Leibniz est de notre temps, il est notre prédécesseur. Il a commencé de construire le monde où nous vivons, il l’a reconnu avant nous, mieux que nous. Nos mathématiques naissent avec lui, nos sciences physiques sont prévues par lui, nos réseaux de communication, nos stocks de données, nos arts du signe et du langage… sont déjà dans ses écrits, ainsi que les terres où ces formes s’incarnent. Leibniz habite nos débuts, il hante nos achèvements. Suivre les voies, les carrefours, les connexions de son système, en décrire les façons locales, en calculer la cohésion globale, c’est déjà explorer l’espace d’aujourd’hui. Le fil d’Ariane ici choisi est ce qu’il appelait : mathématique universelle. Sans doute il en est d’autres, celui-là est le plus facile : économie, simplicité, démonstration. Ce fil conduit des multiplicités les plus diffuses, comme celles de l’histoire, à l’unité d’un point. Le réseau est une harmonie : musique, accord et paix. Le système est optimiste, pourrons-nous en reconstruire un aussi beau, parmi les bruits et la fureur ? (“Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques” par Michel Serres aux PUF 1990, dans les très bonnes librairies)
Ce site en annexe du “percolateur” ne prétend à l’exhaustivité, ni à l’autorité mais simplement à une curiosité vagabonde dans cette “bribiothèque” de notre époque, ces “bouts écrits”, ces fragments, ces éclats de Vérité voire ces coups de gueule. Kaléidoscope ou Patchwork. Du tabulaire forcément lacunaire.
June 2009
les titres
Le grand prédécesseur
Webd'azard
Le premier avion solaire (autour de la Terre) sera un dragon du Levant
Le premier avion solaire devrait réaliser un tour du monde complet en 2011, d’après un des sponsors du projet. Jean Cai, vice président de la Deutsche Bank en Chine, sponsor principal du projet d’avion solaire, a déclaré que l’avion réalisera un tour du monde en 30 jours, en se posant une fois sur chaque continent.
Un modèle de l’avion Solar Impulse est exposé à Shenyang, capitale de province du Liaoning. Le prototype devrait être présenté aux médias le 26 juin à l’aérodrome de Dübendorf, près de Zurich en Suisse. Cet avion, recouvert de 12.000 cellules photovoltaïques, a une envergure de 63,4 mètres, pratiquement celle d’un Airbus A340, et pèse seulement 1600 kg. Il atteint une vitesse de 70 km par heure. “Le projet d’avion solaire vise à promouvoir l’énergie durable dans le monde et le développement des énergies vertes et solaires”
Voir “Bulletins électroniques”
Mimer et imiter.
Sous un titre apparemment banal, Pierre-Marie Baudonnière, directeur de recherche au CNRS, développe une thèse audacieuse. L’essentiel de son étude repose sur l’opposition qu’il formule entre le mimétisme comportemental, présent chez les animaux et l’humain, et l’imitation, caractéristique de l’être humain. L’imitation, selon P.-M. Baudonnière, « est à la base du processus d’humanisation et de l’avènement de la culture ». C’est elle qui serait véritablement le propre de l’homme.
Le mimétisme comportemental est, en revanche, fréquent chez les animaux, particulièrement chez les jeunes. Par exemple, c’est par mimétisme que le jeune pinson acquiert le chant des adultes de son espèce. L’être humain fait parfois preuve aussi de comportements mimétiques (dans les stades, les salles de spectacles, lors d’une panique collective…). Cependant, chez lui, c’est l’imitation qui domine.Pour P.-M. Baudonnière, la distinction entre mimétisme et imitation est liée à trois caractéristiques humaines : la sélectivité, la conscience de soi et la conscience d’autrui.
La sélectivité, tout d’abord. Le mimétisme est instinctif tandis que l’imitation suppose une intentionnalité, éventuellement non consciente. Par voie de conséquence, l’imitation est sélective : «on n’imite pas n’importe qui, n’importe quoi, n’importe quand, ni n’importe où ».
Le Mimétisme et l’imitation de Pierre-Marie Baudonniére, Flammarion, 1997
Chevêtre anthropologique.
Pour Gabriel Tarde ( l’un des auteurs préférés du Percolateur) il importe de tenir compte des éléments contextuels qui restituent l’environnement originel dans lequel une théorie, un texte, un auteur, évoluent même s’Il n’est pas toujours facile de saisir toute la dimension sociale des science, si les déterminations ou plus simplement les conditions sociales d’élaboration, de développement ou de construction semblent échapper à nos différentes méthodes d’approche. Par exemple, la tendance à mathématiser la science économique et la tendance à la psychologiser, loin d’être inconciliables doivent donc plutôt se prêter à nos yeux un mutuel appui. La doctrine du “laisser faire” a ainsi les plus grandes affinités avec celle de la société – organisme et les coups dirigés contre l’une atteignent l’autre par contre-coup comme si une sorte de systémie les liait en une imbrication complexe.
