Sa connaissance approfondie des sciences physiques et biologiques lui a permis d’élaborer une génétique des singularités, une philosophie originale et ample qui ne succombe jamais à la paraphrase. L’invention des concepts de transduction et de réalité pré-individuelle a rendu enfin possible une pensée positive de la technique en mettant l’accent sur les notions de lignée et d’agencements techniques. Gilbert Simondon propose ainsi une éthique de la relation entre l’homme et la machine qui ne dégrade aucun des deux termes: c’est le « transductif machinique» qui a permis de voir qu’« entre la communauté et l’individu isolé sur lui-même, il y a la machine Avec beaucoup d’audace, Gilbert Simondon a ouvert une voie qui implique:
– de ne pas accepter les dualités hostiles de l’humanisme classique comme celles de la technique et de la culture, de la rigueur des concepts scientifiques et du caractère chaotique des affects.
– de ne pas se laisser fasciner par le prestige de l’ opérativité et surtout de ne pas réduire les gestes de la démarche scientifique à un jeu de règles, ce qui serait une démission de la pensée;
– de ne pas anesthésier l’invention technique et scientifique en l’intégrant dans des catégories supposées déjà disponibles (c’est toute la faiblesse de beaucoup d’« épistémologies paraphrase »), mais montrer de manière décisive comment elle retentit sur la philosophie pour engendrer de nouveaux concepts. .
Le projet même de Gilbert Simondon imposait une articulation neuve entre technique et philosophie; une transduction. (Extrait de l’avant-propos – Gilles Châtelet- d’un colloque international consacré à l’un des meilleurs philosophe de de sa génération, Gilbert Simondon (1924-1989).
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
Résultat de la recherche dans Webdo Perco avec le mot clé : “philosophie”
7 (sur 56)
les titres
Technique et philosophie, selon Gilbert Simondon
Webd'azard
L’Homme comme roseau pensant et pensé
« Toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties”.
Et on retrouve dans cette citation de Blaise Pascal, la systémique de Joel de Rosnay, l’épistémologie constructiviste de Le Moigne, la complexité d’Edgar Morin,, l’auto-organisation d’Henri Atlan, la grille du décodage d’Henri Laborit, le nouvel esprit scientifique de Gaston Bachelard,, l’éloge de l’invention de Paul Valéry…
….Et toujours la “dialogique” de Blaise Pascal : “Le contraire d’une vérité n’est pas l’erreur mais une vérité contraire
Une des “Remarques mêlées” de Wittgenstein (1947)
Dans une recherche scientifique nous disons toute sorte de choses; nous produisons quantité d’énoncés dont nous ne comprenons pas le rôle dans la recherche. Car il s’en faut que tout ce que nous disons soit dit dans la claire conscience du but, c’est plutôt notre bouche qui parle toute seule. Nous avançons par des mouvements de pensée traditionnels, nous opérons automatiquement des transitions de pensée conformes aux techniques que nous avons apprises. C’est ensuite seulement que nous devons prendre une vue d’ensemble de ce que nous avons dit. Nous avons fait une grande quantité de mouvements inutiles, parfois même contraires à notre but, et il nous faut ensuite clarifier philosophiquement ces mouvements de pensée.
Le réducteur absolu !
La confusion entre le principe d’appartenance ou d’inclusion et celui d’identité. revient à confondre une catégorie et une personne ou à réduire l’individuel au collectif : faute de logique, constructrice d’un clan local, d’un groupe de pression, certes, mais humainement et globalement destructrice. Non, vous ne faites que partie de tel pays, de cette religion ou de votre sexe. De là fondent sur le monde tant de malheurs qu’il faut redresser cette commune erreur.
De scandaleuses injustices et d’insoutenables misères naissent, à partir, d’une simple faute de logique,souvent commise, qui consiste à confondre (sur votre carte d’identité), tout justement, votre identité avec l’une ou l’autre parmi vos appartenances. Par la première, singulière, vous êtes vous-même, individu ou personne si fortement singularisée que, sans doute, la génétique jamais avant vous ne la trouva ni ne la répétera aussi longtemps que dureront les vivants. Par les secondes, toujours collectives, vous faites partie des Français ou des Algériens, des bruns ou des chauves, mâles ou femelles, blancs ou noirs, chrétiens ou athées, savants ou bacheliers,que sais-je? Qu’est-ce que le racisme? Il consiste à définir, considérer ou traiter quelqu’un comme si sa personne s’épuisait en l’une de ses appartenances, choisie et persécutée: vous êtes noir ou mâle, ou catholique ou roux. Le Racisme c’est le réducteur absolu.
