” Un art paradoxal : la notion de disegno en Italie (XVe-XVIe siècles)” de Joselita Ciaravino, ( Editions L’Harmattan).
Quand Raphaël veut offrir un échantillon de son génie à Albrecht Dürer, il n’envoie pas une peinture mais un dessin. La Renaissance du premier XVe siècle considère en effet le dessin – disegno en italien – comme le lieu de la création par excellence. Est-on sûr d’avoir tout dit sur cette pratique essentielle ? Cette question est le point de départ d’une recherche originale sur le rapport du disegno et de la peinture, rapport complexe voire ambigu, toujours placé sous le signe de la complémentarité. A travers les registres de l’architecture, des écrits sur l’art et de la représentation du corps, plus particulièrement dans les écrits et les images de Léon Battista Alberti, Giorgio Vasari, Léonard de Vinci et Pontormo, cette étude met en évidence les différents aspects du disegno aux XVe et XVIe siècles : instrument pour explorer et s’emparer du monde chez les architectes et les géographes, mode d’invention métaphysique pour les écrivains et les philosophes, moyen de représenter le corps pour les peintres. Entre action et imagination, entre esquisses, cartons et bozzetti, ce livre fait le portrait inédit d’une des plus anciennes expériences de l’art occidental. Un art qui n’est pas un art, que les auteurs de la Renaissance ont relégué au rang d’étape préparatoire alors même qu’ils en faisaient une notion cruciale. Un art paradoxal, dont les artistes ne pourront jamais vraiment se passer. (Présentation de l’éditeur)
On peut ajouter que Paul Valéry , commentateur, admirateur et exégète de Léonard de Vinci a, dans ses Cahiers beaucoup usé de cet Art paradoxal.
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
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7 (sur 20)
les titres
” Un art paradoxal “
Webd'azard
L’Homme comme roseau pensant et pensé
« Toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties”.
Et on retrouve dans cette citation de Blaise Pascal, la systémique de Joel de Rosnay, l’épistémologie constructiviste de Le Moigne, la complexité d’Edgar Morin,, l’auto-organisation d’Henri Atlan, la grille du décodage d’Henri Laborit, le nouvel esprit scientifique de Gaston Bachelard,, l’éloge de l’invention de Paul Valéry…
….Et toujours la “dialogique” de Blaise Pascal : “Le contraire d’une vérité n’est pas l’erreur mais une vérité contraire
Le crible machinal de Paul Valéry
En introduction de son édition de : «1894, carnet inédit, dit “Carnet de Londres” » de Paul Valéry ( NRF Gallimard. ), Florence de Lussy évoque les lois de l’invention littéraire et de la création artistique…
«Il existe une loi de la création, qu’il s’agisse d’invention littéraire ou de création artistique: on ne saurait concevoir de grandes choses que dans un état d’intense activité de l’intellect, lorsque l’esprit, fouetté par des lectures ou des rencontres, va de l’avant avec un certain bonheur. Or Valéry connut, durant les cinq mois que recouvre, précisément ” Le Carnet de Londres”, cet état exceptionnellement favorable qui va mettre fin à deux années de silence, à la fois fébriles et léthargiques: il découvre des textes majeurs appartenant au domaine scientifique (le seul susceptible alors d’attiser en lui quelque curiosité), qui éveillèrent son enthousiasme.»
Elle aborde pareillement l’admiration de Paul Valéry pour Léonard de Vinci et les savants tels Faraday qui partagent son Panthéon avec Mallarmé, Beeethoven, Wagner, Degas, Poincaré, Wronski,..Et Florence de Lussy de citer “Monsieur Teste”; Le difficile est retenir ce dont je voudrai demain ! J’ai cherché un crible machinal …”
Paul Valéry : “Les principes d’anarchie pure et appliquée”.
Il faut se garder contre ceux qui parlent dans un porte-voix; qui injurient, apostrophent; contre ceux dont les discours sont discours de puissances plus grandes qu’un homme; qui font parler les choses fictives, le Peuple, l’Histoire, les dieux et les idoles; contre ceux qui traitent des autres, et les considèrent et en raisonnent comme d’une matière de leurs jugements et de leurs desseins;
qui les font agir, payer, se battre;
qui stipulent pour eux ;
qui prétendènt mieux connaître leurs intérêts
et leurs besoins qu’eux-mêmes.
Paul Valéry : “Les principes d’an-archie pure et appliquée” éditions Gallimard -1984.
Valéry en notre temps.
«Ce que peut apporter Valéry aujourd’hui, c’est bien le plaisir du texte. Mais c’est également autre chose, vers quoi il nous guide lui-même lorsqu’il écrit que Nietzsche est pour lui un “excitant” plus qu’un “aliment”. Valéry est les deux. Il suffit d’ouvrir au hasard un de ses livres pour voir que sa pensée nourrit, parce que c’est toujours une pensée personnelle, atypique, inattendue. Et c’est pourquoi en même temps elle excite : elle excite à penser par soi-même, contre ce qu’on vient de lire ou d’entendre, et contre la “pensée unique”, ce qui aujourd’hui n’est tout de même pas si mal. Fabrice Luchini l’a d’ailleurs magnifiquement compris en montant un spectacle autour de fragments de son œuvre. Un spectacle où l’excitation de l’esprit tourne souvent au rire : preuve que Valéry n’est pas un auteur ennuyeux.» D’après “Tel quel” de Michel Jarretti, chez Fayard, un livre dont nous avons parlé et dont nous reparlerons !
Distinction européenne.
“Nous affirmons notre appartenance à la culture européenne […] par notre capacité à garder une distance critique envers nous-mêmes, de vouloir nous regarder par les yeux des autres, d’estimer la tolérance dans la vie publique, le scepticisme dans le travail intellectuel, la nécessité de confronter toutes les raisons possibles aussi bien dans les procédures du droit que dans la science, bref de laisser ouvert le champ de l’incertitude. […] Cette aptitude à se mettre soi-même en question, à abandonner […] sa propre fatuité, son contentement de soi pharisien, est aux sources de l’Europe en tant que force spirituelle. »
Leszek KOLAKOWSKl
«Il est une question qui nous hante. Elle remonte à Hérodote: nous autres, Grecs, risquons notre vie sur des bateaux qui font eau, sur des chameaux, des éléphants pour nous rendre par tous les moyens possibles dans les parties les plus incroyables de la terre et interroger d’autres peuples sur leur façon de vivre, leur demander qui ils sont, ce que sont leurs lois. Aucun d’eux ne nous a jamais visités. »
George STEINER
Extraits de textes en exergue de l’ouvrage “L’exception européenne” de Jacques Dewitte édité par Michalon.(2008) On peut rapprocher ces textes de la conception valéryenne de l’Homme Européen sur “le Percolateur’.
« Mettre sur toutes choses l’accent circomplexe ! » Paul Valéry.
La tentation est grande parfois de former des concepts assez hermétiques pour que nul ne puisse contester leur légitimité puisqu’on ne peut les comprendre (Jean- Louis Lemoigne). Paul Valéry nous conseillait alors de procéder au nettoyage préalable de la situation verbale. Par exemple, de nombreux traités assurent qu’ils vont nous dire ou nous apprendre “Comment Gérer la Complexité”, alors que la complexité est précisément ce qui ne se gère pas ; Elle nous invite plutôt à comprendre qu’il y a aussi de l’incompréhensible. Edgar Morin la définissait comme un tissu (texte) de constituants hétérogènes inséparablement associés (article du Percolateur) posant ainsi le paradoxe de l’un et du multipliple. L’unité du complexus ne détruit pas la vérité et la diversité des complexités qui l’ont tissé
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