Il y a, dans l’encyclopédie contemporaine, des traversées plus ou moins longues, des noeuds plus ou moins richement connectés. Mais le fait massif consiste en ce que pas un savant, interrogé sur sa discipline, ne répond autrement que par cette image. Laissons la parole au probabiliste : « Le calcul des probabilités est le confluent de tous les concepts et de toutes les techniques des mathématiques, de la réflexion philosophique, et de l’effort pratique de l’homme pour expliquer, contrôler et décrire la. nature dans ses manifestations les plus complexes et les plus mouvantes, mais aussi les plus étroitement liées à notre vie quotidienne et sociale; nul n’est mieux placé que le probabiliste pour comprendre le monde d’aujourd’hui, et c’est peut-être une situation unique dans l’histoire. C’est une position de noeud ferroviaire. » Robert Fortet, mathématicien probabiliste du CNRS, en 1959, cité par Michel Serres en 1988 dans “L’interférence” Hermès II. Une sorte de lignage pour le Percolateur.! !
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
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7 (sur 85)
les titres
Probabilité vérifiée !
Webd'azard
Au fondement des sociétés humaines…
Au fondement des sociétés humaines, il y a du sacré. Autant le savoir, et apprendre le secret de fabrique de ce qu’en Occident on appelle le ” politico-religieux “, en ces temps où le lien social se distend, où la logique communautariste et identitaire semble l’emporter sur ce qui rassemble. Ce livre est le fruit de quarante années de recherche, par l’anthropologue français le plus discuté à l’étranger après Claude Lévi-Strauss, et dont le parcours a été marqué par quatre étapes majeures sur le chemin de cette conclusion fondamentale, chacune d’elles faisant ici l’objet d’un chapitre : il est des choses que l’on donne, des choses que l’on vend, et d’autres qu’il ne faut ni vendre ni donner mais garder pour les transmettre ; nulle société n’a jamais été fondée sur la famille ou la parenté ; il faut toujours plus qu’un homme et une femme pour faire un enfant ; la sexualité humaine est fondamentalement a-sociale. Un livre de référence, qui vaut aussi introduction générale à l’œuvre de Maurice Godelier.
“Au fondement des sociétés humaines” de Maurice Godelier, Albin Michel (2007) Extrait de la présentation de l ‘éditeur.
Coalescence
Au début des années 50, Claude Lévi Strauss faisait appel à la notion de coalition pour expliquer que des cultures isolées ne pouvaient espérer créer à elles seules les conditions d’une histoire vraiment cumulative. Il faut pour cela, disait-il, que des cultures diverses combinent volontairement ou involontairement. Claude Lévi Strauss remarquait plus tard (1971) que les généticiens proposaient des vues assez voisines sur l’évolution biologique,. Ce qui était vrai au niveau du génome individuel l’était aussi à celui d’une population, “qui doit toujours être telle, par la combinaison qui s’opère en son sein de plusieurs patrimoines génétiques, qu’un équilibre optimal s’établisse et améliore ses chances, de survie….Le sémiologue structuraliste, puis l’ ethnologue, l’anthropologue humaniste et constructiviste nous apprend, au cours de son siècle que l’humaine évolution se fonde sur la complexification, la combinaison, la coopération, la collaboration, la coalition, la coalescence qui s’appelle aussi amitié, amour, entraide..
L’invention dangereuse pour les mammouths.
Les institutions de culture, d’enseignement ou de recherche, celles qui vivent de messages, d’images répétées ou d’imprimés copiés, les grands mammouths de l’Université, des médias ou de l’édition, les idéocraties aussi, s’entourent d’une masse d’artifices solides qui interdisent l’invention ou la brisent, la redoutent comme le pire péril. Les inventeurs leur font peur comme les saints mettaient en danger leurs églises, dont les cardinaux, parce qu’ils les gênaient, les chassaient. Plus les institutions évoluent vers le gigantesque, mieux se forment les contre-conditions de l’exercice de la pensée. Voulez-vous créer ? Vous voilà en danger.
