Jacques Généreux a proposé récemment une ” refondation anthropologique du discours politique et économique “. Il appuie ses propositions sur des découvertes scientifiques de l’éthologie, de la théorie de l’évolution, du cerveau humain comme cerveau social. Ces découverts confirment son intuition et son analyse selon lesquelles ” l’humanité est mue par deux aspirations en interaction permanente : désir de libération et désir de socialisation, le désir d’être soi et le désir d’être avec “. C’est sur cette analyse que Jacques Généreux s’appuie pour faire une critique extrêmement détaillée de la théorie néo-libérale et répondre à la question : “Pourquoi et comment des millions d’individus persuadés que la coopération solidaire est cent fois préférable à la compétition solitaire restent-ils impuissants à refonder sur elle leur système économique et politique ” ?
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
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7 (sur 81)
les titres
Refondation économique et politique en question.
Webd'azard
Coalescence
Au début des années 50, Claude Lévi Strauss faisait appel à la notion de coalition pour expliquer que des cultures isolées ne pouvaient espérer créer à elles seules les conditions d’une histoire vraiment cumulative. Il faut pour cela, disait-il, que des cultures diverses combinent volontairement ou involontairement. Claude Lévi Strauss remarquait plus tard (1971) que les généticiens proposaient des vues assez voisines sur l’évolution biologique,. Ce qui était vrai au niveau du génome individuel l’était aussi à celui d’une population, “qui doit toujours être telle, par la combinaison qui s’opère en son sein de plusieurs patrimoines génétiques, qu’un équilibre optimal s’établisse et améliore ses chances, de survie….Le sémiologue structuraliste, puis l’ ethnologue, l’anthropologue humaniste et constructiviste nous apprend, au cours de son siècle que l’humaine évolution se fonde sur la complexification, la combinaison, la coopération, la collaboration, la coalition, la coalescence qui s’appelle aussi amitié, amour, entraide..
L’Europe, la voie romaine.
L’avènement de l’Europe ne doit rien à la filiation linéaire, raciniste. Lorsqu’il s’est agi de définir son identité, elle a été très tôt rapportée à une double origine, une composition complexe, grecque et juive. C’est, sous la plume des historiens des Lumières comme des romantiques du siècle dernier, la célèbre opposition entre Athènes et Jérusalem. Rémi Brague reprend à nouveaux frais la question de l’identité, en s’intéressant à la ” voie romaine “, à la latinité de l’Europe. Le propre de l’Europe ? C’est une appropriation de ce qui lui est étranger. Historiquement, philosophiquement, l’Europe prend, en effet, sa source hors d’elle. A partir d’emprunts à d’autres civilisations, la voie romaine a opéré une synthèse fondatrice de la première unité culturelle qui fut le premier espace européen. Au point que, aujourd’hui encore, définir l’Europe, c’est marquer comment elle se distingue de ce qui n’est pas elle par son caractère originairement latin. “La voie romaine” est un livre de Rémi Bague, édité par Gallimard, Folio Essais (1999), que je viens de découvrir. Il s’inscrit parfaitement dans la perspective “constructiviste et complexe” de l’Histoire. Jérusalem, Athènes, Rome.
On peut consulter “Qui est Européen ? ” sur le Percolateur Heuristique ainsi que plusieurs pages du Webdo-perco
L’invention dangereuse pour les mammouths.
Les institutions de culture, d’enseignement ou de recherche, celles qui vivent de messages, d’images répétées ou d’imprimés copiés, les grands mammouths de l’Université, des médias ou de l’édition, les idéocraties aussi, s’entourent d’une masse d’artifices solides qui interdisent l’invention ou la brisent, la redoutent comme le pire péril. Les inventeurs leur font peur comme les saints mettaient en danger leurs églises, dont les cardinaux, parce qu’ils les gênaient, les chassaient. Plus les institutions évoluent vers le gigantesque, mieux se forment les contre-conditions de l’exercice de la pensée. Voulez-vous créer ? Vous voilà en danger.
