Né à Saint-Etienne le 2 octobre 1924, Gilbert Simondon fit ses études secondaires au lycée de sa ville natale, et eut tôt l’occasion de fréquenter le milieu industriel, de discuter avec des ingénieurs, de s’intéresser à l’invention scientifique et technologique et à la manière dont les innovations sont reçues au sein de la société. Elève de khâgne au lycée du Parc à Lyon, élève de l’ENS de 1944 à 1948, agrégé de philosophie, il fut professeur de classe terminale au lycée Descartes de Tours (1948-1955), où il lui arrivait de faire le cours de physique aussi bien que celui de philosophie, En 1955 il devint assistant à l’Université de Poitiers. Sa double thèse de doctorat d’Etat (sur l’individuation, sur les objets techniques), soutenue en 1958, lui permit de devenir professeur des universités.
L’œuvre de Simondon aura influencé et inspiré des auteurs tels que Jean Baudrillard, Georges Friedmann, Abraham Moles ainsi que Gilles Deleuze et Bernard Stiegler. Son œuvre n’est pas sans résonance avec celle de Leroi-Gourhan . Elle n’est pas non plus sans parenté avec la médiologie de Régis Debray…Il faudra que, à son propos nous parlions de“l’évolution transductive”.
Gilbert Simondon mourut en février 1989.
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
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7 (sur 85)
les titres
Le philosophe de la technique : Gilbert Simondon.
Webd'azard
Le livre caché.
Les livres sont notre mot de passe pour devenir plus que nous ne sommes.Leur capacité de produire cette transcendance a suscité des discussions, des allégorisations et des déconstructions sans fin. La rencontre avec le livre, comme avec l’homme ou la femme, qui va changer notre vie, souvent dans un instant de reconnaissance qui s’ignore, peut être par hasard. Le texte qui nous convertira à une foi, nous ralliera à une idéologie, donnera à notre existence une fin et un critère, pouvait nous attendre au rayon des occasions, des livres défraîchis, des soldes.Il peut se trouver, poussiéreux et oublié, sur un rayon juste à côté du volume que nous cherchons George Steiner “Ceux qui brûlent les livres”. Éditeur “L’Herne”. Paru le: 25/09/2008.
Valéry en notre temps.
«Ce que peut apporter Valéry aujourd’hui, c’est bien le plaisir du texte. Mais c’est également autre chose, vers quoi il nous guide lui-même lorsqu’il écrit que Nietzsche est pour lui un “excitant” plus qu’un “aliment”. Valéry est les deux. Il suffit d’ouvrir au hasard un de ses livres pour voir que sa pensée nourrit, parce que c’est toujours une pensée personnelle, atypique, inattendue. Et c’est pourquoi en même temps elle excite : elle excite à penser par soi-même, contre ce qu’on vient de lire ou d’entendre, et contre la “pensée unique”, ce qui aujourd’hui n’est tout de même pas si mal. Fabrice Luchini l’a d’ailleurs magnifiquement compris en montant un spectacle autour de fragments de son œuvre. Un spectacle où l’excitation de l’esprit tourne souvent au rire : preuve que Valéry n’est pas un auteur ennuyeux.» D’après “Tel quel” de Michel Jarretti, chez Fayard, un livre dont nous avons parlé et dont nous reparlerons !
La construction du Monde.
“Carnet de route d’un collectif de chercheurs nomades, adeptes, dans le sillage de Michel de Certeau, d’un braconnage intellectuel qui refuse de se laisser enclore par des barrières disciplinaires et académiques, ce livre-laboratoire ne prétend à aucune synthèse visant à récapituler le champ entier de l’histoire des savoirs. Plus mesurée, son ambition est de réintroduire de la fluidité dans la pensée et de l’inventivité dans la recherche; de déstabiliser des positions que tend à figer le compartimentage établi (humanités, sciences sociales, histoire des sciences, etc.) et d’offrir à ses lecteurs de tirer parti d’un dépaysement raisonné.
Les Lieux de savoir déroulent de multiples fils entre les disciplines, les époques historiques et les aires culturelles. Si chacun d’eux peut être suivi dans sa cohérence et sa continuité, pour relier par exemple les chapitres traitant de l’Antiquité ou de l’histoire du livre, l’essentiel réside dans les chemins et les noeuds, qui invitent à circuler entre la Chine et la Grèce, l’Inde et l’Afrique, les sciences et les humanités, les monastères et les écrans, les bibliothèques et les jardins. Nous avons déjà évoqué ( à sa sortie) ce volume 1 de Espaces et Communautés (Albin Michel) après lecture nous confirmons notre plaisir! ! !