L’invention, légère, rit du mammouth, lourd ; solitaire, elle ignore le gros animal collectif ; douce, elle évite la haine qui colle ensemble ce collectif ; j’ai admiré ma vie durant la haine de l’intelligence qui fait le contrat social tacite des établissements dits intellectuels. L’invention, agile, rapide, secoue le ventre mou de la lente bête ; l’intention vers la découverte porte sans doute en elle une subtilité insupportable aux grosses organisations, qui ne peuvent persévérer dans leur être qu’aux conditions de consommer de la redondance et d’interdire la liberté de pensée. Michel Serres. Le Tiers-Instruit, p.147, Folio essais n°199.
N.B.1 Cette position de Michel Serres explique peut-être sa mise à l’écart, 20 ans après, de la liste des”50 maîtres à penser de notre époque” établie il y a quelques jours par le N.O. et dénoncée par “Le percolateur”. ! ! !
N.B.2 Le livre “le Tiers Instruit” a fait l’objet d’une cassette vidéo co-produite par l’INA et FR3. Deux mamouths qui se sont distngués ! ! !
Ars Industrialis et la Complexité.
Extraits du texte de Caroline Stiegler annonçant les prochaines réunions d’Ars Industrialis le 15 novembre et le 6 décembre 2008, au Théâtre de la Colline à Paris :
Dépression, c’est à dire où crise bancaire, crise économique, crise politique, crise spirituelle et crise de l’éducation sont étroitement liées (réunion du15/11/08.).. Ainsi que l’on ne peut séparer l’avenir de l’audiovisuel public de la place que l’on accorde à l’audiovisuel privé, on ne peut séparer l’avenir des institutions de programmes de celui des industries de programmes (réunion du 6 décembre). Belles illustrations de la Complexité Systémique de notre temps ! !
Le lien entre science et philosophie.
Extrait de l’introduction au Colloque de Cerisy ; “Intelligence de la Complexité”(2007) par “Edgar Morin”.
Le lien entre sciences et philosophie a été rompu. Encore au XVIIe siècle les grands scientifiques étaient enmême temps de grands philosophes. Certes, ils n’identifiaient pas science et philosophie. Quand Pascal faisait ses expériences au Puy de Dôme, il ne pensait pas au problème du Pari. Mais du temps de Pascal, Gassendi, Leibniz, il n’y avait pas cette coupure. La coupure est devenue un fossé redoutable. Le fossé d’ignorance et de méconnaissance sépare la culture scientifique de la culture des humanités.
‘Mais le courant a commencé à s’inverser: les sciences les plus avancées arrivent aux problèmes philosophiques fondamentaux: pourquoi y a-t-il un univers à partir de rien? Comment est né cet univers d’un vide qui n’était pas en même temps le vide? Qu’est-ce que la réalité? L’essence de l’univers est-elle voilée ou totalement connaissable?
Le problème de la vie se pose désormais dans une complexité qui dépasse la biologie: les conditions singulières de son origine, les conditions des émergences de ses puissances créatives. Bergson avait tort en pensant qu’il y avait un élan vital, mais avait raison en parlant de l’évolution créatrice. Il aurait même pu parler de la créativité évolutive……
Le livre a été édité aux éditons de I’aube, avec le sous-titre : Épistémologie et pragmatique
Tissage des connaissances
Aux éditions Lavoisier (2006), “Sur le tissage des connaissances” de Miora Mugur-Schäter. Cette auteure appartient à la mouvance épistémologiste et de la “complexité”, Edgar Morin, Jean-Louis Le Moigne. ....
Nous captons l’information à partir de notre environnement et bâtissons des systèmes complexes de représentations abstraites. Néanmoins, quel rapport existe-t-il entre ces systèmes représentationnels et le réel ? Cet ouvrage propose une réponse à cette question. La méthode de conceptualisation relativisée qui en constitue le cœur comporte un saut épistémologique décisif, remettant en question l’existence d’objets et de propriétés qui préexisteraient aux descriptions que nous en élaborons, et faisant de la connaissance un construit dont le rapport avec le réel est essentiellement (inter)subjectif et finalisé. Ce livre secoue les fondations de l’édifice fragile construit autour de l’information depuis Shannon. Il permet de cerner de façon tangible la substance même de la connaissance, fournissant les bases d’une nouvelle théorie plus appropriée pour comprendre ce que nos cerveaux et nos machines manipulent lorsqu’ils traitent de l’information. Il éclaire de façon totalement inédite le concept de sens, notamment dans ses dimensions partageables et communicables. À coup sûr, cet ouvrage peut changer notre vision de la réalité du monde .
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