L’invention, légère, rit du mammouth, lourd ; solitaire, elle ignore le gros animal collectif ; douce, elle évite la haine qui colle ensemble ce collectif ; j’ai admiré ma vie durant la haine de l’intelligence qui fait le contrat social tacite des établissements dits intellectuels. L’invention, agile, rapide, secoue le ventre mou de la lente bête ; l’intention vers la découverte porte sans doute en elle une subtilité insupportable aux grosses organisations, qui ne peuvent persévérer dans leur être qu’aux conditions de consommer de la redondance et d’interdire la liberté de pensée. Michel Serres. Le Tiers-Instruit, p.147, Folio essais n°199.
N.B.1 Cette position de Michel Serres explique peut-être sa mise à l’écart, 20 ans après, de la liste des”50 maîtres à penser de notre époque” établie il y a quelques jours par le N.O. et dénoncée par “Le percolateur”. ! ! !
N.B.2 Le livre “le Tiers Instruit” a fait l’objet d’une cassette vidéo co-produite par l’INA et FR3. Deux mamouths qui se sont distngués ! ! !
Mythe et utopie.
Alors que je m’interrogeais sur les notions d’utopie, de mythe, de messianisme, de millénarisme, en ces temps où les techno-sciences semblent perdre de leur superbe, j’ai découvert un vieux n° de la revue “Diogène” (1983) qui prouve qu’il y a 25 ans la question se posait pareillement et sans plus de réponse! !
...Le cheminement historique de l’humanité conduit l’imaginaire humain du mythe paradisiaque à la théorie cyclique des âges et aux diverses formes de messianisme et de millénarismes, enfin, à l’utopie laïcisée d’un état idéal de perfection sociale. Toutes ces tentatives pour faire advenir une société parfaite se sont soldées par un échec. Ne faut-il pas douter alors de la croyance qui veut que la science et la technique soient les meilleures voies vers l’amélioration de la condition humaine?....En fait cette question est constitutive de notre humaine condition ! !
“La Chine obscurcit ? mais il y a clarté à trouver !” B. Pascal.
Dans le sillage de la lecture du “Traité de l’Efficacité”, de la “Chaîne et la Trame“,de l“Éloge de la fadeur” , “la propension des choses” du philosophe-sinologue François Jullien j’ai lu, édité par les PUF, dans la collection “Libelles” : “Conférence sur l’efficacité””, où il met les concepts d”efficience, d’effectivité, de propension, au service de managers et chefs d’entreprise; réunis en séminaire (2005). Ce petit texte (une centaine de pages tout au plus) est un véritable bonheur d’intelligence et pourra combler ceux qui s’intéressent d’une façon générale à l’entreprise, aux stratégies politiques et aux différences culturelles. Sa conférence sur l’efficacité offre ainsi une comparaison, accessible à tous, de deux modèles bâtis sur des socles très différents (la Raison d’un côté, l’Equilibre ou sa recherche de l’autre) . Dans son introduction François Jullien cite Blaise Pascal qui compare Moïse et la Chine ” Lequel est le plus croyable des deux, Moïse ou la Chine ?, mais “la Chine obscurcit dites-vous ? ; et je réponds : ” La Chine obscurcit, mais il y a clarté à trouver”.
La construction du Monde.
“Carnet de route d’un collectif de chercheurs nomades, adeptes, dans le sillage de Michel de Certeau, d’un braconnage intellectuel qui refuse de se laisser enclore par des barrières disciplinaires et académiques, ce livre-laboratoire ne prétend à aucune synthèse visant à récapituler le champ entier de l’histoire des savoirs. Plus mesurée, son ambition est de réintroduire de la fluidité dans la pensée et de l’inventivité dans la recherche; de déstabiliser des positions que tend à figer le compartimentage établi (humanités, sciences sociales, histoire des sciences, etc.) et d’offrir à ses lecteurs de tirer parti d’un dépaysement raisonné.
Les Lieux de savoir déroulent de multiples fils entre les disciplines, les époques historiques et les aires culturelles. Si chacun d’eux peut être suivi dans sa cohérence et sa continuité, pour relier par exemple les chapitres traitant de l’Antiquité ou de l’histoire du livre, l’essentiel réside dans les chemins et les noeuds, qui invitent à circuler entre la Chine et la Grèce, l’Inde et l’Afrique, les sciences et les humanités, les monastères et les écrans, les bibliothèques et les jardins. Nous avons déjà évoqué ( à sa sortie) ce volume 1 de Espaces et Communautés (Albin Michel) après lecture nous confirmons notre plaisir! ! !
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