Le crucial de la langue et du sens, dans la métaphore créative !
Que les mathématiques se puissent appliquer à la physique en général ou dans les sciences qu’on disait naturelles étonne le practicien qui, souvent, trouve incompréhensible que les choses soient compréhensibles. Comment expliquer cette application? Ça marche, mais pourquoi? Stupéfaction qui ne cesse jamais, dont Einstein se faisait encore l’interprète. C’est ici le lieu d’une expérience qu’on peut dire cruciale. Un lieu particulier du problème plus général concernant les mots et les choses, la langue et le sens,… Tout y est,, rien n’y manque, la recension est exhaustive et peut dès lors elle-même se prêter, en tant que métaphore scientifique, à des applications innombrables, devenir elle-même le modèle généralisé d’un déchiffrement possible du monde …”La naissance de la Physique dans le texte de Lucrèce” (Minuit 1977)Michel Serres.
Tisserand géomètre, facilitateur du parcours et du transport
D’abord, trouver conditionnellement, une parole, un logos, qui, déjà, ait travaillé à connecter les crevasses qui courent à travers le chaos spatial des variétés déconnectées. Ainsi, trouver le Tisserand, le Tisserand proto-ouvrier de l’espace, prosopopée de la topologie et des noeuds, le Tisserand qui travaille à recoudre localement deux mondes séparés, séparés, dit le mythe des autochtones, par un arrêt subit, la césure métastrophique accumulant les morts et les naufrages: la catastrophe. Ouvrier, dit Platon en ce discours où viennent au concours la dichotomie rationnelle et le mythe des deux espaces-temps, la mesure commune et le Tisserand, ouvrier qui démêle, entrelace, tord, assemble, passe dessus, dessous et renoue, le rationnel, l’irrationnel, savoir le dicible et l’indicible, la communication et l’incommunicable. Ouvrier de l’espace unique, espace de la mesure et du transport, cet espace euclidien de tout déplacement possible sans changement d’état, substitué un jour, royalement, aux multiplicités proliférantes de morphologies non liées. A pratiquer la dichotomie, ses chemins connectés, il faut savoir que ses coupures suivent et recouvrent le vieux récit mythique où les mondes sont déchirés par une catastrophe, que seul le Tisserand sait recoudre ou péut réunir. Alors et alors seulement naît la Géométrie et le mythe se tait. Alors le logos ou rapport se déploie, chaînes et réseaux, sur l’espace lisse du transport, qui remplace à soi seul le discours des parcours. L’homogène lié gomme les catastrophes,. et l’identité congruente oublie les homéomorphies difficiles. La raison, comme on dit, a triomphé du mythe; non, c’est l‘espace euclidien qui a refoulé une topologie sauvage, c’est le transport et le déplacement sans obstacles qui ont pris tout d’un coup la place du parcours, le vieux parcours d’îles en catastrophes, du passage à la faille, du pont au puits et du relais au labyrinthe.
Michel Serres “DIscours et parcours”, article dans “CRITIQUE”, Avril 1975, n° 335.
Efficacité, efficience, effectivité et propension.
François Jullien, philosophe et sinologue, professeur à l’Université Paris 7 et directeur de l’Institut de la pensée contemporaine, a publié (2005) aux PUF (Libelles) : “Conférence sur l’efficacité” dont voici la 4ème de couverture.
D’un côté, la conception européenne de l’efficacité, est liée à la modélisation comme à la fidélité et revendique l’action jusqu’à l’héroisme ; de l’autre, la pensée chinoise de l’efficience, indirecte et discrète, s’appuie sur le potentiel de situation et induit des “transformations silencieuses”, sans éclat ni même évènement. Par-delà cet écart, il s’agira d’interroger la nature de l’effectivité ; ou comment l’intervention humaine réussit à se brancher sur la propension des choses et s’y laisse intégrer.
. Ce propos se garde donc de.séparer tant soit peu l’art d’ opérer sur des situations et l’exercice de la philosophie ; en résultent des effets de lecture portant sur sur l’histoire du XX”siède ainsi que la géopolitique – et géoéthique – à venir.
Je connais l’oeuvre de François Jullien (depuis environ 10 ans), en particulier le “Traité de l’efficacité” (Grasset 1997). Il est vraisemblable que le Percolateur a été influencé par cette “pensée”. Vous êtes invité à une interferrance dans le Percolateur, à vous de voir !
Vous pouvez aussi consulter la contribution : “Réseau de soins” sur le site idee-s.info.
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