Coalescence
Au début des années 50, Claude Lévi Strauss faisait appel à la notion de coalition pour expliquer que des cultures isolées ne pouvaient espérer créer à elles seules les conditions d’une histoire vraiment cumulative. Il faut pour cela, disait-il, que des cultures diverses combinent volontairement ou involontairement. Claude Lévi Strauss remarquait plus tard (1971) que les généticiens proposaient des vues assez voisines sur l’évolution biologique,. Ce qui était vrai au niveau du génome individuel l’était aussi à celui d’une population, “qui doit toujours être telle, par la combinaison qui s’opère en son sein de plusieurs patrimoines génétiques, qu’un équilibre optimal s’établisse et améliore ses chances, de survie….Le sémiologue structuraliste, puis l’ ethnologue, l’anthropologue humaniste et constructiviste nous apprend, au cours de son siècle que l’humaine évolution se fonde sur la complexification, la combinaison, la coopération, la collaboration, la coalition, la coalescence qui s’appelle aussi amitié, amour, entraide..
L’Europe, la voie romaine.
L’avènement de l’Europe ne doit rien à la filiation linéaire, raciniste. Lorsqu’il s’est agi de définir son identité, elle a été très tôt rapportée à une double origine, une composition complexe, grecque et juive. C’est, sous la plume des historiens des Lumières comme des romantiques du siècle dernier, la célèbre opposition entre Athènes et Jérusalem. Rémi Brague reprend à nouveaux frais la question de l’identité, en s’intéressant à la ” voie romaine “, à la latinité de l’Europe. Le propre de l’Europe ? C’est une appropriation de ce qui lui est étranger. Historiquement, philosophiquement, l’Europe prend, en effet, sa source hors d’elle. A partir d’emprunts à d’autres civilisations, la voie romaine a opéré une synthèse fondatrice de la première unité culturelle qui fut le premier espace européen. Au point que, aujourd’hui encore, définir l’Europe, c’est marquer comment elle se distingue de ce qui n’est pas elle par son caractère originairement latin. “La voie romaine” est un livre de Rémi Bague, édité par Gallimard, Folio Essais (1999), que je viens de découvrir. Il s’inscrit parfaitement dans la perspective “constructiviste et complexe” de l’Histoire. Jérusalem, Athènes, Rome.
On peut consulter “Qui est Européen ? ” sur le Percolateur Heuristique ainsi que plusieurs pages du Webdo-perco
“L’art des ponts, homo pontifex”de l’écrivain-philosophe Michel Serres, édition Le Pommier.
“Le percolateur” conseille à ses percolecteurs ce livre emblématique de la pensée de Michel Serres que présente ainsi son éditeur :
“ Je n’ai jamais rêvé que de ponts, écrit que d’eux, pensé que sur ou sous eux ; je n’ai jamais aimé qu’eux. Ce livre sur les ponts finit comme le livre de tous mes livres. ” Michel Serres. Ce livre est un hommage très personnel aux ponts de toutes natures, aussi bien matériels qu’immatériels, qui relient les hommes les uns aux autres. Un superbe cri d’amour, tant par la richesse kaléidoscopique du propos que par la beauté des images qui l’épousent. Tantôt amoureux transi, tantôt amant passionné, Michel Serres déclare sa flamme aux ponts et nous entraîne sur leurs tabliers, qu’ils soient de chair ou de métal, de pierre ou de paroles. Une ode virevoltante, profonde et aérienne, qui nous émerveille autant qu’elle nous enrichit.
Les pages du webdo perco contiennent les percolations hebdomadaires (quelles que soient leur dimension et leur forme) regroupées en pagination mensuelle. En haut à droite, toutes les 20 secondes, un texte du weddo est tiré au hasard ! Toutes les pages restent en archives accessibles via les menus en haut et bas de la page. Chaque webdo perco a son lien unique.
Les recherches sont possibles de deux façons : via un mot saisi dans la zone sous la liste des titres en haut à gauche ou via un clic sur un mot-clé qui est affiché à la fin d’un webdo perco.
(retour à la première page)