiste à “parler en son propre nom” .Ronald Creagh, sur son site à propos des “Nourritures anarchistes” de René SCHÉRER, chez Hermann (Philosophie), 2008.
Extrait de l’interview d’André de Peretti sur le site “diversifier”
Le refus d’une logique de cloisonnement dans les rapports humains s’est encore alimenté pour moi aux lectures plus récentes de scientifiques et d’épistémologues. Des auteurs tels que Prigogine (La nouvelle alliance), Michel Serres (Les cinq sens), Henri Atlan (Entre le cristal et la fumée, A tort et à raison), Bertrand d’Espagnat (A la recherche du réel, Une incertaine réalité), m’ont invité à penser les phénomènes dans leur diversité, dans l’incertitude aux carrefours des disciplines, sans crainte des moments de rupture ou de “catastrophes” (cf. René Thom). Il fallait intervenir en profondeur pour accroître les rapports sociaux et les interactions entre les personnes.avec Lewin, j’obtenais dans la dynamique de groupe, la confirmation qu’un groupe n’est pas nécessairement un rassemblement d’individus identiques sur une variable quelconque, mais au contraire plus généralement et plus opératoirement peut-être un rassemblement de personnes différentes et cependant inter-dépendantes dans la poursuite de leurs objectifs individuels.
Cette définition, la plus générale et la plus puissante qu’on ait pu donner d’un groupe, est le refus de ce que j’ai appelé le “mythe identitaire”: elle apporte une conception contraire au mythe indo-aryen. Car le piège indo-aryen repose sur l’idée que deux êtres A et B sont ou radicalement identiques ou radicalement différents. S’il y a différence, alors apparaît l’idée d’une exclusion totale, d’une séparation, et donc d’un ordre pur, d’une supériorité et d’une infériorité absolutisée…
L’Hétérogène
Le mot n’a pas toujours bonne presse, pourtant il fait partie des mots clefs du Percolateur. Vous imaginez avec quelle joie je viens de le rencontrer sur la Toile, avec des mots, des concepts, des références, des auteurs qui me sont familiers.
La mondialisation, les changements accélérés de notre époque mettent en contact brusque des représentations ou des réalités, des moeurs ou des cultures. Quel traitement peut-il être apporté aux conflits permanents qui en résultent une homogénéisation forcée, une euphémisation plus ou moins laxiste ? Ou bien une articulation des hétérogénéités, un accueil franc de leurs enchevêtrements baroques ? C’est à une recherche d’équilibre sans concession ni facilité, que s’attachent, en dialogues successifs, deux amis, reliés par une même orientation professionnelle et heuristique la psychosociologie. Les différences de leurs expériences et de leurs styles les aident à échanger selon une dialectisation soutenue et sans cesse infléchie. Ils rebondissent alors en contrepoint des événements sociaux et politiques qui les stimulent, de pensées en pensées, d’auteurs ou de témoins de Paul Valéry à Julien Benda, de Freud à Carl Rogers, de Nietzsche à Leibnitz, de Michel Serres à Edgar Morin, de Teilhard de Chardin à Spengler, sans oublier Claudel, Sartre et quelques autres. Transgressions ou trahisons, concessions ou originalisations en quelle marge peut se situer l’équilibre, cognitif et existentiel, des cultures et de la civilisation nouvelle ?
“Penser l’hétérogène” de “De Peretti, André, Ardoino Jacques, chez Desclée de Brouwer
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