Exception française
L’Europe est une entité politique qui parle autant de langues, sinon plus, qu’elle ne comporte de pays. Ce multilinguisme est le fond de la diversité culturelle. La France tarde à rejoindre le mouvement. Pourquoi ?Un des traits distinctifs de la culture française tient aux liens étroits que l’histoire du pays a forgés entre les diverses expressions culturelles et la langue française elle-même. Notre culture littéraire est vécue comme un lieu privilégié de la pensée. Cet alliage, qui fait de la langue et de la littérature un équivalent du sacré en France, et simultanément un appel au respect universel d’autrui, est unique au monde. Et le désir pour la langue française persiste à l’étranger comme une manière d’être au monde. Pourtant, le terme même de francophonie est devenu un piège. Les jeunes générations issues de l’immigration aussi bien que d’origine française s’en méfient ; des écrivains mettent en question ses risques discriminatoires (quelle différence entre littérature française et francophone ?).La francophonie doit être réinventée pour devenir un facteur important de la cohésion sociale à l’intérieur du pays et un vecteur du message interculturel dans le monde…. Julia Kristeva
«Le message culturel de la France», dont est extrait ce texte, sera présenté les 23 et 24 juin au Conseil économique, social et environnemental.
Exploration du champ épistémologique
“Ontologie de la différence” est une analyse critique des principales formes que revêt l’exercice de la pensée scientifique et philosophique. Son sous-titre – « Une exploration du champ épistémologique » – explicite cette recherche à la fois historique et thématique. En examinant les thèses ontologiques et épistémologiques fondamentales qui ont présidé à l’évolution de la pensée – des Grecs à la physique quantique – l’auteur (Jean Millet), en se référant notamment à Leibniz, Kant, Cournot, Tarde, Bergson et Deleuze, retrace l’évolution des grandes formes, catégories et principes qui ont permis de penser l’Être. Il montre l’importance décisive du dépassement du continu, de l’homogène et du statique par le discontinu, l’hétérogène et le mouvant, de l’identité par l’altérité et la différence. C’est la différence seule, intrinsèquement marquée de temporalité, avec sa durée, ses qualités concrètes, ses différenciations, ses ruptures et ses « béances », mais aussi ses rythmes, ses périodicités et ses constances, qui donne accès à l’inépuisable richesse du Monde, et au-delà – au plan métaphysique ou méta-rationnel – au mystère de l’Être. 0n peut se rendre sur le site des éditions “Beauchesne”
Vers des transports urbains électriques avec l’ADEME
Les projets retenus s’inscrivent à plus ou moins long terme. « Il ne s’agit pas de financer intégralement un programme, puisque nous ne fournissons qu’environ 40% du coût total, mais d’accélérer le changement d’échelle. Pour les voitures par exemple, il faut se souvenir que le changement complet du parc automobile s’étale sur une trentaine d’années. »
Les véhicules à faible émission de dioxyde de carbone (CO2), ou « décarbonés », font en effet partie des trois premiers thèmes retenus par les « feuilles de route du Comité de pilotage », avec les biocarburants de deuxième génération et les techniques de stockage et de captage de dioxyde de carbone. C’est à l’heure actuelle le domaine où l’Ademe a reçu le plus de propositions. Sur les 18 projets reçus, 11 (pour 13 demandes initiales) concernent ce sujet. On y retrouve des grandes et des très grandes entreprises, comme EDF, Renault ou PSA, mais aussi des PME et des instituts de recherche publics, comme le CEA et l’Inrets (Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité).
On remarque des véhicules électriques légers pour la ville (la fin des livraisons de pizzas en motocyclettes pétaradantes ?), un bus électrique dans lequel des supercapacités remplacent les batteries et se rechargent à chaque arrêt ou un bus à moteur hybride.Contacter l’ADÈME
Projet allemand d’une tour solaire thermique en Algérie
L’installation devrait être entre deux et cinq fois plus grande que l’installation pilote de Jülich [5] et devrait fonctionner selon le même principe technique [6]. Le SIJ réalise cette étude de faisabilité sur la demande du gouvernement algérien et avec le soutien du Ministère fédéral de l’environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire (BMU).
Le gouvernement algérien poursuit l’objectif, avec la construction d’une telle installation, de développer l’économie nationale, qui s’appuie actuellement et à long terme essentiellement sur des recettes liées au pétrole et au gaz, pour la transformer en une économie durable et solide s’appuyant sur le solaire. Dans le cadre de l’étude, à côté de la production d’électricité, la faisabilité d’intégrer des procédés supplémentaires dans l’environnement de la centrale solaire sera analysée, comme la réfrigération solaire, le traitement de l’eau et le dessalement de l’eau de mer, ainsi que la production de chaleur industrielle solaire. L’étude devrait aussi avoir une influence sur le concept d’un centre de formation professionnelle en énergies renouvelables qui doit être érigé au voisinage de la centrale.
“Avec cette commande, nous avons démontré, avant la mise en activité officielle de la centrale solaire de Jülich, que la construction de la tour solaire thermique était le pas stratégique adéquat pour placer la technologie des tours solaires, développée par les institutions économiques et de recherche allemandes, sur le marché d’avenir que constitue l’Afrique du Nord”, selon le Prof. Bernhard Hoffschmidt , directeur du SIJ.
L’anarchisme qui inspire la liberté de pensée.
Cet anarchisme explosé, c’est celui qui inspire la liberté de pensée philosophique. Et en premier lieu le conflit entre jugement et justice, par lequel s’ouvre le livre. René Schérer y critique la prolifération cancéreuse d’un droit qui se prétend transcendant, l’angoisse du légiste “semblable à celle du promoteur immobilier devant une plage désert” (54). Il évoque la tragédie qui dénonce l’ambiguité du langage, notamment celui de la logique binaire, “coupable ou non coupable absolument” (55). A l’opposé du nihilisme ambiant, il propose de “penser ensemble la séduction et le désir” (67), désir conçu comme productif au sens deleuzien….
….Les débats sont parfois ardus, mais ils se déroulent dans un environnement des plus agréables. La lecture nous offre des compagnons de route tels que La Boétie, Péguy et, pourquoi pas ? Don Quichotte, le chevalier à la triste figure. Les citations sont inattendues comme autant de fleurs qui s’ouvrent dans la rosée du matin. Des lettres viennent se mêler au discours : bref, loin de la philosophie pontifiante, René Schérer persévère dans ce périlleux exercice qui consiste à “parler en son propre nom” .Ronald Creagh, sur son site à propos des “Nourritures anarchistes” de René SCHÉRER, chez Hermann (Philosophie), 2008.
Les Minidrones
Des équipes d’étudiants et d’ingénieurs ont rivalisé d’imagination pour concevoir des petits appareils performants et autonomes dans le cadre du Challenge minidrones 2007-2009.
Pendant 18 mois, 12 équipes composées d’étudiants, de chercheurs et d’ingénieurs ont travaillé pour réaliser ces petits avions présentés le 26 mai par l’ONERA (Office national d’étude et de recherche aérospatiale) et la DGA (Délégation générale pour l’armement).
Loin d’être des maquettes d’amateurs, ces drones d’un diamètre compris entre 50 et 70 centimètres, pour un poids allant de 476 grammes à quelques kilos, participaient au Challenge Minidrones 2007-2009. Le concours organisé par les deux organismes imposait un cahier des charges particulièrement ambitieux : les engins devaient en théorie servir d’éclaireur en zone de combat, de manière totalement autonome en modifiant automatiquement leur parcours si nécessaire et en transmettant des images de la zone survolée en direct. Une véritable révolution par rapport aux modèles actuels, plus lourds, plus encombrants et moins autonomes.
L’éternel retour de la beauté
Et si les hommes ressemblaient à l’image qu’ils se donnent d’eux-mêmes ? Ainsi commence, par ce déclic apparemment infime, un sinueux voyage dans le temps et dans l’espace, à partir de deux bases de départ successives, New York et Paris : New York, la capitale des images modernes et contemporaines, et Paris, la capitale par excellence des arts de la ” Vieille Europe “. Enquête historique dans le temps relativement court des États-Unis et de sa formidable industrie des images, pèlerinage aussi dans le temps long de la France et de l’Europe des arts visuels, de l’Antiquité gréco-romaine à nos jours, de son Orient byzantin à son Occident d’Amérique latine, cette exploration à facettes de l’univers européen de la vue devient peu à peu l’itinéraire d’une conversion.
Une conversion à l’éternel retour de la beauté. Seule la beauté a rendu et peut rendre l’homme à lui-même et le monde humain habitable en les invitant à participer de la nature et de la grâce et à se libérer du vampirisme d’images-mirages, d’images-idoles, qui ne laissent sur leur passage, comme un vol de sauterelles, qu’un désert globalisé et privé de feuillage.
Évocation de “Paris – New-York et retour” de Marc Fumaroli (éditions Fayard) voir Futura.
Les pages du webdo perco contiennent les percolations hebdomadaires (quelles que soient leur dimension et leur forme) regroupées en pagination mensuelle. En haut à droite, toutes les 20 secondes, un texte du weddo est tiré au hasard ! Toutes les pages restent en archives accessibles via les menus en haut et bas de la page. Chaque webdo perco a son lien unique.
Les recherches sont possibles de deux façons : via un mot saisi dans la zone sous la liste des titres en haut à gauche ou via un clic sur un mot-clé qui est affiché à la fin d’un webdo perco.
(retour à la première page)